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Rwanda: «L’éloge du sang», ouvrage polémique sur le rôle du FPR pendant le génocide

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L’éloge du sang de la Canadienne Judi Rever est un livre d’enquête sur les crimes commis par l’armée patriotique rwandaise de Paul Kagame, rébellion devenue armée nationale au Rwanda. Publié depuis la mi-septembre aux éditions Max Milo, des organisations comme Ibuka, l’association de rescapés ou SOS racisme, ont qualifié l’ouvrage de négationniste dans une tribune publiée dans le journal Libération.

De passage en France pour la promotion de son ouvrage, la journaliste canadienne comme son éditeur français insistent sur la nécessité d’étudier les preuves présentées.

Pour Jean-Charles Gérard, le directeur de publication de Max Milo, le livre de Judi Rever est d’intérêt public. « Ce livre devait être édité par un éditeur de groupe, et pour des raisons politiques, il n’a pas pu l’être. Donc c’est important que des éditeurs indépendants comme moi, on puisse jouer ce rôle. Le travail de Judi est un travail d’investigation et il est important que cette voix qui a complétement été écartée puisse émerger », explique-t-il.

Être jugée sur base des preuves avancées

Dans la version française, des dizaines de pages issues des « enquêtes spéciales » du Tribunal pénal international pour le Rwanda ont été rajoutées en annexes, Judi Rever insiste pour être jugée sur la base des preuves avancées. « Il y a des chercheurs qui sont très sectaires, qui m’accusent d’être négationniste parce que j’ose dénoncer les crimes du FPR [Front patriotique rwandais]. Ils ne veulent pas examiner les preuves et les témoignages qui sont dans mon livre », se défend la journaliste.

Philippe Basabose est rescapé du génocide et professeur à l’Université Mémorial de Terre-Neuve. Il fait partie des premiers à avoir signé une lettre ouverte contre la sortie du livre de Judi Rever. Il dit être choqué par certaines des idées développées. « Je n’ai pas le texte sous les yeux, mais la citation en français, c’est ceci : “Aujourd’hui, de plus en plus d’éléments tendent à démontrer que les civils tutsis ont aussi trahi et tué leurs voisins autour. La dynamique mise en œuvre était d’ailleurs effroyablement similaire” », détaille-t-il. » Philippe Basabose assure ne pas être gêné par l’évocation des crimes du Front patriotique rwandais (FPR), mais par le fait de les comparer à un génocide de proximité.

L’une des thèses de Judi Rever est que le FPR s’était appuyé sur de nombreux complices parmi les civils tutsis (les Abakada) pour commettre des massacres contre des civils hutus, pendant et après le génocide.

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