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La transition au Mali ou l’hiver des partis politiques : La grande mue va-t-elle commencer au sein des états-majors ?

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La prise du pouvoir par des jeunes officiers, le 18 Août 2020, semble dessiner une nouvelle carte politique au Mali, l’ancienne étant désormais obsolète. Les partis politiques dans leurs configurations actuelles ne répondent plus aux aspirations légitimes du peuple, donc il y a nécessité d’aller à des regroupements, à des fusions-absorptions, au renouvellement  pour non seulement les rajeunir et encadrer les débats, mais aussi pour donner un nouveau souffle à notre démocratie qui souffre d’un trop plein et d’une médiocre animation. La junte militaire, en écartant les caciques des vieilles formations  politiques semble envoyer un message aux partis afin qu’ils procèdent à  cette mutation indispensable, car l’ancien concept en vigueur depuis plus de 30 ans a montré ses limites objectives. Assimi Goita et ses compagnons du CNSP, pensent à tort ou à raison  que les anciens doivent passer maintenant le flambeau à la nouvelle génération, surtout après le décès de celui qui était considéré comme la dernière chance d’une génération, à savoir Soumaila Cissé. Les jeunes des différents partis politiques ont-ils compris le message de la junte ? Assimi Goita n’a-t-il lui- même des ambitions présidentielles ?

Contrairement à la junte dirigée par le Capitaine Amadou Haya Sanogo, celle conduite par le Colonel Assimi Goita s’en sort tant bien que mal. En tout cas, pour l’instant les colonels arrivent à imposer leur volonté sur la classe politique. Ils ont lâché la Présidence de la Transition sous la pression de la CEDEAO, mais en choisissant à sa tête leur homme de confiance N’Bah N’Daw. Ils ont choisis leur  premier ministre, Moctar Ouane et ont  composé le gouvernement à leur guise en y mettant leurs hommes de confiance. Ils ont ensuite mis en place le Conseil National de la transition qu’ils ont fait diriger par le numéro 2 de la junte, alors que le Numéro 1 est le tout puissant vice-président. S’ils continuent sur cette lancée et qu’ils arrivent à résoudre un certain nombre des questions essentielles comme la sécurité, la grogne sociale et la lutte contre la corruption, le peuple les applaudira et ils auront sans nul doute leur mot à dire dans le choix du prochain président. C’est pourquoi incompris par la vieille garde, ils veulent cheminer avec les jeunes leaders de la même génération qu’eux, car comme dirait  l’adage ce sont les oiseaux du même plumage qui volent ensemble.

Les jeunes leaders des différents partis politiques ont-ils compris ce message ?

La balle est dans le camp des partis politiques qui doivent véritablement faire leur mue en promouvant les jeunes  s’ils ne veulent pas rester en marge de la nouvelle dynamique amorcée depuis le 18 Août 2020. Ainsi pour ne pas être pris de court par la mutation esquissée par la junte, les partis doivent déjà faire le bilan des 40 dernières années et passer le flambeau à la nouvelle génération. Toute autre tergiversation sera fatale, car  tout porte à croire que la secousse serait d’une forte magnitude à l’échelle de Richter, donc les  partis politiques qui résisteront seront ceux qui anticiperont en faisant le passage à témoin à l’amiable. A défaut les jeunes doivent s’assumer, car rien ne se donne tout s’arrache.

Assimi Goita n’a-t-il pas lui-même des ambitions présidentielles ?

Rien qu’à en juger par ses déplacements à l’extérieur du pays et auprès des troupes sur le théâtre d’opérations ainsi que  la pose de la première pierre de l’hôpital Militaire à Banancoro, on en déduirait que l’homme fort de la junte a des ambitions présidentielles. Et c’est sur les différents partis politiques qu’il fonde de l’espoir pour se faire porter au palais de Koulouba s’il parvenait à être candidat. En attendant il va neutraliser les vieux caciques et trouver des solutions aux différents problèmes cruciaux. Selon des informations concordantes, la transition sera prorogée au-delà des 18 mois, car les réformes censées permettre l’organisation des bonnes élections n’ont pas commencé, tout comme la pacification du nord et du centre. A ce rythme, sauf pression de la communauté internationale, à commencer par la CEDEAO, sinon le Mali est parti pour trois ans de transition au terme desquels la junte prendra le pouvoir par la voie des urnes. Dans le cas contraire, si les 18 mois sont respectés, Assimi Goita et ses compagnons feront en sorte qu’un jeune candidat de leur choix monte à Koulouba. Comme pour dire que la marche générationnelle est irréversible.

Youssouf Sissoko   

Inf@Sept

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