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Démantèlement de la zone aéroportuaire : «Dura lex, sed lex», Issa Kaou Djim l’apprend à ses dépens

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Ajournée in extremis en 2020 pour prévenir une instrumentalisation éventuelle du climat socio-politique délétère par le mouvement du 5 juin et manifestations anti-IBK, le démantèlement de la zone aéroportuaire a finalement déclenché jeudi dernier. Le processus a été lancé par le ministre des Affaires foncières de l’Urbanisme et de l’Habitat, Dionkè Diarra, avec la bénédiction du président de la transition, Bah N’DAW. L’opération, qui a couté près de 320 millions de nos francs, semble être la condition sine qua non pour éviter le péril d’un déclassement de l’Aéroport par l’Organisation Internationale de l’Aviation Civile et le risque de remboursement de centaines de milliards que certains bailleurs, à défaut de la construction d’un nouvel aéroport. Toutes choses qu’on estime à pas moins de 1 000 milliards de FCFA, selon le ministre Dionkè Diarra. Un luxe que le Mali ne peut pas se permettre en cette période de vaches maigres.

Au total plus de 3 000 logements installés sur 7 194 hectares sont concernés par la démolition, selon nos sources. Et parmi les maisons réduites en poussière figure celle du coordinateur de la CMAS, Issa Kaou Djim. Présent sur les lieux, le 4e vice-président du CNT, après avoir reconnu être le propriétaire d’un bâtiment construit à plus de 30 millions de nos francs, a qualifié d’inacceptable la démarche et dénonce «manière sauvage d’agir » destinée à exproprier des pauvres au profit de plus nantis. Presqu’en larmes, le vice-président du CNT a même menacé de retirer son soutien à la Transition, en accusant le ministre des Domaines de démolir sans sommation des maisons construites par le peuple au moment où une bataille acharnée est menée auprès de la population pour l’amener à soutenir la transition. «Nous, on ne soutient pas la transition pour qu’un ministre vienne détruire ce que le peuple a construit », a-t-il fulminé. Et malgré l’annonce des opérations de recensement et d’évaluation, Kaou Djim ne semble guère renonce à une action en justice contre le ministre Dionké. Il a invité les victimes de la démolition à se constituer en collectif pour porter plainte contre le ministre qui, selon lui, ne sert pas la transition.

La loi est dure, mais c’est la loi « Dura lex, sed lex », disent les praticiens du droit. Sauf que le coordinateur de la Cmas l’a appris à ses dépens, de la plus douloureuse des manières. Ironie du sort, c’est par le fait d’un pouvoir à l’avènement duquel il a tant contribué et dont il acteur principal en tant que membre et vice-président du Conseil National de Transition.

 

Amidou Keita

SourceLe Témoin

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