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Mot de la semaine : Farabougou

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Les héros du 18 Août 2020 sont-ils en train de devenir des bourreaux des maliens ? Cette question mérite d’être posée quand on sait qu’il y a plus de 15 jours maintenant, plus de 3000 habitants d’une petite bourgade, dénommée Farabougou,  située à quelques kilomètres de Niono dans la région de Ségou, sont assiégés par des forces obscurantistes, les privant de tous les moyens de subsistance. Cette situation, pour le moins ubuesque, interpelle en premier lieu les autorités de la transition, à commencer par le Président Bah N’Daw, le vice-président Assimi Goita, le Premier Ministre Moctar Ouane, les membres du Gouvernement et toutes les autres personnalités civiles ou militaires investies d’une mission de service public sous la transition.

Les autorités de la transition  sont d’autant plus interpellées que l’opinion nationale, voire internationale se demande aujourd’hui si le  coup d’Etat n’a pas causé plus de tort que de bien aux maliens. Car quoi qu’on dise sous  l’ancien régime IBK, le Mali a été certes agressé dans plusieurs de ses régions, des villages entiers ont été saccagés, des greniers brûlés,  des femmes et des enfants  éventrés et mutilés, des militaires tués par centaines, mais jamais aucune zone n’a été assiégée même pendant 48 heures. Les Colonels Assimi Goita, Malick Diaw, Sadio Camara, Ismaël Wagué et Modibo Koné, auteurs du coup d’Etat et désormais  nouveaux maîtres de la demeure Mali, sont sur le banc des accusés et les longues commencent véritablement à se délier. Pour des nombreux maliens au lieu de se battre pour occuper des postes politiques, ils auraient dû faire face à leurs missions régaliennes qui sont celles de la sécurisation des personnes et de leurs biens sur l’ensemble du territoire national, et surtout de veiller sur l’intégrité nationale. Ils doivent parer au plus pressés pour ne pas  décevoir des milliers des maliens qui avaient fondé de l’espoir sur eux. Le Putsch du 18 Août 2020 n’était-il pas justifié au regard des manquements graves et répétés aux principes de la bonne gouvernance ? L’insécurité n’était-elle pas l’une des raisons du soulèvement populaire qui a été parachevé par  des militaires ?

Sans nul doute que l’une des causes de l’insurrection populaire ayant abouti au coup d’Etat demeure l’insécurité grandissante couplée à la mal gouvernance généralisée avec son corollaire de corruption et de népotisme.Alors comment comprendre que moins de trois mois après le départ d’IBK que les raisons qui ont été à la base de sa chute puissent refaire surface et de la manière la plus gravissime ? Le siège de Farabougou est un véritable affront pour les nouvelles autorités de la transition. Il urge alors  pour elles de laver très rapidement cet affront pour non seulement maintenir allumer cette bougie de l’espérance que le coup d’Etat a fait naître, mais aussi et surtout redonner confiance au peuple malien.Que les autorités de la transition sachent que les défis sont immenses, tandis que le temps est court.

Youssouf Sissoko

SourceInf@sept

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