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Abou Tourab, destructeur des mausolées de Tombouctou, demande pardon pour sortir de prison

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Ahmad Al Faqi Al Mahdi, également connu sous le nom d’Abou Tourab, a été condamné en 2016 à neuf années de détention par la Cour pénale internationale. Il avait, entre autres, dirigé la destruction de neuf mausolées classés patrimoine mondial de l’humanité à Tombouctou. C’était en 2012 ; les groupes jihadistes Ansar Dine et Aqmi, notamment, occupaient alors le nord du Mali. Mardi, Ahmad Al Faqi Al Mahdi a présenté ses excuses afin d’obtenir une libération anticipée.

Pendant ses six années de détention – il doit en purger neuf-, l’ancien chef de la brigade des mœurs d’Ansar Dine à Tombouctou, est devenu un autre homme. C’est en tout cas ce qu’a plaidé Ahmad Al Faqi Al Mahdi devant la CPI, ajoutant des excuses à son argumentaire.

« Je suis ici pour exprimer mes remords, ma tristesse et mes regrets pour tous les crimes que j’ai commis par le passé. Ce remord a éveillé mon cœur et ma conscience. Je suis un homme changé. Je suis devant vous pour exprimer mes plus sincères excuses. »

Et d‘expliquer qu’il se trouve détenu en exil, loin des siens, dans des conditions qu’il juge difficiles.

Ahmad Al Faqi Al Mahdi avait accepté de plaider coupable et de collaborer pleinement avec la CPI, sur son cas mais aussi sur celui d’Al Hassan, autre chef d’Ansar Dine à Tombouctou, dont le procès pour « crimes de guerre et crimes contre l’humanité » est actuellement en cours. Raisons pour lesquelles le bureau du procureur soutient sa demande de libération anticipée.

Est-ce également le cas à Tombouctou ? Alpha San Chirfi, est un érudit de la Ville aux 333 Saints et  le représentant du mausolée Alpha Moya, détruit sous ses yeux en 2012 par celui que l’on surnommait alors Abou Tourab. « J’ai déjà pardonné. Du moment où les mausolées ont été reconstruits, il n’y a pas d’autres griefs à formuler. Quand quelqu’un demande pardon, dans notre milieu de musulmans et de croyants, on en peut que lui pardonner. »

En mars dernier, le Fonds d’indemnisation de la CPI avait débloqué 2,7 millions euros pour les victimes directes de la destruction des mausolées et pour la ville de Tombouctou. Aucune échéance n’a été donnée pour la réponse de la CPI à la demande de libération anticipée formulée par Ahmad Al Faqi Al Mahdi.

RFI

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