Décidée lors de la session extraordinaire du conseil des ministres du 10 Mars passé, la révision de la constitution qui devrait passer par voie référendaire, où le peuple pour qui la loi fondamentale est faite, s’exprime est le seul apanage de Koulouba et de ses acolytes. Donc, il ne représente pas le peuple et passe à côté de lui.
La question de la révision constitutionnelle aujourd’hui ne cesse de faire délier les langues tant les maliens sont surpris de la prise du projet de loi y afférant. Elle n’est que la consécration de l’état de distraction et de dilettantisme qui caractérisent les autorités maliennes en termes de considération pour son peuple. Une situation de mépris qui met à nue le système autocratique du régime laudateur et folklorique d’IBK.
Un justificatif qui chercherait à camoufler l’impopularité du régime qui montre déjà à tout égard ses limites par la gestion chaotique et catastrophique du dénier public. Comme si cela ne suffisait pas, et de surcroît pour ajouter au désespoir et noircir davantage le tableau Mali, les pouvoirs actuels n’ayant aucune considération pour le peuple qui n’existe pas à ses yeux l’ignore pour faire voter un projet de loi qui conclue le craquement de l’Etat face aux séparatistes.
Changer la loi fondamentale pour satisfaire aux caprices d’une minorité d’irrédentistes et au lobbying de la France est la seule et valable explication que les maliens ont dû comprendre de cet acte qui déshonore le mouvement démocratique et tous les maliens lassés du clientélisme et de la gabegie udpmistes ont chèrement acquis. Quelle souillure de l’histoire contemporaine, cette modification de la loi fondamentale que les maliens de Kayes à Tessalit par la concession, le dialogue inclusif et le pardon mutuel ont faite.
Aussi que dire lorsque le régime actuel comme pour faire ce que les autres régimes avant lui n’ont pu faire par considération et respect à la volonté du peuple, IBK et son gouvernement défient les maliens et les frappent dans la morale en voulant cette révision. Si la constitution du 25 Février 1992 doit être révisée, que cela se fasse. Mais avec dignité le peuple souverain du Mali devait être associé à toute tentative puisqu’elle provient de lui.
Les maliens de tout bord se sent aujourd’hui écarté de la réalisation de son destin. D’aucuns disent que faire allusion aux tentatives des 1er et 2e Présidents de la IIIe République pour justifier la présente ignominie pourrait s’assimiler à de la diversion et à de la falsification de l’histoire récente du Mali. D’autres ont cru que Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani ont abandonné leur projet non pas pour “diverses raisons” mais à cause de l’impopularité de la mesure.
En son temps certains acteurs du mouvement démocratique et de la société civile s’étaient même organisés en collectif pour dire que personne ne touche à leur constitution. Puisqu’elle est faite par ces mêmes citoyens, les précédents régimes ont sursis à leur projet de modification de la constitution par respect au peuple souverain du Mali.
Où sont, aujourd’hui ceux qui avaient fustigé le projet de réforme constitutionnelle en l’occurrence Cheick Oumar Sissoko, Ibrahim Kébé, Mme Sy Kadiatou Sow, Daniel Tessougué, Amion Guindo, Issiaka Diakité, qui avaient formé le Collectif ‘’touche pas à ma constitution’’ ?
Clanisme et clientélisme sont les vrais teneurs de ce projet de réforme constitutionnelle. Il est en partie justifié pour faire référence à la charte de Kouroukanfuga qui dit que les Kéïta sont des rois. Le hic est que le malinké n’est pas la seule ethnie au Mali. Que devient le songhoï, le bozo, le senoufo, le berbère, le peulh, etc. lorsqu’ils sont obligés de se référer à un peuple qui ne lui représente pas ?
Cette révision constitutionnelle proclame la partition du Mali car elle se calque dans la moule de la satisfaction des démesurés désirs et plaisirs des groupes armés et de leur protectrice : la France. Un juriste malien disait ceci au lendemain du fameux conseil de ministre du 10 Mars : « C’est aussi une violation pure et dure de l’article 118 car notre pays est dans une occupation de plus de 800 000km carrés de son territoire et la forme républicaine n’y est pas car elle ne défendra point l’intérêt général »
« Alors Maliennes et Maliens n’acceptons par ce plan machiavélique de Division de notre pays concocté en France pour mieux pomper notre sous-sol avec la complicité des gouvernants, proconsuls obnubilés par le luxe à tout prix et si ignorants de la profondeur et de la grandeur du Mali. » a-t-il poursuivi.
N’eut-été ces envoutements diplomatiques et aussi cette irresponsabilité consciente des hautes autorités, toute modification à un iota près de la constitution serait subséquente à un référendum constitutionnel. Mais cette assemblée nationale qui est sensée représenté le peuple et qui, en réalité, l’ignore à tout égard faillira toujours à ses prérogatives si elle venait à faire voter cette imposture politique.
Les belles phrases de littérature latino-grecques ne sauraient enterrer l’histoire d’une telle grande nation. Que les élus nationaux sachent raison garder en primant le choix du peuple aux prostitutions idéologiques dont ils peuvent faire preuve. Beaucoup de maliens se disent aujourd’hui non surpris lorsque cette réforme est cautionnée par les députés car minimes sont ceux qui font même la restitution à la communauté à la base des séances de l’AN à fortiori des projets de loi.
Badara ALOU
Source: Le Soft