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L’Adresse du chef de l’Etat, SE le Colonel Assimi GOITA à la nation à l’occasion du 61ème anniversaire du 22 septembre

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Mes chers compatriotes,

Hôtes du Mali,

A l’entame de mes propos, permettez-moi de rendre grâce à Dieu, le Tout-Puissant

Et le Tout Miséricordieux. Qu’il soit remercié pour tous ses bienfaits.

Vingt-deux septembre 1960, 22 septembre 2021, cela fait exactement 61

Ans que notre pays accédait à la souveraineté nationale et internationale,

Marquant de fait sa reconnaissance en tant que nation libre et indépendante. Je

Voudrais à cette occasion, rendre un hommage mérité aux pères fondateurs du

Mali indépendant qui, le 22 septembre 1960, ont montré la voie de l’honneur et

Posé le socle de la construction nationale.

Par-delà les aspects festifs de cette commémoration si importante pour

notre nation, l’heure doit être à la responsabilité et au devoir de mémoire. Par une

analyse rigoureuse, le constat est certes préoccupant, mais cela ne doit

nullement nous pousser au désespoir qui n’est, en réalité, qu’un signe d’abandon.

A la suite du 18 août 2020, la Feuille de route et la Charte de la Transition

ont été validées par le Peuple souverain, à travers des journées de concertation

nationale tenues les 10, 11, et 12 septembre 2020, avec comme objectif ultime de

favoriser le rétablissement de l’ordre institutionnel et amorcer le processus de

refondation de l’Etat.

La mise en place du Conseil National de Transition, suite à la désignation

d’un collège, à son tour, issu de la Charte, a permis de finaliser l’établissement

des organes clés de la Transition. Ce processus aboutira, le 25 septembre 2020, à

l’investiture du Président et du Vice-président de la Transition.

Cependant, les premiers acquis de la Transition, après 8 mois d’exercice,

avaient failli être compromis par une démarche impénitente qui violait l’équilibre

sur lequel reposaient les institutions de la Transition et compromettait dangereusement la cohésion au sein des forces armées. C’est pourquoi, le 24 mai

2021, l’Armée a décidé, une fois de plus, de prendre ses responsabilités pour

éviter le chaos à notre nation. D’où la rectification de la Transition, qui constitue

une nouvelle dynamique, orientée vers la résolution des problèmes réels du pays

au-delà de tout esprit corporatiste et d’exclusion.

De cette date à nos jours, notre pays suit avec constance sa marche vers

la refondation de son architecture politique et institutionnelle. Que les hommes et

les femmes qui y travaillent inlassablement trouvent entre ces lignes, la

reconnaissance de la mère patrie. Cela n’est que justice si l’on sait que le

développement de toute nation est à l’aune de la qualité de ses ressources

humaines. C’est pourquoi, il me plait de rappeler que la refondation, ainsi que les

réformes qu’elle sous-tend, ont leurs exigences, celles du sens de la

responsabilité de tous et de chacun, de la rigueur au quotidien sur soi-même

avant d’en demander aux autres.

Conformément à ma lettre de cadrage, le Premier ministre a présenté un

Plan d’actions gouvernemental visant à donner à notre pays, les instruments

indispensables au processus de refondation tant espéré par nos populations.

C’est la raison pour laquelle notre approche s’articule autour de cette refondation

de l’Etat comme condition essentielle d’un développement économique, social et

culturel soutenu. A cet égard, le Programme d’actions gouvernemental, validé par

le Conseil National de Transition et que le Premier ministre a l’honneur de piloter,

se résume en quatre axes que sont : le renforcement de la sécurité sur

l’ensemble du territoire national ; les réformes politiques et institutionnelles ;

l’organisation des élections générales ; la promotion de la bonne

gouvernance et l’adoption d’un pacte de stabilité. Un programme ambitieux

mais dont la mise en œuvre exige un accompagnement sans faille de toutes les

couches socioprofessionnelles et de toutes les sensibilités nationales.

Mes chers compatriotes,

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Nul ne doit ignorer que le changement est avant tout un état d’esprit, une

prise de conscience individuelle et collective avant de se matérialiser. Cet état

d’esprit et cette conscience collective doivent sans cesse nous animer afin que

chacun et tous accepte les durs sacrifices qui y sont liés. C’est d’ailleurs sur ces

valeurs que s’appuie toute notion de gouvernance et de réformes.

