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Mali : le dialogue politique reprend autour des réformes électorales

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DÉCRISPATION. Après des mois d’attente, le Premier ministre Moctar Ouane a repris langue avec les partis politiques en vue d’engager les réformes politiques et institutionnelles.

Le gouvernement de transition malien est sur tous les fronts. Cinq mois après sa nomination, le Premier ministre malien Moctar Ouane a rencontré mercredi 10 février, au Centre international de conférences de Bamako, l’ensemble de la classe politique malienne pour échanger principalement sur les réformes politiques et institutionnelles attendues de la transition politique en cours dans le pays. « Ma conviction est que la classe politique a un rôle de premier plan à jouer dans la promotion de notre jeune démocratie et une place centrale dans les réformes politiques et institutionnelles que nous attendons tous avec impatience », a reconnu le chef du gouvernement malien. Il faut souligner que cette rencontre intervient dans un contexte de défiance entre une partie de la classe politique et les autorités de la transition. L’emprise qu’exercent les militaires sur la transition ainsi que l’ampleur de la tâche consistant à organiser de front des élections, réformer la Constitution tout en faisant face à la propagation djihadiste ainsi qu’aux multiples maux du pays qui suscitent encore des interrogations sur la réalisation de cette promesse dans les temps.

Réformes politiques et institutionnelles

Pour le Premier ministre, les réformes politiques et institutionnelles ne doivent pas être le fait d’un effet de mode, mais « une nécessité » en raison de « l’obsolescence » observée dans les pratiques de tous les jours dans le service rendu aux usagers ainsi que dans « l’inadéquation » entre « les actes et les espérances » des concitoyens. « Il n’est point besoin d’être grand clerc pour constater les limites objectives des textes qui nous gouvernent ainsi que les menaces qui pèsent sur les vertus qui guidaient nos relations sociales et nous valaient admiration et respect au-delà des mers et des océans », a poursuivi le Premier ministre de transition du Mali. Il a promis à cette occasion à la classe politique de s’entretenir avec elle de « manière plus détaillée » sur « toutes les questions qui interpellent tous les acteurs, au-delà des régions, des religions, des ethnies, des obédiences politiques… ». Plus d’une soixante de partis politiques participant à la rencontre a insisté sur les réformes du système électoral, surtout après la dissolution de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), le 1er février. « Les défis qui attendent les Maliens sont à leur portée s’ils restent unis et font preuve de dépassement », a-t-il affirmé.

Défiance

Ces dernières semaines, la classe politique malienne s’était beaucoup inquiétée de l’absence de concertations sur les réformes politiques et institutionnelles attendues de la transition. Lors d’un point de presse animé la semaine dernière, le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) a demandé que soient définies de façon consensuelle les modalités de création d’un organe unique et indépendant de gestion du processus électoral. Il a aussi exigé l’institution d’un cadre de concertation politique pour convenir des objectifs et modalités de relecture consensuelle des textes électoraux. Le Premier ministre a précisé que son gouvernement présenterait dans les prochains jours devant le Conseil national de la transition, l’organe législatif mis sur les rails en décembre dernier, un plan d’action gouvernemental. Le CNT, qui remplace l’Assemblée nationale pendant les 18 mois qu’est censée durer la période transitoire précédant le retour au pouvoir de civils élus, est largement contesté par la classe politique.

SOURCE: https://www.lepoint.fr/afrique

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