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Gâteau gouvernemental : Comment Bah N’Daw, Moctar Ouane et Assimi Goïta se sont partagés les départements ministériels

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Quand la composition du gouvernement a pris du retard, les Maliens  pensaient être mieux servis, mais ce fut le contraire. La déception fut grande à l’annonce des noms  de certaines personnalités qui y figurent. Un pouvoir à trois tête et chacun veut le maximum de postes pour lui.

Le vice- président de la transition s’est imposé aux  autres membres du Comité national pour le salut du peuple (CNSP)  pour être président. Il a fallu trois jours de traversée de désert pour le comité national de salut du peuple sans tête et le quatrième jour les Maliens tous étonnés ont appris par voie de presse qu’au lieu de Diaw ou Sadio Camara pressenti comme président de la junte c’est plutôt  le colonel Assime Goïta à la stupéfaction générale. Ainsi dans le gouvernement, on peut  dénombrer une ministre  pour le compte du président de la transition Bah N’Daw (Mme Bouaré Bintou Founè Samaké, chargée du département de la Promotion des femmes), coordinatrice de l’ONG Wildaf. Son époux est un proche du colonel à la retraite Bah N’Daw. Pour le Premier ministre, Moctar Ouane,   les heureux gagnants sont au nombre de  cinq (4) ministres. Il s’agit de Makan Fily,  ancien secrétaire général du ministère des Transports , Zeini Moulaye, ancien ministre du régime UDPM, Harouna Niang, ancien président directeur général  du PMU-Mali, Pr Amadou Keïta, ancien directeur de l’ENA. Les vingt (20) autres ministres ont été  proposés par les colonels du CNSP, de la CMAS de l’imam Dicko, du Haut conseil islamique (HCI), de la CMA et du GATIA.

Parmi les nominations certaines choquent. A commencer par celle du ministre de la  Sécurité et de la Protection  civile, le colonel Modibo Koné. Son nom serait cité dans plusieurs vols et enlèvements de bétail dans le Centre du Mali  lorsqu’il commandait les forces spéciales de la garde nationale. Il aurait fait allégeance avec les terroristes pour piller les populations de cette partie de notre pays en proie à d’énormes difficultés. Son seul nom serait source d’hostilités  dans certaines localités au Centre. Le ministre de l’Economie  et des Finances Alousséni Sanou serait un fils de militaire, un proche du CNSP et  du parti Adema. Sa sœur aînée Mme Kané Nana Sanou  fut député   Adema-MIRIA à Kati  pendant la première législature  (1992- 1997). Le ministre des Affaires foncières, de l’Urbanisme et de l’Habitat, Dionké Diarra est un proche du régime Adema  pour avoir été successivement, directeur général du Trésor et de la Comptabilité publique,  ensuite directeur général des Impôts  où il prit sa retraite. Mr Diarra  est l’époux   d’une   des sœurs de Mme Dioncounda Traoré (dès lors on comprend la visite du président de la transition chez  l’ancien président de la transition de 2012 et les va-et-vient du professeur à kati). Le ministre  de l’Emploi et de la formation professionnelle, Mohamed Salia Touré,  ancien  secrétaire général du Conseil national des jeunes (CNJ) est  un proche de l’imam Dicko, il quitte le statut de diplômés-chômeurs pour intégrer la fonction publique au nom de la politique politicienne. Mme Bernadette Keïta,  ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, ancienne  directrice  du Programme de lutte  contre l’excision, aura du pain sur la planche pour gérer l’environnement et à assainir les  villes. Autre nominations qui  montre que la lutte contre la corruption sera sélective et  sera fait « au besoin », c’est l’entrée dans le gouvernement  de Lamine Seydou Traoré ministre des Mines de  l’Energie et de l’Eau, radié à Orange –Mali pour malversations. Il sera  repris à l’AMERTP par Karim Keita. On murmure dans les salons feutrés  à Bamako qu’il aurait déboursé 100 millions de francs pour ce poste. Quant aux membres du Comité national de salut du peuple (CNSP), le manque de confiance s’est installé entre le peuple et la junte  depuis la fuite de l’honorable Karim Keita, et  de certaines  personnalités.

La durée de la transition étant de dix-huit mois, Bah N’Daw, Assimi Goita et Moctar Ouane doivent tout faire pour mettre en marche la République au lieu de  passer par le népotisme dans les nominations. Pour  dix-huit (18) mois, le Comité  national pour le salut du peuple, le président de la transition, son vice- président et le Premier ministre  ont chacun  nommé certes  des  intellectuels pour la formation du gouvernement, mais ils devaient faire la promotion des cadres intrinsèques de l’administration publique. Il était bon de confirmer les secrétaires généraux des départements ministériels comme ce fut le cas de  Makan Fily Dabo au ministère des  Transports. Le secrétaire général sachant  bien ce qu’il faut faire, la transition allait avoir moins de difficulté   à résoudre les revendications en cours. Comme dit le Sage, il n’y a jamais un (1) sans  deux (2).

La transition de 2012 a vécu avec  une transition à trois têtes (Dioncounda Traoré, Cheick Modibo Diarra et le général Amadou Haya Sanogo. La  cohabitation a été difficile. Avant la fin de cette transition, le premier ministre plein pouvoir a été limogé, un contre coup d’état eu lieu. Le président  IBK élu par la junte (CNRDRE),  sera mis en prison (le général Amadou Haya Sanogo). L’absence des caciques du mouvement du  Rassemblement des Forces Patriotiques du 5 juin  dans le gouvernement  et à la primature n’augure rien de bon pour la junte (CNSP) surtout avec l’arrivée de Soumaila Cïssé sur la  scène politique,  la politique va changer.

Safounè KOUMBA

Inter De Bamako

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