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La Cour suprême à la reconquête de l’opinion publique : SBM convoqué ce jeudi

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Suite à l’émission “Grand jury” de la télévision Renouveau du jeudi 19 août, au cours de laquelle l’ancien ministre de la Défense et des Anciens combattants, Soumeylou Boubèye Maiga, un des suspects, déclarait que la Cour suprême a clos le dossier. La presse nationale et les réseaux sociaux en ont fait leurs choux gras. Et voici le procureur général de la Cour suprême, Mamoudou Timbo, celui-là même qui a remplacé le très compétent Boya Dembélé, monté sur ses grands chevaux, dans un flash spécial, à l’ORTM.

L’annonce de ce flash a fait trembler des membres du Gouvernement, lesquels croyaient à un réaménagement ministériel. Les téléspectateurs pensaient la même chose.

Au finish, le tout nouveau procureur de la Cour suprême fait son apparition sur le petit écran au micro de Saba Sissoko.

Dès l’entame de ses propos, le Procureur général précise que « ces crimes » commis lors de l’achat des équipements militaires et de l’avion présidentiel, ne sont pas classés sans suite.

« Je m’inscris en faux contre cette information. Un moment donné, sous l’ancien régime, des enquêtes de police avaient été menées et il avait été instruit au Procureur de la République du Pôle économique et financier d’alors de classer l’affaire sans suite. C’est ainsi qu’il s’est conformé aux instructions données par les autorités administratives. Un nouveau ministre de la Justice a décidé de rouvrir le dossier, lequel suit son cours normal. Ainsi des ministres qui n’avaient pas été entendus au départ l’ont été et les procès-verbaux d’audition ainsi que le rapport du BVG sont des éléments d’appréciation à verser au dossier”, a t-il expliqué.

Ensuite, il a révélé que le Procureur du Pôle économique et financier n’est pas habilité à classer un tel dossier, car l’appréciation des éléments d’enquête ne relève pas de ses compétences, mais de celles du Procureur général de la Cour suprême, pour la bonne raison que les suspects bénéficient d’un privilège de juridiction, c’est-à-dire qu’ils devraient être traduits devant la Haute Cour de justice à travers l’assemblée nationale. Ces deux Institutions n’étant pas fonctionnelles, donc dans l’impossibilité d’être saisies, le Procureur général estime que les magistrats qui devraient instruire le dossier sont au niveau de la Cour suprême.

” L’affaire devrait être jugée avant qu’elle ne soit prescrite dans un délai de 10 ans. Il y a lieu de poursuivre l’instruction au niveau de la Cour suprême et les suspects vont toujours bénéficier des privilèges selon leur rang, mais seront traduits devant la Cour d’assises. Car l’opinion ne va pas comprendre cette situation d’attentisme et d’impunité qui est très dangereuse pour une République”, a t-il conclu.

Hier, mercredi 25 Août, la Chambre d’accusation de la Cour suprême a envoyé une convocation pour SBM afin de s’y presenter ce jeudi 26 Août.

En fait, à écouter ce magistrat de haut rang, la Cour suprême entend être en phase avec l’opinion publique. Dans cette optique-là, on pourrait avoir des tribunaux populaires, et le droit ne sera pas dit parce que la position de l’opinion publique compte désormais au sein de notre justice, celle des vainqueurs du moment.

Le bâtonnier, Me Kassoum Tapo, un habitué du prétoire, avait averti que la chasse aux sorcières est enclenchée à travers des dispositions tendant à mettre en place une Cour spéciale de sûreté pour juger les anciens ministres.

Le Procureur Timbo, lui, parle de la cour d’assises, ce qui manifestement jure avec la Constitution qui dit sans ambigüité que c’est bien la Haute Cour de justice qui a la compétence de juger le Président de la République et les ministres. Même la Charte de la transition à qui on a donné une certaine prédominance ne prévoit pas le chemin que la Cour suprême entend emprunter à travers les instructions de l’actuel garde des sceaux, Mamadou Kassogué.

On ne peut pas rendre justice, une saine justice, en violant les procédures et des dispositions constitutionnelles pertinentes.

Les enquêtes doivent continuer et les juridictions appropriées doivent être saisies pour clarifier les zones d’ombres et rendre justice au peuple malien, sans passer par des règlements de comptes politiques et ou la justice des vainqueurs.

Deux autres anciens Premier ministres (Boubou et Mara) et des ex- ministres sont dans le viseur de la Cour suprême, nous a-t-on confié.

 A suivre

Wa-Salam!   

El Hadj Chahana Takiou

Source22 Septembre

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