Lors de la rencontre entre l’ADEMA et le RPM, il y a de cela une dizaine de jours au siège de l’ADEMA à Bamako-Coura, lorsque le RPM a voulu soulever la question des élections générale de 2018 les dirigeants de l’ADEMA ont répondu que les problèmes de 2018 se discutent en, 2018. Cela est une façon de dire indirectement au RPM que le Parti aura son candidat en 2018. Et d’ailleurs pour ce faire plusieurs noms sont déjà cités. Il s’agit de Kalifa Sanogo, le tout nouveau Maire de Sikasso. Ce dernier selon les dernières nouvelles serait tenté par la présidence de l’Association des Municipalités du Mali (AMM). C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, il aurait souhaité que les prochaines assises de l’AMM se tiennent à Sikasso.Modibo Traoré, cet ancien Ministre de l’agriculture d’Alpha Oumar Konaré, Ancien Ambassadeur du Mali en Chine et Ancien Directeur Régional de la FAO en Afrique de l’est et du sud, a la stature nécessaire pour être le candidat idéal du Parti. Il est bien connu du monde paysan. Un avantage de sa candidature est qu’il a été un homme de terrain durant toute sa carrière professionnelle au Mali. Son expérience internationale, vaudra son pesant d’or au moment du choix. Parmi toutes les candidatures potentielles, sa candidature présente l’avantage d’une nouvelle offre politique pour la gouvernance au Mali. Cette nouvelle offre va de la sécurité, à l’autonomie alimentaire, puis à l’autosuffisance alimentaire. Il pense que le Mali ne doit plus importer d’agrumes, de pomme de terre, de bananes etc…
Cela revient à encourager les petits producteurs maliens en leur dotant de bas-fonds aménagés. La balance commerciale se portera mieux lorsqu’on atteindra l’auto-suffisance alimentaire. Un autre nom est également cité, il s’agit du Président du Parti en la personne du Professeur Tiémoko Sangaré. En ce qui le concerne, comme le dit un adage ‘’il y a un plat cuit à point, mais qui devra attendre d’abord avant d’être mangé’’. Cela est une leçon de sagesse du pays bamanan qui a fait ses preuves. Le parcours du Professeur Dioncounda Traoré est là pour témoigner de cet adage bambara.
La dernière personne que l’on cite qui revient souvent dans les conversations est l’ancien Président de la transition en la personne du Professeur Dioncounda Traoré, un homme qui a tout eu dans la vie sans bagarre. Il est intelligent, sage aime son pays, ne le trahit jamais contrairement à l’actuel Président IBK qui a déçu par sa mauvaise gestion plus de 80% de maliens. Cependant, sa candidature présente des handicaps. D’abord son âge 76 ans, qui va l’amener à faire périodiquement le tour des hôpitaux français à l’image de l’actuel président de la République. Ensuite, il est endetté depuis 2012, car il doit 300 millions F CFA à son Parti. Mais il a refusé de payer la somme. En effet en 2012, alors que tous les candidats potentiels étaient en campagne déjà au mois de mars, Dioncounda était en tournée en Afrique pour récolter des fonds pour la campagne électorale. Le Parti n’ayant pas eu confiance en lui en matière de fonds de campagne et pour ne pas rester en marge de la campagne déjà lancée par ses adversaires, l’ancien Premier Vice-Président du Parti Iba N’Daye, a engagé de dépenses à hauteur de 300 millions sur les fonds propres du Parti, au moment où Dioncounda était en mission chez certains gros bonnets au Soudan, en Arabie Saoudite, au Niger, au Burkina Faso, en Guinée Equatoriale etc…
Au rythme d’une campagne lancée prématurément et qui se manifestait comme une course de demi-fond, est intervenu le coup d’Etat du 22 mars 2012 contre le Président ATT. Après d’après luttes engagées par le Front de la Défense de la République (FDR) au cours desquelles certains Députés à l’image de Moussa Diakité de Bougouni ont failli laisser leurs peaux, Dioncounda en qualité de Président de l’Assemblée Nationale a accepté de prendre les reines de la transition, tout en renonçant à la candidature de son Parti.
D’avril 2012 à septembre 2013, Dioncounda n’a pas daigné rembourser les frais du Parti engagés dans sa campagne de 2012, malgré les multiples interpellations des membres du Comité Exécutif. Dioncounda n’a pas daigné, même à titre symbolique, appuyer le candidat Dramane Dembélé de l’ADEMA. S’il l’a fait, le Parti n’est pas au courant. Pendant les dernières communales, sollicité par le Parti, il a tout simplement répondu qu’il n’a pas d’argent.
Quelle mauvaise volonté ? Ce qu’il a oublié c’est que tout le Mali est au courant qu’il a pris pour son compte personnel les 10 millions de dollars qu’il aurait amené du Quatar pendant la transition selon certaines mauvaises langues. D’ailleurs les mêmes langues mielleuses disent que très souvent des centaines de coupures de billets de cent dollars toutes neuves s’échangent contre du franc CFA par des agents de change au environ du siège principal de la BDM. Les opérations de changes varient de 100 000 à 150 000 dollars selon les circonstances.
Le peuple ADEMA, même s’il pense que Dioncounda est le moindre mal, exige désormais qu’il s’acquitte de sa dette envers le Parti afin que sa candidature soit entérinée. La politique est comme un match de foot-ball. Il y a toujours deux rounds, le match allé et le match retour. Dioncounda a joué et gagné le match allé, il lui reste le match retour qui se jouera sur le terrain du peuple ADEMA.
Il y a une autre condition pour que Dioncounda soit le candidat pouvoir rassembler tous les clans abeilles autour de lui, tout en promettant clairement que personne ne sera laissé au bord de la route lors du mandat s’il est élu. Le Parti le plus grand du pays, mis en place grâce aux enseignants en 1991, se meurt par le manque de visions du Comité Exécutif actuel. Quel dommage ?
Siramakan KEITA
Source: Le Carrefour