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Probable suspension du Mali par la FIFA : Le ministre Pouloh bientôt traduit devant le tribunal de l’histoire

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Erreur de casting, action maximaliste, abus de pouvoir, guerre de personnes, décision du ‘’Harakiri’’ pour le football malien…Aucune expression n’est forte pour dénommer la mesure prise par le ministre des Sports, Housseini Amion Guindo, alias ‘’Pouloh’’, visant à dissoudre le comité exécutif de la Fédération Malienne de Football.

Erreur de casting, action maximaliste, abus de pouvoir, guerre de personnes, décision du ‘’Harakiri’’ pour le football malien…Aucune expression n’est forte pour dénommer la mesure prise par le ministre des Sports, Housseini Amion Guindo, alias ‘’Pouloh’’, visant à dissoudre le comité exécutif de la Fédération Malienne de Football.

A la Fac, notre professeur des Finances Publiques, l’ancien Premier ministre, Soumana Sacko, avait l’habitude de nous dire que dans un pays pauvre, tel le nôtre, un département comme le ministère des Sports n’avait aucune raison d’exister. Cette affirmation sonnait dans nos oreilles comme l’option d’un économiste. Mais à la lecture de la crise actuelle qui affecte le sport roi dans notre pays, il est plausible d’admettre que Dr Sacko avait raison. Surtout lorsqu’il s’agit d’un ministre qui prend du plaisir à tenir un bras de fer inutile avec une fédération sportive. Cela, sans savoir que son département dans un système démocratique, n’a d’autres rôles que de consolider la propagande populaire autour du régime et non d’offrir tout un monde sportif à la risée du monde.

C’est pour cela que certains régimes, hommes d’Etat ont fondé leur popularité, leur rapprochement au peuple à travers leur attachement au sport. Mais le risque est naturellement énorme pour tout régime, en raison des guerres d’égo ou de personnes, d’enclencher un bras de fer futile avec une fédération sportive. Car derrière ces hommes (qu’on peut voir souvent par le trou de la serrure) existe une masse dopée. Elle peut dans l’effet émotif d’une sanction, saluer l’autorité combattante, mais lorsque dans les pays voisins, à partir des écrans de télévision, elle voit que le drapeau de leur pays ne flotte plus dans les stades, elle se retourne contre cette même autorité. En ce moment, personne ne pourra limiter les dégâts. Ceux qui découlent de la révolte du monde sportif. Les Maliens de cette génération ont toujours à l’esprit, pourquoi le Président ATT n’a pas hésité de se séparer de son ami le plus fidèle de son cercle de copains ? A savoir, l’ancien patron de la sécurité d’Etat, le Général Hamidou Sissoko, dit ‘’Man’’. Avec qui, il lui est revenu de chasser aussi bien le directeur de la gendarmerie que de la police nationale d’alors. Cela c’était tout simplement à la suite du déchaînement des supporters, mecontents de la non qualification du Mali pour la CAN 2010. Imaginez lorsqu’il s’agira d’une suspension humiliante ? Surtout dans un contexte national, marqué par l’insécurité grandissante.

Certes, il est du rôle d’un ministre de la République de défendre toujours l’intérêt de l’Etat. Et même de souvent hausser le ton pour dire que cela est « inadmissible ». Mais il est aussi du devoir d’un ministre de la République de gérer certaines situations avec intelligence, étant donné qu’un membre de Gouvernement n’est autre qu’un fusible pour le pouvoir. Surtout lorsqu’il s’agit d’un ministre des Sports, chargé uniquement de mettre en œuvre la politique de la promotion sportive et de l’éducation physique d’un Etat. Il suffit de voir l’ordre de préséance attribué au département des Sports dans l’architecture des gouvernements successifs, pour en déduire son poids réel  dans les perspectives de développement du pays. C’est pourquoi on ne peut pas compter du bout de doigts le nombre de chefs de départements qui se sont succédé  en un si laps de temps dans les modestes locaux du ministère des sports, sur la route de Koulouba.

Il revient donc au ministre des Sports, Guindo, d’accepter de descendre de son piédestal, d’offrir à la justice tous les dossiers de Malifoot, jugés à son niveau comme malversations ou détournements. Mais surtout de laisser sa casquette de président de club, pour prendre sa distance avec n’importe quelle partie en conflit sur le paysage du football malien et d’éviter à notre pays une quelconque sanction de la FIFA. Car, dans la gestion du domaine des sports, toute mesure qui mène à la suspension du pays est aussi inacceptable qu’un acte criminel. Et quoi qu’il advienne, dans le bilan sportif du régime, il sera marqué noir sur blanc que le peuple malien fut privé de son droit au football par la faute d’un ministre de la République.

Evitons donc d’allumer le feu pour éclairer la nuit de l’ennemi.

Ce ne sont pas les stratégies qui manquent pour faire changer les choses.

Moustapha Diawara

 

Source: Le Sursaut

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