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Edito : Kidal, pas encore malien

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Kidal, nous sommes le 28 février 2017. Un nouveau vent était impatiemment attendu ; les prémices  de l’espoir, de la paix, du vivre ensemble à travers l’installation du président des autorités intérimaires de cette région. Homme de main de l’ex rébellion à majorité touareg, et allié inconditionnel de Bahagan, Hassan Fagaga, le désormais maître de Kidal,  est le visage de la terreur au nord du Mali. Autres fois maître par l’épée, il impose son choix suite à un accord de sortie de crise signé entre l’Etat malien et les groupés armés.

Ce jour de son installation, cela après un premier avortement suite à la nomination du gouverneur de la ville proche d’un autre camp le GATIA, derrière l’espoir qui se lisait sur les visages à Kidal, se cachait l’incertitude de voir la paix revenir dans cette zone. La délégation qui a effectué le déplacement de Bamako à Kidal n’était pas du tout à l’aise. Sécurisée par la MINUSMA, Barkhane et les hommes de l’ex rébellion, elle n’a pas eu droit à la liberté de mouvement comme si elle était sur un territoire étranger. Et s’il y a lieu de raconter la visite de Kidal, elle ne pourra aller au-delà  du trajet Aéroport au lieu de la cérémonie.

A Kidal, on attendait des fait forts : voir une grande foule habillée aux symboles maliens avec le drapeau dans les mains chantant le Mali est UN ET INDIVISIBLE ; le chant de   l’hymne national accompagné de la montée des couleurs (le drapeau malien) dans la cour où s’est tenue la cérémonie ;  la décoration de la salle à l’image d’un Mali en quête de paix… Rien de tout ça n’était visible !

Au contraire, le fait qui a le plus attiré l’attention du monde entier, c’est la décoration du présidium. Le drapeau de ‘’l’AZAWAD’’ qui couvrait toute la table et un morceau de tissu aux couleurs du Mali y était dessus. Donc les signaux d’un Etat dans un Etat.

La remarque pose une fois de plus la problématique de la sincérité de tous les acteurs pour la sortie de crise. Kidal, le malheur vécu pendant des années est parti de là. Kidal, la lueur de la réconciliation, de la paix, du vivre ensemble était aussi attendue à travers cette cérémonie. Partant de là, toute chose ayant trait au concept AZAWAD ne devait se manifester. Malheureusement, les rebelles aujourd’hui alliés du Mali  sont attachés à ces valeurs.  Ils ne sont pas prêts à les lâcher au bénéfice d’un Mali à visage unique de Kayes à Taoudéni.

L’Etat malien et ses partenaires doivent en tenir compte. Les  faits qui ont marqué cette étape prouvent à suffisance qu’il y aura un bras de fer entre les ex rebelles et l’Etat malien autour du concept AZAWAD et ses accessoires lors de la conférence d’entente nationale. Elle doit statuer sur le sort de Kidal et si l’Etat malien ne parvient pas à supprimer le mot AZAWAD du vocabulaire malien, il n’y aura plus de doute quant à la partition du Mali ; tôt ou tard, il le sera.

Boubacar Yalkoué

 

Source: Le Pays

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