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Pakistan: le Parlement va voter sur l’expulsion de l’ambassadeur de France

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Le gouvernement pakistanais va demander un vote au Parlement, mardi 20 avril, pour expulser de Marc Baréty, l’ambassadeur de France, a déclaré le ministère de l’Intérieur pakistanais. Depuis une semaine, le Pakistan est secoué par une mobilisation contre la France. Le parti Tehreek-e-Labbaik (TLP) exige l’expulsion du diplomate en réaction aux propos d’Emmanuel Macron, qui avait défendu en octobre dernier le droit à la caricature, au cours d’un hommage rendu à l’enseignant Samuel Paty, assassiné pour avoir montré des caricatures de Charlie Hebdo représentant le prophète Mahomet.

Le gouvernement pakistanais soumettra une résolution au Parlement sur l’expulsion possible de l’ambassadeur français au Pakistan, a déclaré ce mardi 20 avril le ministre de l’Intérieur, Sheikh Rashid Ahmed. Cette expulsion est l’une des principales requêtes du mouvement islamiste Tehreek-e-Labbaik (TLP), à l’origine des violentes manifestations accusant la France de blasphème contre l’islam. Le parti religieux radical a annoncé l’annulation de ses manifestations dans tout le pays.

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Un revirement important. La semaine dernière, le ministère de l’Intérieur avait décidé d’interdire le parti TLP, dont le chef a été arrêté. Depuis, la situation n’a fait que s’envenimer. Au moins trois manifestants ont été tués dimanche à Lahore lorsque la police est intervenue contre les militants du TLP qui retenaient en otage onze policiers. Quatre membres des forces de l’ordre ont été tués depuis le début de la semaine dernière.

Sheikh Rashid Ahmed a précisé mardi qu’aucune poursuite ne serait intentée à l’encontre des manifestants, y compris pour ceux arrêtés dans le cadre de la législation antiterroriste.

« Longue vie au prophète »

Et les militants du parti radical étaient toujours mobilisés ces derniers jours, rapporte notre correspondante à Islamabad, Sonia Ghezali. Lundi, un grand rassemblement a eu lieu à Lahore. À Rawalpindi, au sud d’Islamabad, la capitale, la plupart des magasins sont restés portes closes à l’appel de plusieurs syndicats de commerçants qui soutiennent ces partis. Une manifestation a eu lieu devant la résidence du ministre de l’Intérieur, Sheikh Rashid Ahmed.

« Longue vie au prophète, coupez la tête à ceux qui insultent notre prophète », a scandé la petite foule de manifestants devant la résidence du ministre de l’Intérieur. Parmi eux, il y a Arsalan, un vendeur de motocyclettes. « L’ambassadeur de France doit partir. Une fois qu’il sera parti, le calme reviendra au Pakistan », estime-t-il. Le jeune homme de 25 ans refuse de dire à quel parti politique il appartient. Aucune importance, dit-il. « Peu importe les partis, que ce soit le J.U.I.F., le Parti du peuple ou autres, nous devons tous être debout pour défendre notre prophète. »

Shehzad Ahmad Malik se tient à quelques pas devant le rideau de fer fermé de sa boutique. « Nous ne devrions pas être les seuls à manifester dans le monde, les autres pays musulmans doivent aussi manifester, parce que sinon la France continuera encore et encore », assure-t-il. Des policiers vêtus de leur uniforme kaki sont postés à quelques mètres des manifestants, prêts à intervenir en cas de débordement.

L’ambassade de France avait appelé, jeudi, ses ressortissants à quitter provisoirement le pays. Un appel qui semble, pour l’instant, avoir été largement ignoré.

RFI

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