La Copa America, le championnat de football des nations sud-américaines, aura bien lieu. Et elle aura lieu au Brésil à partir du dimanche 13 juin. C’est la justice qui a tranché au terme d’une vive polémique.
Un sénateur avait surnommé la Copa America « le championnat de la mort ». L’opposition avait fait appel à la Cour suprême pour éviter que la compétition se tienne en pleine pandémie. Mais finalement, six des onze juges de la Cour ont accordé leur feu vert à la Copa America en territoire brésilien, rapporte notre correspondant à Sao Paulo, Martin Bernard.
Avec quelques bémols cependant : une magistrate a évoqué les risques d’une « Copa virus » et demandé des mesures pour éviter la circulation de nouvelles souches. Le Brésil, deuxième pays le plus endeuillé au monde et qui enregistre près de 2 000 morts par jour, redoute en effet le déferlement d’une troisième vague encore plus meurtrière que les précédentes.
« Sans base scientifique »
De plus, la décision de transférer cette compétition – qui aurait dû avoir lieu en Argentine et en Colombie (qui se sont désistées en raison de la pandémie, ajoutée à la crise sociale pour la Colombie) – vers le Brésil a été prise « sans base scientifique », estime un autre juge. Il affirme toutefois qu’il n’est pas du ressort de la Cour suprême d’annuler la Copa America.
Quant aux joueurs du 11 brésilien, qui avaient esquissé un mouvement de révolte, ils ont finalement confirmé qu’ils participeraient bien à la compétition, dès dimanche à Brasilia, contre le Venezuela. Ce sera la 47e édition du plus ancien tournoi de football au monde entre équipes nationales, puisque la première a eu lieu en 1916.
Le président brésilien, Jair Bolsonaro, connu pour avoir minimisé la gravité de la pandémie, s’est aussitôt félicité de la décision de la Cour suprême. « Nous espérons que ce sera 11-0 », a-t-il déclaré lors de son intervention hebdomadaire sur le réseau social Facebook, en référence aux 11 magistrats de la Cour suprême. « Nous massacrerons le Venezuela dimanche prochain » à l’ouverture du tournoi à Brasilia, a-t-il ajouté, sans dire s’il entend assister à la rencontre si la Confédération sud-américaine de football (Conmebol) l’invite.
RFI