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Aliou Boubacar Diallo, président d’honneur du parti ADP-Maliba : «C’est pendant cette transition que les semences de la refondation vont se faire»

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Le nouveau pont de Kayes va fluidifier la circulation, surtout éviter que les gros porteurs en provenance de Dakar ne traversent plus la cité des rails. Il aura une importance économique considérable pour le Mali. C’est ce que nous explique Alou Boubacar Diallo, président d’honneur du parti ADP-Maliba et natif de Kayes. Il appelle les Maliens à soutenir la transition afin qu’elle soit apaisée, et souhaite que les semences de la refondation du Mali soient faites.

Vous venez d’effectuer 72 heures de visite dans votre ville natale, Kayes, dans le cadre de l’inauguration du pont et de plusieurs autres activités. Alors, ce pont, quelle signification revêt-il pour vous en tant que natif de Kayes ?

Aliou Boubacar Diallo: Je vais vous dire que je suis très heureux qu’il y ait eu ce nouveau pont à Kayes, parce que Dakar-Bamako, ça passe par Kayes. Ça fait rentrer, cette route, plus de 800 milliards de FCFA dans les caisses de l’Etat malien par an. Les gros porteurs qui passent, les droits de douane, soient les différentes marchandises qui rentrent sur le territoire malien.

Pour moi le fait qu’il y ait ce pont, ça rend le trafic plus fluide et surtout, il y a l’autoroute de contournement de la ville de Kayes. Ça veut dire que les gros porteurs qui sont plus d’un millier par jour qui passent, ça ne va plus être un problème pour les populations de Kayes.

Ils vont passer directement par le nouveau pont pour contourner Kayes N’Di et Diakalel et prendre la route de Bamako du côté de l’aéroport Dag Dag, sans que ça ne soit un problème pour les Kayesiens. Pour ça, je suis très heureux, ça va permettre à Kayes de contribuer encore plus au développement durable du Mali.

Vu la position de la douane avec le scanner, est-ce que des gros porteurs ne vont pas continuer à traverser la ville ?

Je pense que c’est aux autorités de la ville d’être assez fermes, le nouveau pont est fait pour que les gros porteurs contournent la ville. S’ils se permettent de rentrer en ville, c’est en infraction des dispositions qui ont été prises. Cela doit être puni. Vous savez sans justice, aucun pays ne pourra se développer.

Une dizaine de ministres accompagnent le Premier ministre. Vous avez été aux côtés des autorités pendant certaines cérémonies.

Que plusieurs ministres accompagnent le Premier ministre, ça montre l’intérêt que le gouvernement porte au développement de notre pays ; et l’intérêt que le gouvernement porte particulièrement à la région de Kayes.

Vous savez, Kayes est très important dans le développement de notre pays. Comme je le disais, la route qui traverse Kayes fait rentrer plus de 800 milliards de FCFA de droits de douane pour l’Etat du Mali par an, pour un budget d’Etat qui ne dépasse pas 2000 milliards FCFA. Donc, c’est très important.

Le ministre des finances, j’étais très ravi de sa présence, et de tous les autres ministres qui ont accompagné le Premier ministre. Ça montre l’importance de Kayes dans le développement du Mali. Ça montre aussi l’importance que le gouvernement accorde au développement durable de notre pays.

Vous êtes un acteur politique majeur, comment vous suivez la situation du pays ?

Moi je suis de nature optimiste. Quelle que soit la gravité de la situation, je garde mon optimisme. Si vous avez suivi mon adresse à la nation, lors du 1er janvier 2021, j’ai dit que j’ai décidé de rester optimiste ; voyons les choses positivement.

Une transition de par sa nature est limitée dans le temps, nous savons que c’est une période d’instabilité qui nous a amenés à cette transition. Soyons positifs et accompagnons les autorités de transition, pour que les réformes qui sont indispensables pour le retour de l’ordre constitutionnel, que ces réformes soient faites. Et que nous puissions à la fin de la transition organiser des élections présidentielles.

Seriez-vous partant pour la présidentielle à venir ?

Vous savez, ce n’est pas le lieu indiqué pour annoncer une candidature parce qu’il y a une procédure pour annoncer une candidature. L’ADP-Maliba est une grande formation politique, nous avons présenté un candidat lors des élections présidentielles de 2018.

Malgré les tripatouillages pour nous empêcher d’être au 2ème tour, sur 24 candidats, j’ai été classé 3ème. Ce n’est pas en de si bons chemins que le parti va s’arrêter, il est évident que le parti va continuer sa conquête démocratique du pouvoir avec le meilleur cheval qui lui a donné un grand espoir en 2018.

Qu’est-ce qui a attiré votre attention lors de la présentation de la feuille de route de transition par le Premier ministre ?

Moi, ce qui a attiré mon attention, c’est que le CNT va accompagner le gouvernement de transition sur les réformes qu’il y a à faire. Donc, il y a une feuille de route, cette feuille existe déjà depuis le dialogue national inclusif, les concertations nationales, c’est tout ça qui a accouché de la feuille de route.

Le Premier ministre a fait une bonne présentation, ça a été voté. Restons optimistes, restons positifs, accompagnons les autorités de transition pour que la transition soit vraiment derrière nous. Je pense que le Mali doit être à sa dernière transition.

Faisons en sorte que la transition permette vraiment de faire les fondations de la nouvelle refondation du Mali. C’est pendant cette transition que les semences de la refondation vont se faire. Et si on veut que cette refondation soit durable, accompagnons les autorités de transition pour qu’on ait une transition apaisée.

Avez des mots pour conclure cette interview ?

Le mot que j’ai pour conclure l’interview, c’est qu’au-delà de ce que le gouvernement est en train de faire pour Kayes et pour le Mali, je pense que chaque Malien doit aussi faire des choses.

Moi, je suis un opérateur économique, j’ai une fondation. Depuis une dizaine d’années, je fais des choses pour la réduction de la pauvreté au Mali. Ma fondation à Kayes, vous avez pu le constater, nous avons fait le pavage de beaucoup de routes. Nous avons fait le curage des collecteurs pour éviter l’inondation de la ville.

Je pense que chaque Malien doit contribuer à la réduction de la pauvreté dans notre pays, de quelque façon qu’il peut. C’est l’adresse que je lance à tous les Maliens. Restons positifs ; accompagnons les Maliens ; essayons de nous engager tous pour la réduction de la pauvreté au Mali.

Kassim TRAORE

Source : Le Reporter

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