Pour la première fois en tant que nouveau chef de la mission Onusienne au Mali, M. El-Ghassim Wane a intervenu publiquement le 14 juin dernier devant les membres du Conseil de ONU. Compte tenu des nombreux défis auxquels fait face le Mali, M. El-Ghassim Wane a réaffirmé son engagement auprès du Mali l’accélération du processus de la mise en œuvre des dispositions clés de l’accord de paix et la facilitation pour une transition politique plus inclusive.
Pour El-Ghassim Wane, nouveau patron de la Minusma, également représentant du secrétaire général de l’ONU au Mali, la situation actuelle du pays fait qu’il y’a plus de déplacés qu’au plus fort de la crise en juin 2013. Et cette réalité souligne, selon lui, la nécessité de la présence de l’ONU dans ce pays qui, en plus de l’insécurité vient vivre son deuxième coup d’Etat en moins d’une année.
«Le Mali est à un tournant critique et nous ne pouvons pas le laisser sombrer dans une nouvelle instabilité avec des conséquences dramatiques pour la sous-région et au-delà. Ce serait faire défaut au peuple malien, qui mérite mieux», a-t-il prévenu.
Par ailleurs, il a invité les nouvelles autorités maliennes à accélérer les initiatives pour une sortie de crise urgente. «Une action immédiate est maintenant requise pour engager des réformes cruciales et jeter les bases d’un processus électoral crédible», a-t-il déclaré en précisant que « cela implique une approche inclusive, un leadership malien fort et un compromis politique. Le soutien indéfectible des partenaires internationaux restera vital».
Le chef de la Minusma s’est par ailleurs réjoui que le président de la transition Assimi Goïta et son Premier ministre, le Dr Choguel Kokalla Maïga aient assuré les partenaires du Mali de : respecter le calendrier électoral fixé au mois de février prochain ; de ne pas se présenter à ces élections ; de travailler avec les mouvements armés signataires de l’accord issu du processus Alger, représentés dans le nouveau gouvernement, en vue d’accélérer la sa mise en œuvre etc.
Pour El-Ghassim Wane, « ces engagements doivent maintenant se traduire par des actions urgentes et concrètes, qui nécessitent la contribution constructive de toutes les parties prenantes maliennes». Car selon lui, la situation est plus qu’insoutenable sur le terrain pour les habitants du nord et du centre du pays.
Dans ces zones, selon lui, près de la moitié des écoles restent fermées et à 84% par endroit en fonction de la menace de groupes extrémistes. «Alors que Bamako est le centre de l’attention politique et que l’engagement politique dans la capitale restera essentiel, les efforts de la Mission doivent être concentrés sur le terrain », a-t-il souligné.
Pour le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU, la plupart de ses interlocuteurs rencontrés depuis son arrivée au Mali ont exhorté la mission onusienne à faire plus. Car,
«les attentes sont élevées. C’est compréhensible. Là où ils vivent, il y a peu ou pas de présence de l’État et la Mission est considérée comme le seul fournisseur de services de sécurité et d’autres services de base. La Minusma a un impact tangible souvent négligé», a-t-il rappelé. C’est pourquoi il indique que, dès sa prise de fonction, la Minusma a élaboré un plan de 60 jours décrivant les actions prioritaires à mettre en œuvre d’ici la fin du mandat de la mission onusienne prévue fin juin. «Nous serons jugés en fonction de l’impact que nous avons sur la vie des personnes qui souffrent le plus » a-t-il déclaré.
Issa Djiguiba
Source: Le Pays