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Guerre de titans à l’Urd : Quand Igor et Boubou deviennent juste des « tout-petits »

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Les polémiques et tiraillements pour se positionner dans le cadre de la candidature de l’Union pour la République et la démocratie des anciens dignitaires du régime déchut d’Ibrahim Boubacar Keïta, notamment Mamadou Igor Diarra et Dr Boubou Cissé, donnent visiblement une lecture sur la personnalité et le caractère des militants de 25e heure à l’URD. Il s’agit d’un manque de culture politique, d’idéologie, de conviction et de probité politique.

Au-delà d’une insulte à la mémoire de feu Soumaïla Cissé, c’est le combat d’une vingtaine des militants de ce parti bâti autour des idéaux de la démocratie interne et de leadership avéré, qui est mis en cause par cette polémique stérile dont les ficelles sont tirées par  des anciens dignitaires du régime déchut d’Ibrahim Boubacar Keita, notamment Mamadou Igor Diarra et Dr Boubou Cissé.

Tout d’abord, Mamadou Igor Diarra, qui se fait très actif sur le terrain, a adhéré en premier lieu avant de se positionner à la sous-section URD de Markala. Ce dernier qui se vend aujourd’hui par des mérites du parti est un cadre qui manque beaucoup de choses en termes de militantisme. Un aspect très important dont feu Soumaïla Cissé s’est investi pour inculquer la culture politique au sein de son parti.

Le rouquin de Markala qui devrait jouir d’une estime assez considérable au sein du parti de la poignée de mains s’est fait marcher dessus en 2018. En effet, dans la perspective de la présidentielle de 2018, Mamadou Igor avait sollicité l’accompagnement du parti de feu Soumaïla Cissé pour se faire parrainer, comme l’exigence la loi électorale. Il avait tenté de convaincre le président de l’URD  à l’époque d’épouser son leadership politique. N’ayant pas une base politique, Mamadou Igor Diarra était obligé de se contenter des scores misérables à la limite dérisoires pour un ancien ministre qui se tapait la poitrine d’être un homme « clean », dont les Maliens ont besoin. Alors qu’il devrait accompagner Soumaïla Cissé face à un régime qualifié de corrompu par l’opinion nationale et même les Maliens établis à l’extérieur, l’aventurier politique a préféré abandonner le candidat de l’alternance qui était d’ailleurs porté par plusieurs formations politiques et de la société civile. Le candidat de l’alternance a été soutenu par sa base politique qui croit dur comme fer à la conviction et l’idéologie politique portées par l’homme, même pendant les moments d’incertitudes où il était entre les mains des terroristes au grand Sahara.  Quelques mois seulement après sa disparition tragique, Mamadou Igor vient dans la famille URD, avec l’ambition démesurée de porter les couleurs du parti à la présidentielle de 2022. Le seul critère qu’il justifie cette ambition est sa position financière. L’URD était-il lié seulement à la fortune de Soumaïla Cissé ? Des milliers de conseillers, militants et centaine de sections n’avaient-ils pas de conviction ? En attendant, si cette candidature passe au parti de feu Soumaïla Cissé, les vingt ans de combat politique et de leadership n’auront certainement rien servi.

Le second aventurier est Boubou Cissé. Il est aussi engagé dans une bataille sans concession pour arracher le leadership de l’URD, devenu vacant avec la disparition du chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé. Il est même au sérieux. Mais ce qui pourrait susciter l’interrogation chez l’homme de Djenné, c’est que la vie de l’URD a été marquée du sceau de son opposition au pouvoir du Président IBK, depuis 2013. Les gouvernements successifs du Président Keïta, jusqu’à sa chute le 18 aout 2020, ont senti une opposition qui n’a pas baissé les bras, ne laissant pas le choix à un pouvoir obligé de maintenir ses gardes, à tout point de vue. Et de 2013 à 2020, Dr. Boubou Cissé a occupé les postes clés, comme celui de ministre de l’Industrie et des Mines en 2013; de ministre des Mines en avril 2014 ; de ministre de l’Economie et des Finances ; ensuite de Premier ministre et ministre de l’Economie et des Finances cumulés, de janvier 2016 jusqu’au 22 avril 2019. Il reste Premier ministre jusqu’au 18 août 2020, date du renversement du pouvoir IBK par une intervention militaire.

Fraichement sorti entre les pattes de l’éléphant dans une confuse affaire judiciaire de « complot contre le gouvernement», Dr. Boubou Cissé a rapidement pris ses quartiers à l’URD, s’insérant parfaitement dans les organes et prenant une part active dans les instances du parti, a laissé entendre notre confrère Le Républicain. Est-ce pour trouver refuge au sein de ce grand parti pour bénéficier de sa protection et sa clémence, après lui avoir infligé une vie dure ? Est-ce pour profiter de l’appareil politique qu’est l’URD pour prendre son envol, en apportant boussole et kérosène s’interroge-t-il toujours.

En tout cas, aucun militant ne croirait que Dr. Boubou Cissé perdrait son temps à poursuivre une politique de phagocytose pour décimer le parti de Me Demba Traoré, de Salikou Sanogo, de Ibrahima Ndiaye et autres, qui ont rendu la vie difficile au pouvoir contesté du président IBK et Boubou Cissé. Un entrisme serait une futilité en période de démocratie pluraliste. Boubou Cissé parvient-t-il à se faire accepter par ses nouveaux camarades de l’URD où il a posé ses valises et prétend au gouvernail, au grand dam de ceux qui ont trimé pour bâtir brique après brique cet édifice, affronté les intempéries, marché dans les bourrasques, piétiné épines ce n’est pas évident. Et Dr. Boubou Cissé ne peut pas revendiquer l’héritage politique de feu Soumaïla Cissé, et l’URD non plus accepter l’inverse.

Filifing Diarra, stagiaire

Soleil Hebdo

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