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Housseini Amion Guindo : « Nos autorités ne savent plus ce qu’elles veulent »

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Housseiny Amion Guindo

Invité du Grand jury de nos confrères de Renouveau TV ce jeudi 28 octobre 2021, Housseini Amion Guindo dit Poulo a dénoncé la démarche des autorités de la transition.

 

 

 

Selon Housseini Amion Guindo, il ne faut pas confondre transition et acteurs de la transition. À l’en croire, la transition c’est un moment d’interruption d’un pouvoir légal et consistant à transmettre le pouvoir à un autre pouvoir élu. « Il s’agit de cela et je ne fais pas la confusion entre la transition et ceux qui dirigent la transition. Notre cadre est pour une transition réussie, une transition réussie c’est quoi ? C’est une transition qui respecte la charte qui l’a cadre, une transition réussie c’est quoi ? C’est une transition qui respecte les engagements pris, pour engager la transition, donc  ça peut être considérer comme une opposition à ceux qui sont là, mais non, notre devoir est de rappeler à ceux qui sont là plutôt les engagements pris au début de la transition. C’est de cela ; sinon ce n’est pas une opposition quelconque », a-t-il dit.

 

« C’est une réalité nous voulons que la transition réussisse, nous sommes maliens, nous sommes des patriotes, nous aimons notre pays, et nous n’avons d’autre pays. Une transition comme je le dis a été bâtie sur la base d’engagements, il y a eu une concertation nationale alors donc tous les acteurs nationaux se sont retrouvés ensemble, on s’est mis ensemble, on s’est accordé sur des choses, on a juré la dessus, on s’est confié au monde entier sur ces bases puisque nous sommes liés aussi au moins à nos voisins à travers des organisations sur tout qui concerne la gouvernance. Donc pour nous il est important que si des engagements que le Mali prend comme ça, il est important effectivement que le Mali travaille à respecter nos engagements c’est cala dont il s’agit, ce n’est aucune opposition, je pense que demander à quelqu’un de respecter son serment, demander à un médecin de respecter son serment, demander à un magistrat de respecter son serment je pense que cela ne peut pas être contre ce médecin, contre ce magistrat ou contre ce président, nous parlons de serment et c’est juste cela et il n’ y a aucune animosité derrière», a-t-il renchéri.

 

Il dira qu’aujourd’hui, il n’y a que ça. « On ne parle plus du Mali, on ne parle plus du vivre ensemble, on ne parle plus de la sécurité, on ne parle plus de la vie chère ; on ne dit rien sur le Mali. Tout ce qu’il y a c’est effectivement le débat qui existe aujourd’hui au Mali : est-ce qu’il faut proroger, est-ce qu’il ne faut pas proroger il n’y a que ça. Pour moi, l’essentiel c’est le travail. Nos autorités ne savent plus ce qu’ils veulent. Ils sont au pouvoir mais continuent de manifester dans les rues », a-t-il souligné.

 

« Ce qui est proposé aujourd’hui, ce n’est pas une relecture de la Charte. Si on doit relire la Charte, entre Maliens on peut s’assoir. Je pense que ce n’est pas à des assises nationales honnêtement de le déterminer, surtout que ces assises ne sont pas consensuelles. Il faut reconnaitre que ce n’est pas des assises consensuelles. Le cadre que je dirige regroupe la majeure partie de la classe politique malienne et ce regroupement n’est pas partant pour ces assises. Donc, il faut reconnaitre qu’il y a un défaut de consensus déjà autour de ces assises. Or, ce qu’il faut rechercher à notre avis, c’est un consensus entre Maliens, ce n’est pas annoncer par exemple sur France 24 ou sur RFI qu’il y aura prorogation. Mais non ! Que ce soit entre Maliens, qu’on se retrouve pour dire bon voici ce qui a été fait, voici le travail qui a été fait, la sécurité est en train de reculer. Alors, permettons à ce que cette tendance continue pour que nous puissions dans 6 mois, dans 8 mois aller à de bonnes élections. Mais l’argument qui est avancé pour parler de prorogation, c’est de dire : nous avons fait 14 mois, l’insécurité s’est aggravée ; donc permettez-nous de rester», a martelé  Housseyni Amion Guindo.

