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Assimi Président mais, très mal parti !

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Sur quoi compte le Colonel Assimi Goïta dans une course contre la montre, pour espérer se tirer d’affaire avec un régime sans assise, attendu en actes, de pied ferme par les syndicats des travailleurs, miné par le tapis de l’isolement que lui déroule une certaine communauté internationale exaspérée par les putschs devenus le sport favori d’une armée en déliquescence ?  

Visiblement, Mariam Koulibaly avait raison : quand un singe veut écourter ses jours, il fuit la chaleur de la brousse pour se retrouver en ville.

En mettant fin aux fonctions de son souffre-douleur Bah NDaw, Assimi Goïta a vraisemblablement mal mesuré les enjeux d’une crise dont il portera seul le chapeau d’un éventuel pourrissement de situation. « Mais que l’homme est ingrat », se désole un proche de l’ancien Président, témoin des tractations ayant conduit au mariage dont le divorce est déjà consommé.

Fin Août dernier, alors qu’il subissait la pression d’une communauté internationale intransigeante sur la nomination d’un civil à la tête de la transition malienne, c’est dans le modeste salon du domicile bamakois de son oncle Bah N’Daw qu’Assimi trouvera le remède à ses soucis.

« Sous la pression de la cédéao, Assimi débarquait sans rendez-vous pour solliciter les conseils de Bah à son domicile, il est des jours où il venait interrompre le sommeil de Bah, tard dans la nuit, parce que lui Assimi ne parvenait pas à fermer l’œil, tellement assailli par des soucis », raconte un habitué des lieux dans l’anonymat.

Autrement dit, après les pleurnichements et les arrangements ayant permis à Bah N’Daw de se hisser Président, des divergences surgissent : l’Oncle Président voulant porter le chapeau de vrai chef a réveillé une certaine rivalité dans la sphère militaire où certains officiers n’hésitaient pas à dénoncer l’accaparement du pouvoir par Assimi qui le donna à son oncle.

Mis à part, le scénario tchadien d’un Mahamat Déby Itno qui parvient à se maintenir sans encombre, a fait beaucoup réfléchir les putschistes de Kati. Il fallait donc une occasion. Et Bah N’Daw n’avait apparemment rien vu venir.

Contrairement aux arguments développés par les putschistes du 25 Mai, Bah NDaw a bel et bien pris le soin d’obtenir les appréciations de son vice-président qui était également le porte-parole des autres éléments clés de la junte.

« Avant et après la reconduction de Moctar Ouane, Assimi a rassuré son oncle de s’aligner derrière ses décisions, et jusqu’au jour J, c’est-à-dire le 25 Mai, personne à Kati n’avait ouvertement fait d’objection sur le sujet », nous explique cette source qui lève un coin de voile traduisant le mal qui pousse actuellement entre les principaux auteurs du coup d’Etat du 18 Août : « Assimi a fait croire qu’il maitrisait les hommes, et que personne, à part lui, ne pourrait contester les décisions de Bah N’Daw qu’il approuve, mais, le 25 Mai dans l’après-midi, les Colonels Sadio Camara et Modibo Koné se font entendre ». C’est pourquoi, d’après la même source, la seule option qui s’est imposée à Assimi a été d’imputer tous les pêchés d’Israel à Bah N’Daw qu’il a finalement sacrifié pour sauver sa tête et regagner la confiance de certains de ses camarades. Sauf que, d’après des sources proches des militaires, le silence qu’entretiennent les autres éléments clés de l’ex-junte de Kati depuis des mois, cache un malaise profond entre les hommes divisés en plusieurs groupes de tendances.

De camps militaires où ils s’internent depuis leur coup de force, les militaires vont devoir sortir pour croiser le fer avec les hommes politiques et les syndicats des travailleurs. Car si les hommes des camps

ont la prouesse de prendre le pouvoir par les armes, l’équation de sa gestion unilatérale demeure un exploit qu’ils auront du mal à résoudre sans laisser de plumes.

Outre le mécontentement exprimé d’une classe politique opposée à la nomination d’un Choguel Maïga, l’union nationale des travailleurs du Mali aussi attend la formation d’un nouveau gouvernement pour reprendre les hostilités.

De l’accord d’Alger que l’actuel Premier ministre considérait comme un acte de partition du Mali, à la satisfaction sociale, en passant par les relations tendues avec la France et le respect du calendrier électoral, Assimi Goïta aura surpris ses compatriotes s’il obtient à maintenir l’équilibre. En attendant de voir, aucune chance ne le sourit.

  1. Tamboura

Source : Le SOFT     

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