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Juin : Mois noir pour la culture malienne

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Ils étaient là avant le 1er juin. Dans la 1ère quinzaine du 6ème mois de l’année 2021, le monde de la culture malienne a pleuré à chaudes larmes la disparition de trois des plus talentueux ayant porté haut le flambeau.

Chacun dans son domaine respectif a émerveillé le peuple malien et l’international en mettant en pratique son savoir-faire. Ronal Guindo, Maïmouna Hélène Diarra et Fatoumata Kouyaté ont rangé les armes du 6 au 14 juin 2021. « Le noir verrou de la porte humaine » a fauché dans le champ d’étoiles.

Ces grandes figures de la culture malienne ont été successivement arrachées à l’affection des Maliens au moment où ils ne s’y attendaient pas. Donc c’est dans l’impuissance devant La volonté incontournable du Tout-Puissant que le peuple malien s’est tu tout en continuant à souffrir dans le silence.

Le dimanche 6 juin 2021, le monde de la culture a vu le nombre de ses comédiens réduit avec l’annonce de la disparition de Ronal Guindo. Une perte énorme pour le Mali. Ce comédien avait une certaine particularité qui avait déjà assuré son progrès sur la scène comique. Dans ses prestations et habillements, la tradition dogon avait eu une place de choix. Donc Ronal Guindo fut un comédien du retour aux sources. En outre, il mettait l’accent sur le thème de la lutte contre la corruption sur sa page Facebook.

4 jours après que Ronal Guindo a tiré sa révérence dans la fleur de l’âge, Maïmouna Hélène Diarra a suivi ce petit soir du jeudi 10 juin 2021. Le théâtre perd celle qui se mettait dans la peau du personnage qu’elle imitait dans la société. Elle était une Molière malien. Elle aura gagné son pari au point où les spectateurs assimilaient son comportement sur la scène à celui de sa personne réelle. Cela suggère qu’elle aimait son travail. ‘’Bourramousso Diougou’’, comme on l’appelait en référence à un rôle qu’elle a su bien jouer, ne disparaîtra pas de la mémoire des Maliens.

Maïmouna Hélène Diarra a élargi son humanité aux autres comédiens. Cela, en mettant en place « la nuit du comédien ». Il s’agissait pour elle de rendre hommage aux comédiens disparus. Maintenant, qui pour prendre le flambeau en héritage afin de rendre régulièrement hommage à Hélène et d’autres comédiens disparus ?

Le lundi 14 juin 2021, Fatoumata Kouyaté artistiquement appelée ‘’Tata Bambo’’ a jeté son dernier soupir. La valeur de la cantatrice malienne n’est plus à démontrer. Elle a inspiré beaucoup d’artistes et griots au Mali. Sa chanson ‘’Bambo’’ pour la liberté de mariage de la jeune fille a donné à sa carrière toutes ses lettres de noblesse.

La valeur de ces âmes parties pour jamais est due au travail qu’ils ont abattu. Ainsi ils ont marqué la culture d’une tache indélébile. Il faut se rendre à l’évidence que « la vie humaine ressemble à un gouffre dont l’issue est un précipice affreux ». Ce sont les mots de l’auteur français du 17ème siècle, Bossuet non moins lecteur d’oraison funèbre.

Bazoumana KANE

Source: L’Alerte

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