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Au Rebond: L’après-coronavirus

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Stade Omnisport de Bamako

La Covid-19 a impacté toute la scène économique du sport, de façon générale et celle du football en particulier. Rien ne sera plus comme avant

A l’instar du reste de la planète foot, le ballon rond africain a subi de plein fouet la crise sanitaire qui a fait son apparition en mars et qui continue encore à faire parler d’elle. Nul ne sait aujourd’hui quand et comment se terminera la pandémie de la Covid-19 et si les instances sportives nationales, continentales et internationales ont décidé de reprendre les activités malgré l’existence de la maladie à coronavirus, c’est tout simplement parce qu’elles n’ont pas d’autre choix, compte-tenu de leur engagement vis-à-vis des partenaires, notamment les sponsors qui s’affrontent, de façon permanente et à coups de milliards de dollars à chaque grand événement sportif. Depuis plusieurs années, le football international est devenu une affaire de riches, une industrie où seuls les plus puissants-économiquement parlant-se font respecter.

Mais la Covid-19 est venue tout chambouler. Elle a impacté toute la scène économique du sport et contraint les grosses écuries à faire ce qu’elles ne s’étaient jamais imaginé, comme les reports des compétitions et leurs conséquences, la diminution des salaires des stars, la chute des droits TV etc.
Juste deux exemples pour avoir une idée de l’énorme dégât causé par la crise sanitaire : le report des Jeux olympiques qui a entraîné une augmentation du budget d’environ 1.330 milliards de Fcfa et la baisse catastrophique des revenus des clubs de la Premier league anglaise, le championnat le plus populaire du monde : environ 371 milliards de Fcfa, selon une étude publiée par le journal britannique, The Guardian.

Les dégâts sont énormes et personne ne peut prédire ce que demain sera fait, surtout avec la deuxième vague de la maladie qui a contraint presque toute l’Europe à se reconfiner et à prendre de nouvelles mesures qui vont forcément impacter l’économie du Vieux continent. Pourtant, estiment Lucio Bizzini et Marc Duvillard, deux anciens joueurs et cofondateurs en 1975 du premier syndicat de footballeurs en Suisse, le football pourrait sortir grandi de la crise sanitaire actuelle s’il sait prendre les mesures pour ajuster une situation devenue intenable. Bizzini et Duvillard pensent même que «le football de l’après-coronavirus ne pourra être que meilleur», mais à condition que la planète foot prenne des mesures «pour ajuster une situation devenue intenable».

Quelles mesures prônent les deux anciens footballeurs ? Lucio Bizzini, docteur en psychologie et psychothérapeute et Marc Duvillard, ancien entraîneur qui a également travaillé au Zimbabwe suggèrent, entre autres, l’harmonisation des calendriers, la diminution des compétitions internationales, la redistribution de la manne des télévisions, la réduction des contingents des équipes, la fixation de salaires, l’encadrement des transferts. Faire redémarrer le football spectacle aussi attrayant et planétaire qu’avant, tout en réformant profondément le système, est, aux yeux des deux anciens internationaux, le défi du monde sportif. «Nous espérons que 2020 restera non seulement l’année d’une pandémie mais aussi celle de la renaissance d’un spectacle sportif plus proche des réalités du terrain», complètent Lucio Bizzini et Marc Duvillard.

Quel rapport avec les éliminatoires de la CAN, Cameroun 2022, singulièrement la double opposition entre les Aigles et les Warriors namibiens ? La réponse est simple, parce que pour la première fois de leur histoire, les Aigles vont jouer dans un stade du 26 Mars, sans spectateurs, donc vide. C’est la première fois depuis sa construction en 2001, que l’arène de Yirimadio va accueillir les Aigles sans les inconditionnels, donc sans banderoles, sans tambours, ni bruit et sans la célèbre troupe de l’Union nationale des associations des supporters des Aigles du Mali (UNASAM) dont les chansons et danses ne laissent jamais les joueurs indifférents.

Toutes les sélections du monde sont dans la même situation et il en sera probablement ainsi pour le reste des éliminatoires de la CAN. Au grand dam des supporters qui devront se contenter de suivre la rencontre sur le petit écran, mais aussi de la direction du stade, de la Fédération malienne de football et du Trésor public qui se voient priver d’une importante manne financière. Un match officiel des Aigles sans recette et sans supporters, c’est ce qui attend la planète foot du Mali ce vendredi. Surréaliste surtout quand on sait qu’en temps normal déjà, les joueurs se plaignent souvent du fait que la pelouse du stade du 26 Mars soit trop loin des gradins.

Bon, on ne va pas trop se lamenter sur notre sort qui n’est pas spécifique au Mali ou encore à l’Afrique. Il a été imposé au monde entier par la Covid-19 et toutes les sélections nationales devront, désormais s’accommoder de la présence de ce redoutable adversaire. La planète foot a donc tout intérêt à se réinventer prace que la crise sanitaire a redistribué les cartes et rien ne sera plus comme avant.

Souleymane B. TOUNKARA

Source : L’ESSOR

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