 

Par ailleurs, M. Guindo ajoutera que le Mali et les autres nations ont une vie et ce n’est pas 10 ans, ce n’est pas 20 ans. Le Mali que nous avons aujourd’hui a commencé il y a des siècles. Je pense que nous sommes en démocratie. C’est très simple, tous ceux qui proposent les assises sont les hommes politiques. Ceux qui dirigent aujourd’hui le gouvernement sont les hommes politiques, alors il est plus simple que chaque homme politique, tous ceux qui ont un projet dans ce sens pour le Mali, le soumettent au peuple, que le peuple dise, alors, nous sommes d’accord pour cette refondation, nous sommes d’accord pour ce que vous proposez. Et ça ne peut se faire que par un vote. Autrement, ça serait un forcing. Mais quand le gouvernement même dit que le Mali n’est pas accessible que dans les grandes villes, alors c’est quel peuple qui autorise cela aujourd’hui, s’est-il indigné.

 

Dès lors qu’un militaire est chargé de gérer les pays, il est également chargé de gérer les affaires internationales, est chargé de gérer les finances d’un pays la fonction est politique. La fonction militaire ne permet pas de gérer les affaires étrangères ; la fonction militaire ne permet pas de gérer les finances. Dès lors qu’un militaire se trouve à la tête d’un pays pour gérer les paysans des éleveurs, alors la fonction devient une fonction politique.

 

Aussi, il dira que le représentant de la Cedeao au Mali, bien avant tout cela et d’ailleurs même pas son représentant seulement, même les responsables de la Cedeao, les chefs d’Etat de la Cedeao qui sont venus ici, les médiateurs de la Cedeao, tous ceux de la Cedeao qui viennent ici depuis toujours ont écouté toutes les parties, que ce soit pendant IBK. Alors, on écoutait le gouvernement, on écoutait la majorité, on écoutait aussi l’opposition. Alors  je pense que cela est normal ; nous nous avons adressé une correspondance au Président de  la transition, au Premier ministre, au Président du CNT, au représentant de la Cedeao ; donc à toutes les faîtières au plan national, au collège des religieux pour aller expliquer ce pourquoi nous avons cette position. Donc, nous ne pouvons que faire la politique après l’obtention d’un récépissé pour se faire conforment au contrat social malien soit une activité subversive ou une activité incompatible avec un acteur politique.

 

« Le bon sens est la chose la mieux partagée. Je  ne répète personne nous sommes maliens, nous vivons au Mali, nos familles vivent au Mali ici. J’ai écouté Kaou  N’Djim mais je veux dire, je ne répète pas mais le bon sens est la chose la mieux partagée. Quant on a des problèmes, alors, on ne s’essaie pas d’ouvrir beaucoup de front. On essaie effectivement, plutôt d’éteindre les fronts ; mais malheureusement nous avons ouvert beaucoup de fronts. D’abord, à l’interne ici, tous ceux qui sont d’avis contraire sont des ennemis de la nation et diviser le pays  en deux entre les bons Maliens et les mauvais Maliens à un moment où le langage politique, le langage des dirigeants doit consister  à dire que, Maliens, donnons nous la main. Donc, un front à l’interne nous la guère que nous avons depuis dix ans, une guère qui ne vient pas de nous, une guère qui nous concerne pas, une guère qui concerne un conflit entre puissance  sur notre sol et aujourd’hui, nous sommes en train de l’exacerber. Effectivement, je suis professeur d’histoire, j’ai enseigné la guère froide aux enfants et très souvent quand je vois ce qui se passe chez nous aujourd’hui, quand j’entends l’ambassadrice  de Russie aux Nations Unies  dire qu’il y a un consensus au Mali pour aller aux assises nationales, permettez alors aux assises de se faire et de l’autre coté, il y a l’ambassadrice des Etats-Unis qui dit non, nous attendons la transmission du pouvoir. A mon avis, notre pays aujourd’hui, ma crainte c’est que si nous mêmes  on n’a pas une bonne politique, nous mêmes on ne sait pas ce qu’on veut, avoir une doctrine au plan national, il sera très difficile pour nous dans un monde où le nouvel ordre mondial est en train de se jouer en Afrique ; si on ne fait pas attention ; on ne s’en sortira pas », a déclaré Poulo.

 

Adama TRAORÉ

 

Source: La Preuve

 

 

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