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Russie: début d’un gigantesque projet pétrochimique près de la Chine

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Le numéro un russe de la pétrochimie Sibur a lancé ce mardi 18 août les travaux préliminaires d’une gigantesque usine pétrochimique dans la région de l’Amour, en Extrême-Orient russe, construite en partenariat avec la Chine.

Plus de 10 milliard de dollars. C’est le montant estimé de l’investissement effectué en co-entreprise entre Sibur (60 %) et le géant pétrolier chinois Sinopec (40 %), également actionnaire de Sibur. Située à Svobodnyy, ville industrielle dans la région russe de l’Amour, l’usine produira des polymères utilisés dans la fabrication des produits en plastique très demandés par l’Empire du milieu. Le projet confirme la volonté de la Chine d’une plus grande coopération économique avec la Russie.

« C’est à la fois un signe de renforcement et une suite logique dans la mesure où ce complexe est associé à un autre projet encore plus important, qui est celui du gazoduc Power of Siberia, qui rejoint les champs gaziers de Russie à la Chine »analyse Jean-François Dufour, directeur du cabinet DCA-Chine, au micro d’Altin Lazaj, du service Économie de RFI.

L’usine de Sibur sera approvisionnée par une gigantesque usine de Gazprom en construction également à Svobodnyy, elle-même reliée au gazoduc Power of Siberia (Force de Sibérie), inauguré fin 2019 à Blagovechtchensk, à 150 km de Sobodnyy, et qui livre du gaz naturel en Chine.

La Chine diversifie son approvisionnement

Dans sa nouvelle usine, nommée Amur GCC, Sibur ambitionne de produire 2,7 tonnes par an de polymères – doublant ainsi sa production – dont les trois quarts devraient être absorbés par la Chine. Sibur table sur une augmentation annuelle de plus de 6% de la demande chinoise en polymères. L’usine, qui devrait à terme employer un millier de personnes, en accueillera jusqu’à 30 000 lors de sa construction. Un des partenaires sur le chantier sera l’Allemand Linde.

Pour Jean-François Dufour, cette usine « s’inscrit dans un renforcement de la coopération entre la Chine et la Russie, qui a pour point de départ la fourniture d’énergie, qui aujourd’hui se poursuit sur ce domaine de la chimie. La Chine peut trouver des approvisionnement ailleurs qu’en Russie, mais le fait d’avoir également cette possibilité russe lui permet d’une part de combler une partie de ses besoins et d’autre part, de négocier avec ses autres fournisseurs. C’est une manière pour elle de diversifier ses approvisionnements et de pouvoir jouer cette carte russe par rapport à ses autres partenaires dans le reste du monde. »

RFI

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