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Le retour de Laurent Gbagbo se précise

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« Le secrétaire général du Front populaire ivoirien, Assoa Adou, a levé le voile sur la date du retour à Abidjan de l’ancien président Laurent Gbagbo, relève L’Infodrome. C’était hier lors de la cérémonie d’anniversaire des 76 ans de l’ex-président, cérémonie organisée par les femmes de l’Offpi, l’Organisation des femmes du FPI, à l’espace Triangle dans la commune de Cocody. À en croire, Assoa Adou, donc, le fondateur du FPI foulera le sol ivoirien le 17 juin prochain. »

« 17 juin prochain : Gbagbo arrive », s’exclame sobrement Notre Voie, le quotidien proche du FPI.

Un long chemin

« Depuis son acquittement en mars dernier de crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale, ce retour de l’ex-président était attendu avec de plus en plus d’impatience par ses partisans, rappelle Le Monde Afrique. (…) Début mai, le ministre de la réconciliation nationale, Kouadio Konan Bertin, avait annoncé que la date du retour de l’ancien chef de l’État serait dévoilée quand tout serait “prêt” pour l’accueillir, notamment en matière de sécurité. Des négociations sur les conditions de ce retour ont eu lieu ces dernières semaines entre le parti de Laurent Gbagbo et le gouvernement qui veut éviter tout débordement au moment de l’accueil que souhaitent lui réserver à Abidjan ses partisans par milliers. (…) Début avril, rappelle encore Le Monde Afrique, le président Alassane Ouattara avait lui-même donné son feu vert au retour de son principal rival à la présidentielle de 2010, disant qu’il pouvait revenir quand il le souhaitait. Il avait ajouté que son retour et celui de sa famille seraient pris en charge par l’Etat et qu’il bénéficierait des avantages dus aux anciens présidents. »

Bonne opération aussi pour Ouattara

Finalement, analyse WakatSéra au Burkina, « Gbagbo peut rentrer, maintenant que la situation est, plus ou moins, sous contrôle pour le pouvoir d’Alassane Ouattara. L’ancien président peut revenir à la maison parce que la réconciliation est devenue une nécessité pour la Côte d’Ivoire, et surtout pour Alassane Dramane Ouattara qui en a besoin, non seulement pour redorer son blason, mais parce que lui-même risque d’avoir un après pouvoir difficile dans un pays où la cohésion nationale n’est pas encore acquise. Et comme par hasard, le retour de Laurent Gbagbo coïncide bien avec la descente aux enfers de l’ex-précieux allié et désormais ennemi juré d’ADO, l’ancien président de l’assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, contre qui un procès est en cours à Abidjan, alors qu’il lui est déjà collée une condamnation de 20 ans de prison en Côte d’Ivoire. »

Quel accueil ?

Pour Ledjely en Guinée, ce retour de Gbagbo va dans le sens de l’apaisement : « on reconnaîtra à Alassane Ouattara le mérite d’essayer de remettre les Ivoiriens ensemble. Le rabibochage étant toujours très délicat entre des adversaires qui étaient allés si loin dans leur opposition, il est à espérer que de part et d’autre on saura s’en tenir aux engagements de donner des chances réelles au rassemblement et à la réconciliation nationale. Ce qui devrait commencer par le fait que toutes les parties puissent s’entendre sur les conditions du retour de Laurent Gbagbo, à savoir s’il faut lui réserver un accueil grandiose ou non. »

De la Françafrique à la Russafrique en passant par la Chinafrique

Enfin, tout autre chose avec cet éditorial sur l’influence étrangère sur le continent, édito publié par Fraternité Matin en Côte d’Ivoire.

« Depuis quelques années, nous sommes nombreux à applaudir les Chinois, affirme Frat’Mat’, parce qu’ils tailleraient des croupières aux Français dans bon nombre de nos pays. Mais ces pays y ont surtout gagné un formidable niveau d’endettement qui est en train de leur faire perdre leur souveraineté (…). Et depuis peu, ce sont les Turcs et les Russes que nous acclamons parce qu’ils dérangeraient les intérêts français. C’est très bien. Mais il est bon de savoir que ce n’est pas se libérer que de changer de maître, pointe Fraternité Matin. Et aussi que ce ne sera jamais la France, la Chine, la Turquie ou la Russie qui nous libérera. Les présidents chinois, russes ou turcs sont exactement comme les présidents français, relève encore Fraternité Matin : ils travaillent d’abord pour les intérêts de leurs pays et de leurs populations. (…) La problématique de la libération des pays africains est entre les seules mains des Africains, martèle le journal. Au début des années 2010, nous nous sommes tous pris à rêver d’une Afrique qui serait enfin debout, une Afrique qui serait redevenue l’espoir du reste du monde après en avoir été le désespoir. Nous avons rêvé un peu trop vite, soupire Frat’Mat’. Redescendons sur terre. »

SourceRFI

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