Depuis le démarrage du processus d’installation des autorités intérimaires, c’est ras-le-bol. Elles font l’objet d’une vive contestation de la part de mouvements armés. Lesquels désapprouvent certains choix. Ce fut les cas à Kidal et à Gao. Finalement, les Autorités intérimaires ont été installés dans ces régions après moult tractations et concessions entrele Gouvernement et les groupés armés révoltés. En effet, après l’installation des autorités intérimaires dans les régions de Gao, Ménaka et Kidal, c’était le tour de celles de Tombouctou et de Taoudéni le lundi dernier.
Mais comme à Gao et à Kidal, ce calendrier a été révisé à cause de l’insistance du CJA et de son allié, une des branches du MAA, à s’opposer au choix du Gouvernement. Les responsables du CJA et son groupe allié récusent le choix du président de l’Autorité intérimaire de Tombouctou et du Gouverneur de Taoudéni, blâmé pour ne pas être un Arabe bon teint. Les responsables du nouveau mouvement rebelle ne veulent plus d’un métis au gouvernorat de leur région. Ils souhaitent voir un des leurs occupé ce poste. Conséquence, ils ont pris les armes dans la nuit du dimanche à lundi dernier pour se faire entendre. Déjà, depuis le samedi, la ville des 333 Saints était en état d’alerte.
Cet acte du CJA et de son allié qui torture le processus de sortie de crise doit être combattu avec la mesure qu’il faut. Car, si on gère le processus de sortie de crise avec les humeurs des gens qui n’ont que leurs intérêts personnels à défendre, on ne s’en sortira jamais. Faudrait-il souligner qu’aucun des deux groupes, ni le CJA, ni son allié, n’existait au moment de la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Cela veut dire donc qu’ils ne sont pas signataires de ce document qui constituent la base juridique de l’installation des Autorités intérimaires.
Tous les responsables de ces mouvements étaient soit membres du Mnla, soit du MAA authentique. Ils ont quitté ces mouvements en entretenant le secret espoir de participer au partage du gâteau du processus de sortie de crise. Le Gouvernement ne peut plus accepter de laisser ces bandits torpiller le processus. S’il le faut, le Premier ministre et son Gouvernement doivent obliger ces mouvements à rentrer dans la République. Car, au rythme où on va, si tous les mécontents devaient créer leurs mouvements armés et venir réclamer des choses après, on n’en finira jamais. S’ils doivent être pris dans le cadre du processus de sortie de crise, ce doit être par la voie du dialogue et non en prenant les armes pour faire revendications mettant en cause le processus en cours.
Dans un esprit d’aller vers la paix et la réconciliation, il est possible de faire une ouverture en trouvant un compromis autour du processus. C’est bien souvent aussi cela… le prix de la paix !
Youssouf Diallo
Source: La Lettre du Peuple