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Mise en place de l’office central de lutte contre l’enrichissement illicite : Une pléthore de structure pour zéro résultat

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Moins d’une année après l’adoption de la loi portant création de l’Office central de lutte contre l’Enrichissement illicite au Mali, consécutive à la loi portant prévention et répression de l’enrichissement illicite, les membres de la structure sont désormais connus.  Douze membres viennent d’être  nommés lors du conseil des ministres extraordinaire du Vendredi 10 mars 2017.  Dirigé par le magistrat Moumouni GUINDO, présentement secrétaire général du ministère de la justice et des Droits de l’homme. Elle est une structure indépendante qui devra lutter (on le souhaite) efficacement contre les maux qui  gangrène sérieusement la gouvernance actuelle. 

Lutter  absolument contre la corruption et la délinquance financière sur toutes ses formes  est une démarche de longue haleine. Raison pour laquelle, aucun président du Mali n’a jusque là réussi ce combat.  Cette décision est une initiative du Président de la République son excellence Ibrahim Boubacar KEITA. Elle permettra d’asseoir et de consolider la transparence dans la vie publique et de renforcer efficacement la réduction de la corruption. La nomination des membres de l’office marque le démarrage de la déclaration de patrimoine à l’égard de tous les dirigeants et affidés. L’office permettra d’améliorer la coopération et la concertation entre les  autorités nationales chargées de la lutte contre l’enrichissement illicite, d’exploiter les déclarations de biens déposées par les fonctionnaires qui y sont assujettis ; de recevoir des dénonciations formulées par les citoyens pour des faits d’enrichissement illicite ; de dénoncer à la justice les faits d’enrichissement illicite ; de coordonner , au niveau national et international, la mise en œuvre des politiques, instruments et moyens de prévention et de répression de l’enrichissement illicite. Donc ce n’est pas une mince affaire. Parce que l’administration Malienne  est polluée par l’odeur des administrateurs véreux.  Chacun  de ces agents  malhonnêtes  veut mordre à l’appât  du gain facile au détriment de la morale.

Le phénomène de délinquance financière qui réduit à néant tous les efforts de développement dans notre pays a toujours fait débats et considéré comme étant une priorité des actions des pouvoirs publics. Les régimes qui se sont succédé ont toujours donné l’impression d’endiguer le phénomène en initiant la mise en place de  dispositif de lutte, mais sans arriver véritablement à des résultats probants. Le lien entre démocratie et scandale financier semble s’imposer comme une évidence pour les différents régimes de l’ère démocratique au Mali. Il faut reconnaitre que cette relation associe spontanément et inévitablement le système politique pluraliste et libéral (la démocratie). Les dérives issues des scandales lui sont intrinsèquement liées puisque certaines conditions sont créées au préalable à savoir la liberté d’expression, les possibilités de vérification, et la multiplication des structures interdépendantes pour vaincre ce fléau.

Le Président IBK, lors de sa première adresse à la nation le 4 septembre 2013 devant la Cour Suprême, a déclaré que l’année 2014 sera    celle de la lutte contre la corruption. Cette initiative avait rassuré plus d’un malien et plus d’une institution financière traditionnelle partenaire du Mali dans son développement.

Les maliens se sont à priori convaincus que le ‘’Zéro’’ de la lutte anti-corruption était venu et qu’il allait mettre en branle toutes les structures de lutte contre la corruption pour éliminer en un temps record ce phénomène. Le peuple a espéré sur la nouvelle orientation qu’allait prendre cette lutte restée de verbe durant environ dix ans sous le régime d’Amadou Toumani Touré (ATT). Celui-là même qui a été le premier à créer sa propre structure dans le cadre de la lutte contre la corruption dès sa prise de fonction à savoir le Bureau du Vérificateur Général (BVG) vers l’année 2003. Nous nous rappelons que l’actuel Président de la République, IBK, était le Président de l’Assemblée Nationale. Pendant le vote de la loi instituant le BVG, il a dit haut et fort, qu’il a voté cette loi par loyauté et non par dignité. A l’époque, IBK pensait que cette structure était de trop dans la lutte contre la corruption.

A la pratique, le travail effectué  en dix ans par le BVG, est chiffré à plus de 500 milliards de Francs CFA, le montant décelé, comme étant du fait de la corruption, malgré la présence des inspections des différents Ministres, de la Cellule d’Appui aux Structures de Contrôle de l’Administration (CASCA), du Contrôle Général d’Etat. Les états généraux tenus sur la corruption en 2008, par la Commission créée à cet effet sous la présidence de l’actuel Premier Ministre Modibo KEITA a fait une série de recommandations contribuant à lutter contre le phénomène.

Seydou  DIARRA

Source: Le Carrefour

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