En donnant déjà le ton de la réduction du train de vie de l’Etat à travers la

cession des 2/3 du budget de souveraineté de la Présidence pour la cause des

localités défavorisées, une nouvelle page d’humilité et de retenue face au bien

public venait d’être écrite pour servir d’exemple.

Mes chers compatriotes,

Face à la dégradation de la situation sécuritaire dans le Sahel et

singulièrement dans certaines parties de notre pays, force est de constater que

d’énormes sacrifices ont été consentis tant sur le plan humain que matériel.

D’août 2020 à nos jours, un accent particulier a été mis sur les besoins

opérationnels des Forces de défense et de sécurité. C’est pourquoi, le

renforcement des capacités opérationnelles s’est largement diversifié en

s’étendant aux moyens aériens avec l’acquisition de nouveaux aéronefs. Sur le

plan du renforcement des capacités terrestres, de nombreux véhicules

d’opération et autres types d’engins roulants ont été mis à la disposition des

Forces. Dans le souci de renforcer davantage les effectifs afin de faire face aux

défis sécuritaires complexes du moment, une politique volontariste et inclusive de

recrutement a été adoptée. Également, la gestion des Ressources humaines de

l’Armée vient de connaître une innovation majeure avec la mise en place du

Système Intégré de Gestion du Personnel de la Défense (SIGPD).

A toutes ces réalisations, s’ajoute l’ouverture très prochaine d’une Ecole de

Guerre dans notre pays. Cette volonté politique forte des autorités de la

Transition vise à assurer au Mali son autonomie dans la formation de haut niveau

des officiers supérieurs de la chaîne de commandement. Cette école permettra

de doter les forces de défense et de sécurité d’un outil efficace de réflexion, de

recherche et d’analyse des questions stratégiques. Une expertise indispensable

pour faire face aux défis et enjeux liés à la planification et à la conduite des

opérations.

La pose, le 20 janvier dernier, de la première pierre du tout premier hôpital

militaire, a suscité beaucoup d’espoir au sein des Forces armées maliennes. Un

hôpital de quatrième génération qui améliorera la prise en charge diligente et

efficiente des blessés de guerre tout en servant de trait d’union entre les

populations et leur Armée.

Mes chers compatriotes,

La soif de justice du peuple malien est bien compréhensible car s’appuyant

sur des faits évidents de corruption, de délinquance financière et d’impunité qui

ne font que renforcer le malaise et le ressentiment des populations qui sont en

réalité, les premières victimes de ce système destructeur. Fort heureusement,

des mesures vigoureuses viennent d’être prises dans ce sens. Une preuve

supplémentaire, s’il en était besoin, du principe de séparation des pouvoirs qui

garantit à la Justice la plénitude de son exercice.

Une vaste campagne d’audit des services publics est actuellement en

cours par les soins des différentes structures de contrôle et de lutte contre la

corruption et la délinquance financière. A travers cette lutte, nous rassurons le

peuple malien que ses attentes seront comblées car aucun privilège ne sera

accordé aux personnes impliquées. Ces mesures sont tout aussi valables pour les

départements de la Défense et de la Sécurité dont les lois d’orientation et de programmation sont déjà en cours d’audit. Au demeurant, pour éviter tout excès,

j’en appelle au respect des principes sacro-saints de la procédure judiciaire afin

que nul ne se méprenne sur la noblesse de notre engagement.

Mes chers compatriotes,

Au-delà de la question de la justice, c’est celle de la refondation même de l’Etat

qui se pose avec acuité. Malgré les soixante années d’indépendance dont la

moitié sous le système démocratique, l’Etat du Mali est confronté à des maux que

les citoyens ne cessent de décrier. Il s’agit entre autres du manque de vision

politique ; du non respect des textes ; des dysfonctionnements institutionnels

remarquables et de la répartition inégale des richesses nationales. C’est

pourquoi aujourd’hui, plus que jamais, se pose la nécessité d’entreprendre des

actions courageuses pour un nouveau Mali. D’où la tenue très prochaine des

Assises nationales de la refondation qui regrouperont toutes les forces vives de la

nation. Une belle occasion en perspective pour discuter de l’ensemble des

préoccupations nationales afin d’impulser une vraie dynamique de changement. A

ce rendez-vous historique, doivent pendre part tous les Maliens soucieux de

l’avènement d’un nouveau Mali.

