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Sahel, une collaboration secrète entre les armées française et algérienne

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Les militaires algériens ont piqué un coup de sang contre les réseaux « marocain et sioniste » qui évoquent une collaboration secrète au Sahel entre Paris et Alger. Ce qui est pourtant la réalité des rapports actuels entre les deux pays..

La récente réaction du ministère algérien de la Défense Nationale en est une parfaite illustration. Dimanche 21 février dernier, l’institution militaire algérienne a pondu un communiqué incendiaire qui accuse ouvertement sources étrangères de propager « des intox qui ne peuvent provenir que d’ignares à la solde des services du Makhzen marocain et sionistes ». L’armée algérienne faisait référence dans son communiqué à « certaines parties et porte-voix de la discorde ont relayé via leurs pages et comptes subversifs sur les réseaux sociaux des allégations dénuées de tout fondement, proférant que les actions et les opérations menées par l’institution militaire, au niveau interne et externe, répondent à des agendas et des instructions émanant de parties étrangères ».

L’armée algérienne serait accusée, de façon odieuse, de » s’apprêter à envoyer des troupes pour participer à des missions militaires en dehors de nos frontières nationales sous le chapeau de puissances étrangères dans le cadre du G5 Sahel ». ( à savoir la France)

Enjeux sécuritaires majeurs

La réaction très hostile de l’armée algérienne a suscité une énorme polémique. Quelle mouche a piqué l’institution algérienne pour réagir de la sorte ?

En réalité, cette réaction virulente cache des enjeux sécuritaires majeurs. Et pour cause, l’armée algérienne intervient bel et bien au Sahel mais dans une discrétion absolue. L’État major agit en concertation avec les autorités françaises en charge du commandement de « Barkhane », l’opération militaire au Sahel sous le sceau du secret.

Pour l’armée algérienne, il s’agit ainsi de sécuriser toute une grande partie des frontières maliennes et nigériennes avec l’Algérie. Il faut savoir que la frontière entre l’Algérie et le Mali est d’une longueur de 1 329 kilomètres. Et la longueur de la frontière du Niger avec l’Algérie est de 951 kilomètres. Pour sécuriser toute cette immense région, les autorités algériennes et françaises sont liées par des accords de partage d’informations.

Surveillance commune

Or, à partir de 2019 et de l’ascension au pouvoir du clan Gaid Salah, ces accords ont été renégociés secrètement par les autorités algériennes pour imposer davantage de « concessions » offertes par la France. En effet, les autorités militaires algériennes et françaises ont convenu de permettre des vols de reconnaissance de l’armée de l’air algérienne dans des zones déterminées préalablement d’un commun.
Ces zones surveillées par les avions de l’armée algérienne sont situées dans un rayon précis au nord du Mali et au nord du Niger. En échange de ces vols de reconnaissance, l’Algérie s’était engagée en 2019 à reconduire l’accord ayant permis aux avions français de continuer à survoler le territoire algérien afin d’alimenter les troupes de Barkhane au Mali. Par semaine, il y a au moins 3 jusqu’à 4 vols militaires français qui traversent le ciel algérien. Sans ces autorisations algériennes, la France aura énormément de peine à alimenter ses opérations militaires au Sahel et contourner le territoire algérien coûtera énormément cher à la France.
Pour ménager les susceptibilités des militaires algériens, la France partage des informations par le biais de la coopération sécuritaire qui lie les services secrets français aux services algériens. Ces nouveaux vols de reconnaissance sont un nouvel atout négocié par les militaires algériens depuis 2019. D’autres actions communes entre les deux pays sont en cours de négociation et le secret est fortement préservé. Ce tabou de la coopération militaire algérienne avec la France, personne n’ose le briser en Algérie. Ni en France aussi. Ce dossier est si sensible qu’il suscite des réactions très hostiles de la part de l’institution militaire algérienne qui continue de vendre une certaine « soupe » à l’opinion publique algérienne.

 

Source: mondafrique.com

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