L’Accord pour la paix et la réconciliation (APR) issu du processus de d’Alger a été signé il y a six ans entre le gouvernement malien et les groupes armés impliqués dans le processus de paix. A l’occasion de cet anniversaire, la CMA (ex-rébellion) a organisé dimanche à Bamako une conférence de presse. Pour elle si les hostilités ont cessé sur le terrain entre les signataires de l’accord, il faut déplorer l’absence de véritables avancées dans son application.
Avec notre correspondant à Bamako, Serge Daniel
Pour la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, ex-rébellion), l’application sur le terrain de l’accord de paix d’Alger est poussive. « Six ans après la signature de cet accord, les résultats ne sont pas satisfaisants, estime Maouloud Ould Ramadane, porte-parole de la CMA. Pour nous, la faute incombe au gouvernement. »
Et quand on lui rappelle que le gouvernement renvoie la balle dans le camp des ex-rébellion, il rétorque : « Si le gouvernement dit que la faute revient à la CMA, on va demander des preuves. »
Il insiste ensuite sur un des piliers de l’accord qui est selon lui est en panne, le processus DDR (désarmement, démobilisation et réinsertion). « Pour aller au désarmement, il faut les modalités. On arrive pas à déterminer un quota d’ex-combattants qui vont intégrer ces forces armées. Il faut qu’on arrive à se comprendre sur l’aspect armée reconstituée dont l’accord parle. »
Six ans, après les ex-rebelles contrôlent toujours des parties du pays, les armes à la main. Le Premier ministre Choguel MaÏga parle même de nécessité de « relecture intelligente » de l’accord.
« Je ne sais pas ce qu’il veut dire par le mot intelligent, s’étonne le porte-parole de la CMA. Pour nous, il faut la mise en œuvre intégrale, à la lettre et à l’esprit, de cet accord. » Et d’ajouter : « attention à ne pas ouvrir la boite de Pandore ».
Source: RFI