Au titre de l’Education, un accent particulier a été mis sur la valorisation des

infrastructures scolaires à travers la réhabilitation de 2000 salles de classe pour

un coût total de cinq milliards (5.000 .000.000) de francs CFA.

Dans le but d’apaiser le climat social, le Gouvernement est toujours resté

attentif aux revendications des différentes structures syndicales. En dépit de

cette volonté permanente d’arriver à une situation consensuelle, force est de

constater que la satisfaction systématique de toutes les revendications

d’augmentation salariale, aurait pu sérieusement compromettre les

investissements de développement et la satisfaction des besoins sociaux des

populations. Une des options a donc été d’éviter les inégalités salariales en adoptant l’harmonisation de la grille qui a été saluée, à juste titre, par la majorité des fonctionnaires.

Mes chers compatriotes,

Un autre grand chantier demeure la tenue de la révision ordinaire des listes

électorales; la réorganisation territoriale et le retour de l’administration sur toute

l’étendue du territoire. Dans une dynamique de recherche de solutions adaptées

tendant à éviter les crises et contestations répétitives liées au déroulement des

élections dans notre pays, le Gouvernement entend expérimenter l’Organe unique

de Gestion des Elections. En remplacement des méthodes précédentes, cet

organe aura l’avantage de rendre plus transparent et fiable, le processus

électoral. Sur le plan sanitaire, nos infrastructures hospitalières ont connu de nettes

améliorations avec un relèvement conséquent du plateau technique. Toute chose

qui renforce l’espoir dans la conduite de notre politique de santé.

Aussi, face à la pandémie de la Covid 19, le département de la Santé s’estil

montré proactif à travers une large campagne de sensibilisation afin de contenir

la propagation du virus. D’énormes efforts ont été consentis dans le cadre de la

réhabilitation, de la construction et de l’équipement des infrastructures sanitaires

pour près de 17 milliards de francs CFA au titre de cette année.

Mes chers compatriotes,

Cette fête me donne également l’opportunité de saluer les avancées dans le

domaine agricole, notamment dans le secteur du coton. Plus de 67 milliards ont

été injectés pour le relèvement de ce domaine qui fait vivre 20% de la population

malienne. Cet effort considérable à permis de revitaliser ce secteur, poumon

économique de notre pays. Dans le domaine des infrastructures les attentes de la population sont grandes. Toutefois, la politique de désenclavement du pays se maintient malgré les

contraintes liées à la saison hivernale. Un vaste programme d’entretien et de

construction des routes d’intérêt national, est en cours d’exécution à travers le

pays pour une enveloppe de plus 23 milliards sur financement du Fonds

d’Entretien Routier.

Mes chers Compatriotes,

J’entends et comprends avec une attention particulière, les complaintes de

certaines populations qui souffrent par endroit de l’absence de l’Etat pour

diverses raisons. Plutôt que de se dérober, l’Etat met tout en œuvre au quotidien

pour assurer la sécurité des personnes et des biens. Cependant, il demeure

évident que c’est seulement ensemble que nous pourrons relever le défi de la

sécurité collective.

C’est le lieu, une fois de plus, d’inviter nos partenaires à une meilleure lecture de

la situation du Mali, marquée par une crise multidimensionnelle profonde.

Avant de clore mon propos, j’adresse mes remerciements à toutes les forces

internationales présentes au Mali et qui participent à l’effort de sécurisation de

notre pays. Cependant, leur engagement à nos côtés doit, de toute évidence,

contribuer à la résolution durable des problématiques sécuritaires et servir de déclic

pour notre résilience. C’est à ce seul prix que l’assistance internationale aura tout

son sens.

Chers compatriotes,

Les défis qui assaillent notre pays nous interpellent tous sans exception. Faisons

donc en sorte que le Mali soit fier de nous tous à l’heure du bilan de l’histoire.

Vive le Mali uni et prospère!

Qu’Allah bénisse le Mali et protège et les maliens!

 

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