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Front social : Le gouvernement face à la colère des travailleurs

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Le pouvoir actuel n’en finit pas de gérer les mouvements d’humeur des syndicats. Le pays vit, depuis déjà des années, une cascade de grèves, expression pure et simple du malaise généralisé qui frappe le monde des travailleurs. Et face à cette situation, les autorités semblent impuissantes, à la limite dépassées. En plus de la grève illimitée des blouses blanches, qui paralyse depuis plus d’une semaine, les centres de santé du pays ; les enseignants sont (de nouveau) entrés dans la danse. Six syndicats de l’enseignement ont commencé, le lundi 13 mars dernier, une grève de 216 heures (9 jours). Aux dernières nouvelles, la section syndicale de la justice a aussi déposé, le vendredi dernier, un nouveau préavis de grève de 72 heures.

Mme Diarra Raky Talla, ministre du Travail et de la Fonction publique, chargé des Relations avec les Institutions, a du pain sur la planche ! Elle qui avait tenté, en fin février, d’amadouer les centrales syndicales pour que celles-ci observe une « trêve ».

Aujourd’hui, la relative satisfaction obtenue par les magistrats semble donné des idées aux syndicalistes des autres corporations, notamment celle des blouses blanches. Les deux syndicats (le Syndicat National de la Santé, de l’Action Sociale et de la Promotion de la Famille (SNS-AS-PF) et la Fédération des Syndicats de la Santé et de l’Action Sociale (FESYSAM) ont, en effet, entamé une grève illimitée, il y a exactement 8 jours. Conséquence : dans les hôpitaux et centres de santé, on n’y observe qu’un service minimum qui ne peut répondre à la forte demande des patients. Juste les cas d’urgence sont pris en charge.

S’estimant méprisé par le gouvernement, qui n’a jusque-là daigné entreprendre le dialogue, les grévistes restent déterminer à aller au bout de leur « combat ». Selon le Professeur Mamady Kané, le secrétaire général du Syndicat National de la Santé, de l’Action Sociale et de la Promotion de la Famille (SNS-AS-PF), la principale motivation de cette grève est la non prise en compte de leur cahier de doléance contenant 9.

En entendant un dénouement heureux de cette crise, les malades souffrent le martyr dans les structures de santé.

Les enseignants aussi…

Les enseignants, toutes catégories confondues, sont également très remontés contre le gouvernement.

Le syndicat libre et démocratique de l’enseignement fondamental (Syldef), le syndicat national de l’éducation de base (Syneb), le syndicat national des enseignants de secondaire de l’Etat et des collectivités (Synesec), le syndicat national des enseignants fonctionnaires des collectivités (Synefct), la fédération nationale de l’éducation de la recherche et de la culture (Fenarec), et le Syndicat des professeurs de l’enseignement secondaire des collectivités (Sypesco), sont en grève de 9 jours, du lundi 13 au jeudi 23 mars 2017. Ils revendiquent l’adoption d’un statut autonome de l’enseignant ; l’harmonisation des salaires des enseignants maliens sur ceux de la sous-région ; l’augmentation de l’indemnité spéciale de responsabilité pour les enseignants des catégories A, B et C ; la régularisation de la situation administrative et financière des camarades sortants de l’EN Sup (nouvelle formule) au même titre que ceux de l’ENI et de l’IPR-IFRA ; et la conformité de la relecture de l’Arrêté 3282 du 11 août 2016 avec les recommandations de la lettre de protestation des différents syndicats.

Faut-il le rappeler, c’est le qualificatif du « Statut » qui a été la principale cause de l’échec des négociations du premier préavis déposé au mois de novembre 2016. Après deux réunions de la commission, les syndicats ont conditionné la poursuite de leur participation aux travaux du cadre de concertation à l’adoption d’un « statut autonome ». Ainsi, pour traduire cette volonté, les syndicats a déposé un préavis de grève allant du lundi 13 au jeudi 23 mars inclus.

Ce bloc de syndicats menace, en outre, de retenir les notes si le procès-verbal de conciliation du 8 janvier 2017 n’est pas appliqué par le gouvernement. Celui-ci, dans une note d’information (en date du 11 mars) a fait une mise au point. En réponse à la revendication relative à l’adoption d’un statut autonome, le gouvernement a avancé les arguments. En effet, explique-t-il, le statut des officiers ministériels (Notaires, Huissiers), le statut des professions juridiques et judiciaires, le statut du personnel des forces armées et de sécurité sont les seuls statuts autonomes prévus par la Constitution. « L’adoption d’un Statut autonome au profit des enseignants contribuerait à vider le statut général des fonctionnaires et le statut des fonctionnaires des Collectivités Territoriales », peut-on lire dans ladite note. Ce qui ne convainc pas les syndicalistes qui ont rappelé à la partie gouvernementale qu’un statut autonome leur avait été accordé  par le gouvernement en 1998 avant d’être abrogé en 2002 pendant que la Constitution était toujours en vigueur. Aussi, soutiennent-ils, « un statut autonome est accordé aux professeurs de l’enseignement supérieur, aux chercheurs, aux agents de la protection civile, aux agents de la police nationale et aux agents des services pénitentiaires et de l’éducation surveillée ».

Et le supérieur !

Les grévistes mettent donc la pression sur le gouvernement pour obtenir un statut autonome. Aujourd’hui, sur une bonne partie du territoire national, les écoles sont tout simplement fermées.

À la suite de ces syndicats, celui de l’enseignement supérieur (Snesup) a enclenché, le mardi 14 mars dernier, une grève de 72 heures. Cette grève dite « d’avertissement » intervient après une précédente (de 48h) observée la semaine dernière.

Le Snesup interpelle le gouvernement sur le non-respect de ses engagements et la recrudescence de la violence dans l’espace universitaire.

Dans le cahier de doléances du syndicat, apparaît quatre revendications principales. Le premier point des revendications est relatif à la signature du rapport de la Commission tripartite déposé le 31 janvier 2017 et l’application immédiate de la grille plafond 3 000 et plancher 1368 au personnel enseignant de l’enseignement supérieur et aux chercheurs. Le second porte sur l’intégration immédiate dans la fonction publique des travailleurs contractuels payés sur les budgets autonomes des structures de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

L’adoption immédiate du nouveau statut « enseignant-chercheur » avec les 4 fonctions (Assistant/Attachés de recherche, Maitre-assistant/Chargés de recherche, Maitre de conférence/Maitre de recherche, Professeur/directeur de recherche), les charges horaires actuelles en semestre et la transposition des assistants/Attachés de recherche docteurs dans le corps des maitres Assistants/Chargés de recherche est le point 3 des doléances.

Le Snesup exige à son point 4 de revendication, la nomination immédiate des agents fonctionnaires de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique omis de la hiérarchisation du 16 juin 2015 et la capitalisation des publications des chercheurs de l’IER recrutés en 2008 pour leur transposition.

Aussi, le rétablissement immédiat et effectif du fonds « Etudes et recherche » conformément au protocole d’accord du 13 mai 2016, le payement immédiat des arriérés d’heures supplémentaires de 2013-2014 et 2014-2015 aux enseignants de l’IUG et l’éradication totale de la violence dans l’espace universitaire sont les exigences du Comité exécutif national du Snesup.

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Source: L’Aube

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