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Arcanes politiques : Soumaïla Cissé au centre du jeu

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Libéré après six longs mois de captivité dans le Sahel, le président de l’Union pour la République et la démocratie (URD) réfléchit désormais à son futur  rôle sur la scène politique nationale. C’est du moins l’analyse de Jeune Afrique.

Dan sa parution n°3094 de novembre 2020, le magasine international revient sur le rôle que  Soumaïla Cissé, ancien chef de file de l’opposition malienne, pourrait jouer sur une scène politique qui se recompose. D’ailleurs, l’ex-otage, qui dit vouloir s’informer ‘’humblement et prendre le recul nécessaire’’, y réfléchirait déjà. Il a été libéré en octobre dernier, après six mois de captivité dans le Sahel. «Six mois, cela n’est pas rien. Les lignes ont bougé. Je dois voir le positionnement des uns et des autres pour comprendre la recomposition de la scène politique », confie Soumaïla Cissé à Jeune Afrique, en marge de son séjour parisien, quelques semaines après sa libération.

Quel rôle veut-il désormais jouer, en tant que chef de file d’une opposition qui n’explique plus ? La famille politique de Soumaïla Cissé, selon le magasine, a enchaîné des coups durs : dissolution de l’Assemblée nationale installée à l’issue des législatives de 2020, départ  de plusieurs cadres du parti, etc. Pire, le succès du Mouvement du 5 juin, le M5, a confirmé le désamour des Maliens pour la classe politique traditionnelle au profit de personnalités « inclassables », tel l’imam Mahmoud Dicko.

Malgré tout, le parti de la poignée de mains n’est pas resté inactif, analysent nos confrères de Jeune Afrique, selon  qui l’URD a su se repositionner et trouver sa place au sein du mouvement de contestation. Notamment à travers Demba Traoré, porte-parole de l’URD, qui était membre du Comité stratégique d Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP). Aussi, le magasine estime que si Choguel Kokalla Maïga, président du MPR, a pu présider ledit comité, c’est parce qu’il assurait l’intérim de Soumaïla Cissé à la tête de la coalition du Front de sauvegarde de la démocratie (FSD).

Il ressort de l’analyse de Nicolas Normand, ancien ambassadeur français cité par Jeune Afrique, que l’avantage du président de l’URD, c’est qu’on ne peut pas lui faire le reproche d’avoir voulu interrompre un processus démocratique. « Il revient dans un contexte où le M5 est divisé et la classe politique assez discréditée. Il n’a pas de véritable rival politique. Sa captivité a attiré les projecteurs sur lui et renforcé sa stature internationale. Cela pourrait un jour être un tremplin pour lui vers la présidence », poursuit le diplomate.

Est-il trop tôt pour envisager l’avenir ?

 A Soumaïla Cissé, Choguel Kokalla Maïga affiche clairement son soutien. « Il a l’intelligence, la compétence et la capacité de mobilisation. Il fait partie des hommes politiques à même de résoudre les difficultés auxquelles fait face notre pays », soutient le président du MPR.

Pour Demba Traoré, tout a changé parce qu’il n’y a plus d’opposition, ni de majorité. L’heure est donc à la réorganisation au sein du parti. « (…) Mais nous allons produire des idées et nous répondrons présents chaque fois que les autorités de transition nous solliciteront », confie-t-il.

L’évidence pour nos confrères, c’est que son enlèvement fait de Soumaïla Cissé un homme politique au destin singulier. « Ancien ministre au profil de technocrate, plusieurs fois candidat à la magistrature suprême, il pourrait transformer cette terrible épreuve en atout », analyse le magasine. Clément Dembélé, un autre leader du M5-RFP, a un son de cloche bien différent de celui de Choguel et de Nicola Normand. « Soumaïla Cissé est perçu comme un homme compétent, mais il fait partie de la même vieille génération politique qu’IBK », souligne M. Dembélé, par ailleurs président de la Plateforme de lutte contre la corruption et le chômage. Et d’ajouter : « Ce que nous voulons, c’est un renouvellement de la clase politique. A sa libération, il a été considéré comme un héros. Mais son avenir est plus celui d’un conseiller ou d’un faiseur de rois que celui d’un président », conclut Clément Dembélé.

BS avec Jeune Afrique

Le Prétoire

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