Le Collectif « Touche pas à ma constitution » s’insurge contre le projet de révision constitutionnelle adopté par le gouvernement, le vendredi 10 mars 2017, et soumis à l’appréciation de l’Assemblée Nationale. Selon le Collectif, le régime actuel veut instaurer « une monarchie Républicaine dont les conséquences se poseront avec acuité sur l’évolution démocratique de notre pays. » « ce projet de reforme constitutionnelle n’est pas et ne doit pas être la priorité d’un pays en crise politique et sécuritaire malgré « la politique de tape à l’œil » que le Gouvernement tente de faire passer afin de donner l’image d’un pays stable et uni », explique Tahirou Bah, le président du Collectif « Touche pas à ma constitution ». Et pour contrecarrer le projet, le Collectif, promet, dans les jours à venir, une série d’actions.
Le projet de révision constitutionnelle adopté en Conseil de ministres extraordinaire, le vendredi 10 mars 2017, par le gouvernement, est sur la table de l’Assemblée nationale du Mali. Ce projet suscite, depuis son adoption par le conseil des ministres, une controverse au sein de l’opinion nationale. Les modifications opérées dans la loi fondamentale, référence dans son préambule à la Charte de Kuru Kan Fuga ou Charte du Mandé adopté en 1236 pour « valoriser le patrimoine culturel et historique du Mali », le chamboulement des institutions de la République avec l’intégration du Sénat et de la cour de Comptes et la suppression de la Haute Cour de justice et le Haut Conseil des collectivités territoriales, courroucent le Collectif «Touche pas à ma constitution».
En effet, dans un communiqué de presse en date du 15 mars 2017, dont nous avons reçu copie, le Collectif «Touche pas à ma constitution» explique que « ce projet de reforme constitutionnelle n’est pas et ne doit pas être la priorité d’un pays en crise politique et sécuritaire malgré « la politique de tape à l’œil » que le Gouvernement tente de faire passer afin de donner l’image d’un pays stable et uni. »
« Il est plus que jamais nécessaire, selon le président du Collectif, de renforcer la vigilance citoyenne par des actions républicaines et patriotiques en disant NON au projet de reforme constitutionnelle amorcé dont les conséquences se poseront avec acuité sur l’évolution démocratique de notre pays. »
De l’avis du Collectif «Touche pas à ma constitution», « certains passages de ce projet de reforme vont tout simplement ravir au peuple malien le peu de souveraineté qui lui reste et préparer ainsi « le coup d’Etat permanent » contre le peuple malien, et le tripatouillage électorale et qui plus est dans la légalité si ce projet arrive à voir le jour. »
Une série d’action pour informer sur les méfaits du projet
Dans son communiqué, le Collectif «Touche pas à ma constitution» rappelle que le « Mali appartient à tous. » « Il est notre patrimoine propre, l’expression de nos luttes pour la démocratie, pour l’indépendance, et pour la souveraineté. Chaque malien dans ses actes, ses pensées, ses sentiments, et même dans ses oppositions, doit apporter quelque chose à sa dynamique. Il (le Mali) appartient donc à tous, et nul n’a le droit de le confisquer, de le ramener à lui tout seul ou de le rejeter dans l’oubliette », lit-on dans le communiqué. L’élection du Président IBK a été possible, selon le Collectif, grâce au soutien du peuple malien dans sa grande majorité afin que ce dernier puisse « rendre au Mali sa grandeur et son honneur ».
Aujourd’hui, il est clair pour tout le monde, indique Tahirou Bah, que la démocratie s’est réduite à peau de chagrin. « Depuis son arrivée au pouvoir, le Président IBK s’est révélé au grand jour dans l’incapacité non seulement à tenir ses promesses électorales, mais aussi les pratiques anciennes qui ont caractérisé « l’ancien régime » sont de retour sous sa forme la plus brutale et violente.»
Le Collectif «Touche pas à ma constitution» invite à une union de « tous les patriotes de l’intérieur et de l’extérieur…de s’unir pour barrer la route à ce projet de reforme dont la mise en œuvre est le dernier souci du peuple malien car les vrais problèmes du pays se trouvent ailleurs tels que la santé, l’éducation, la justice, l’emploi des jeunes, la cherté de la vie, la sécurité, la paix le renforcement de l’armée malienne etc. »
Pour sensibiliser l’opinion publique, le Collectif, prévoit, dans les jours à venir, une série d’actions sur « sur les méfaits de ce projet de réforme constitutionnelle dont le Mali n’a rien à faire en ce moment à part ses initiateurs qui ne songent qu’à leur intérêt mercantile et clanique au détriment de l’ensemble des maliens. »
Madiassa Kaba Diakité
Source: Le Républicain