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Lutte contre la corruption : Place aux audits !Lutte contre la corruption : Place aux audits !

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Le Président de la Transition, Colonel Assimi Goïta, s’est adressé à la Nation, le mardi dernier, à la veille de la fête d’Indépendance nationale célébrée le mercredi 22 septembre 2021. Occasion pour le Président de la transition de revenir sur certains chantiers dont celui de la lutte contre la corruption et l’impunité.

 

  En effet, notre pays célébrait, le mercredi 22 septembre 2021, son accession à la Souveraineté nationale et internationale proclamée il y a 61 ans de de cela par Modibo Kéïta, son premier Président de la République.

A cette occasion, le Colonel Assimi Goïta s’est adressé aux Maliens sur les ondes de l’ORTM. Dans son discours, le Président de la transition a fait un bilan d’étape : validation de la charte de Transition, installation du CNT, défi sécuritaire, présentation du plan d’actions gouvernementales. Puis il s’est attardé particulièrement sur la lutte contre « la corruption, la délinquance financière et l’impunité ».

Ainsi, sur la question de la Justice, la lutte contre la corruption et la délinquance financière, le Chef de l’Etat a indiqué qu’une « vaste campagne d’audits des services publics » est en cours. Des mesures qui valent déjà à des anciens Ministres comme Soumeylou Boubèye Maïga et Mme Fily Sissoko, et à l’ancien Chef de la FORSAT (Police) puis Mahamadou Camara (Ancien Ministre de la Communication et Che de Cabinet du Président IBK) et le Commissaire Divisionnaire Oumar Samaké, d’être inculpés et incarcérés. Karim Kéïta, le fils du Président déchu IBK, fait également l’objet d’un mandat d’arrêt international.

Ces mesures de contrôle financier en cours sont aussi valables pour les Départements de la Défense et de la Sécurité, notamment l’audit des fonds alloués aux lois d’orientation et de programmation militaire et sécuritaire. « A travers cette lutte, nous rassurons le Peuple malien que ses attentes seront comblées ; car, aucun privilège ne sera accordé aux personnes impliquées », a rassuré le Colonel Assimi Goïta qui, au demeurant, a saisi cette occasion pour appeler au respect des principes sacro-saints des procédures judiciaires requises afin que nul ne se méprenne sur la noblesse de l’engagement de l’Exécutif malien.

Le Colonel Assimi Goïta a, par ailleurs, rassuré les Maliens concernant la poursuite de la lutte contre la corruption, la délinquance financière et l’impunité.

Cette assurance du Chef de l’Etat trouve un écho favorable au sein du Peuple malien qui attend beaucoup de ces audits annoncés, particulièrement celui concernant les lois d’orientation et de programmation militaire et sécuritaire. En substance, l’opinion nationale veut être édifiée sur l’utilisation de la faramineuse somme de (1230 milliards FCFA) de la Loi de programmation militaire.

Sous le Régime défunt, l’Assemblée Nationale avait adopté, en février 2015, une Loi d’orientation et de programmation militaire. L’adoption de cette loi devrait permettre d’enclencher le processus de la réforme progressive de l’Armée. Ce programme quinquennal (2015-2019) devrait permettre de mobiliser un fonds spécial de plus de 1000 milliards de francs CFA. Cette Loi prévoyait également la transformation en profondeur de l’Armée en termes de ressources humaines, de formation, d’effectifs et d’équipements militaires modernes, mais aussi d’amélioration des conditions de vie et de travail du personnel et de modernisation des régimes de commandement des Forces armées et de sécurité nationales. Mais, hélas, des faits avérés de surfacturation dans la dotation des FAMA de matériels et d’équipements militaires neufs ont été décelés et dénoncés par le Fonds Monétaire International en 2014 et attestés par le Rapport du Vérificateur Général. Sur l’achat des équipements militaires et de l’avion présidentiel, il y a eu aussi de forts soupçons de détournements, de surfacturations, d’escroquerie dans la passation des contrats d’achat des hélicoptères PUMA, comme des avions « Super Tucano ».

Ainsi, de l’achat des aéronefs et d’autres matériels et d’équipements militaires, à la formation des pilotes, un vaste réseau de spoliation des ressources dégagées officiellement pour la mise en œuvre de la loi de programmation militaire était passé par là. C’est un sulfureux dossier impliquant des Officiers Supérieurs, Généraux, Ministres, des proches collaborateurs et parents de l’ancien Chef de l’État qui a été dénoncé. Ce énième scandale financier et économique dans ce pays avait poussé la principale coalition de l’opposition de l’époque à demander un audit sur l’utilisation des fonds de la loi programmation militaire.

Même au plan international, l’utilisation de ces fonds avait suscité des interrogations.  Ainsi, dans un Rapport sur l’intégrité dans le secteur de la sécurité et de la défense au Mali, publié en octobre 2019, Transparency international, soulignait la nécessité d’instaurer un contrôle. « L’Article 8 du Code des marchés publics permet à certaines acquisitions d’échapper au contrôle du Parlement et des mécanismes d’audit externe. De même, le contrôle de l’éligibilité des achats secrets, hors Budget et la supervision de leur exécution par un organe externe indépendant tel que le Bureau du Vérificateur Général (BVG) ou l’Autorité de Régulation des Marchés publics et des Délégations de Services publics (ARMDS), s’avère essentiel », affirma l’ONG Transparency internationale.

Outre l’audit sur l’utilisation des fonds de la loi programmation militaire, le Premier Ministre,  Choguel Kokalla Maïga, a déjà annoncé  des audits dans les Institutions, les grandes Administrations, les grands projets nationaux et locaux et dans les collectivités ainsi que sur le patrimoine immobilier et minier de l’Etat.

En décidant de faire l’audit des services publics, l’Etat malien cherche forcement à renouveler ses services. Car, la finalité des audits n’a d’autre objectif que déboucher sur des textes de réorganisation ou, au cas échéant, des textes de création des services audités e des cadres organiques préparés sur la base des fiches de description des postes. Sachant que l’audit n’est autre qu’une opération destinée à contrôler, dans une entreprise, la bonne gestion et la sauvegarde du patrimoine financier et l’application correcte des décisions prises.

Mémé Sanogo

SourceL’Aube

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