«Procéder à des reformes au niveau des institutions». C’est l’une des volontés du peuple malien, surtout après les dernières crises qui continuent d’engloutir le pays. Et les autorités de la transition en font leur cheval de bataille à travers le Plan d’action du gouvernement. Pour apporter sa contribution à la reconstruction de l’Etat, Abdoulaye dit Allaye Koïta, président du mouvement politique ‘’En Avant’’, nous livre ses propositions. Lissez plutôt!
Selon Abdoulaye dit Allaye Koïta, de l’indépendance coloniale à nos jours, le Mali a connu plusieurs coups d’Etat. Et d’après lui, il est temps que les Maliens s’asseyent pour réfléchir à un modèle politique pour leur système démocratique.
«La démocratie, partis pluralistes avec emprisonnement de tous les opposants politiques pendant huit ans. Ensuite, le parti unique pendant vingt-trois ans et les mêmes emprisonnements, pour finir encore en démocratie pluraliste où le perdant est mis au banc de la société avec une casquette d’opposant. Pour s’opposer à quoi, à qui et pourquoi et aussi certains profanes pensent même que c’est cet opposant qui empêche le pays de se développer. Pire, toutes les idées venant de lui sont considérées aux yeux du vainqueur, roi d’un moment, comme sabotage de sa gestion. Pour couronner tout cela on attribue à cette personne non grata le nom de chef de file de l’opposition», a-t-il rappelé.
Pour lui, il faut revoir ce système et aller au-delà. C’est pourquoi il propose que les élections présidentielles et législatives soient couplées en un seul tour. Le premier à l’élection présidentielle devient président de la République et le deuxième président de l’Assemblée nationale. L’assemblée nationale qui a pour rôle fondamental le contrôler de l’action gouvernementale, quoi de plus normal que de voir un opposant présider cette instance pour suivre le programme de son adversaire.
«Tous ceux qui auront 5% à l’élection présidentielle deviennent députés à l’assemblée nationale, pas de restitution de caution. Quand un député est dans l’incapacité pour quelques motifs que ce soit celui qui le suit sur la liste de l’élection passée le remplace», a-t-il préconisé.
S’agissant du gouvernement, il dira que le président du parti qui aura le plus grand nombre de députés devient Premier ministre, et il sera chargé de faire les consultations au sein de l’hémicycle pour consolider une majorité de députés pour diriger.
Quant aux élections municipales, locales et régionales, il recommande qu’elles se déroulent également au même moment. « Il est possible d’être en même temps sur toutes les listes. Après les résultats l’intéressé aura 72 heures pour choisir la liste sur laquelle il veut rester. Les maires, présidents de conseil de cercle et d’assemblée régionale doivent obligatoirement résider au niveau de leur lieu d’élection. Tous leurs déplacements doivent être visés respectivement par le sous-préfet, préfet et gouverneur. Avant d’entrer en fonction, ils doivent faire la déclaration de leurs biens et cela sera rendu public, le maire au niveau du sous-préfet, le président du conseil de cercle au niveau du préfet et le président de l’Assemblée régionale au niveau du gouverneur», a-t-il dit.
Parlant du Haut conseil des collectivités, il indique que les maires de chaque cercle se rencontrent pendant chaque trimestre pour faire des échanges sur la gestion de leurs communes au niveau d’une sous-préfecture et de façon rotative. Aussi, tous les semestres les présidents des conseils de cercle doivent se rencontrer au niveau d’une préfecture pendant une semaine pour des échanges sur la gestion de leur cercle. Et tous les ans les présidents des assemblées régionales se rencontrent au niveau d’une région pendant deux semaines de façon rotative.
Il estime que la Haute cour de justice doit être supprimée. Qu’elle soit une juridiction rattachée à la Cour suprême. Et qui sera chargée de juger tous les élus, ministres et chefs d’institutions pendant l’exercice de leur fonction.
Moussa Sékou Diaby
TJIKAN