La Synergie des syndicats de la Police, composée de 10 organisations syndicales, a tenu, ce jeudi 28 janvier 2021, une Assemblée générale dans les locaux du Groupement Mobile de Sécurité (GMS). L’objectif de cette rencontre était d’informer les militants sur les activités futures qu’elle compte mener pour l’aboutissement de ses points de revendication et l’amélioration des conditions de vie et de travail des Policiers.
Cette Assemblée était présidée par le porte-parole de cette synergie, l’adjudant Josué KAMATE qui avait à ses côtés la porte-parole du Comité syndical du GMS, l’adjudante Koumba, ainsi que plusieurs autres responsables syndicaux.
À l’entame de ses propos, la porte-parole, l’adjudante Koumba, a dénoncé les injustices dont sont victimes les éléments de cette unité de la Police nationale.
Parmi les griefs, il y a le détournement des per diem et le non-paiement la prime COVID. «Il faut que les per diem soient améliorés », a aussi exigé l’adjudant Koumba. De même, elle s’est insurgée contre les effectifs fictifs souvent envoyés par la hiérarchie dans les missions.
Autres exigences du Comité syndical du GMS, l’aménagement de la cour du GMS. Aussi, dit-elle, il faut que la salle de repos et le poste de garde soient aménagés. «Il faut que le GMS soit mis dans les meilleures conditions de vie et de travail pour être motivé dans l’exécution de ses missions», a-t-elle conclu.
À sa suite, l’adjudant Josué KAMATE, indiqué que la synergie des syndicats de la Police partage parfaitement les points soulevés par Comité syndical du GMS a de les rassurer du soutien de tous les autres syndicats de la Police.
Dans son intervention, le porte-parole de la Synergie, l’adjudant Josué KAMATE, a décrié le manque de sérieux et de volonté des autorités à mettre en œuvre les accords tripartites signés entre l’administration, en présence du représentant du département de la Sécurité, et la Synergie, notamment le PV de conciliation du 27 octobre 2020.
De même, il dénoncé le manque de volonté de l’administration d’exécuter les décisions de justice qui ne mettraient fin qu’a une injustice ayant longtemps persisté au sein de cette Police.
Selon lui, les Policiers souffrent de nos jours dans leur âme. «Je ne savais pas qu’au GMS les conditions de vie et de travail avaient atteint un tel niveau de détérioration », a-t-il déploré.
Il a rappelé que le 27 novembre 2020, s’est tenue une commission de conciliation entre les syndicats de la Police et l’administration policière. À l’issue des négociations, la Direction avait pris une série d’engagements, dont aucun n’est respecté jusqu’à ce jour. «Nous sommes frustrés devant le comportement de nos administrateurs», a-t-il dit.
De ses explications, il ressort qu’au cours des négociations, les parties syndicales avaient exigé la relecture du décret N°351 portant sur les primes et les allocations des agents de la Police.
À la suite de cet accord, les parties syndicales avaient demandé la mise en place d’une commission technique pour faire des propositions. Mais, depuis ce jour, rien n’a bougé. «On ne peut pas s’asseoir, discuter au nom du ministre, engager l’administration et refuser de s’exécuter», a-t-il critiqué.
Selon l’adjudant Josué KAMATE, les officiers de Police sont aujourd’hui frustrés, car, dit-il, ils vivent une situation d’injustice. À la suite des négociations entre l’UNTM et le Gouvernement, a-t-il rappelé, tous les détenteurs d’une licence ont été classés dans la catégorie A de la fonction publique en République du Mali.
Malgré ces acquis, les officiers recrutés avec la licence sont toujours maintenus dans la catégorie B2 au niveau de la Police. À ce niveau, il a invité l’administration à se ressaisir
Par ailleurs, il souligné que les syndicats ont aussi exigé la mise en œuvre de l’accord du 29 janvier 2018 entre l’UNTM et le Gouvernement, relatif à l’augmentation de la grille indiciaire à hauteur de 20% pour les fonctionnaires et celle de l’âge de départ à retraite.
Mais, en novembre 2019, a-t-il fait savoir, les agents qui ont été admis à la retraite avaient saisi la section administrative de la Cour suprême qui a reconnu qu’ils n’avaient pas atteint l’âge de la retraite en raison de l’Accord signé avec l’UNTM. Malgré cette décision de justice, aucun des agents n’a été rappelé à ses fonctions.
En 2020, l’administration policière qui n’a pas rectifié le tir a encore procédé à la mise à la retraite de certains agents en violation de leur droit. «Nous sommes écœurés ce matin», s’est-il insurgé.
Autres griefs, en avril 2018, les deux parties étaient convenues d’un accord pour ériger les sous-officiers de Police en Officier de police judiciaire.
Enfin, la prime COVID avait été promise par le Gouvernement à la Police, mais rien n’a été fait. Pourtant, des agents de Police ont subi des préjudices pendant la période du couvre-feu. Plusieurs ont été agressés et blessés et continuent de traîner des séquelles sans assistance. Mais, à l’heure de payer les primes, la Police a été exclue.
À regard de tout ce qui précède, la Synergie des syndicats de la police, dans une correspondance rendue publique par le Sergent de Police Elhadj B. DIENG et adressée au DG de la Police en date du 26 janvier 2021, se dit prêt, dans les jours à venir, à poser des actions concrètes jusqu’à la satisfaction des différents points de doléance. Un point de presse, un sit-in, une marche et le dépôt d’un préavis de grève de 48h sont envisagés dans les jours à venir.
Par Abdoulaye OUATTARA
Info-Matin