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Afghanistan: la santé publique au bord de l’écroulement

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À cause de l’arrêt brutal de l’aide au développement en Afghanistan, le système de santé publique est au bord de l’écroulement. Reportage à l’hôpital public Wazir Akbar Khan de Kaboul.

Avec notre correspondante en Afghanistan, Sonia Ghezali 

Des hôpitaux sans chauffage, ni électricité, des médecins qui ne sont plus payés depuis des mois… Près de 2 300 hôpitaux et cliniques afghans qui dépendaient des financements étrangers sont à bout de souffle. Quelque 17 % d’entre eux seulement sont aujourd’hui pleinement fonctionnels, et  plus de la moitié sont à court de médicaments essentiels, selon l’OMS.

D’après la Croix Rouge Internationale, plus de 2 000 structures de santé ont déjà fermé leurs portes lors des trois derniers mois en Afghanistan. À l’hôpital Wazir Akbar Khan de Kaboul, les tiroirs et les placards sont vides. Les patients doivent apporter eux-même les médicaments dont ils ont besoin.

Sur un lit, Roya, la cinquantaine, souffre d’anémie : « Je n’ai pas assez de sang, nous explique-t-elle. En Afghanistan la situation économique est très mauvaise. Si j’avais quelque chose à manger j’irais mieux. »

Pas de salaire ni d’équipement

Massoda, l’infirmière qui prend sa tension, ne peut pas lui faire de transfusion sanguine car la banque de sang est vide. Elle confie travailler dans le plus grand dénuement : « Nous n’avons pas de matériel. Nous n’avons de gants. Je devrais porter des gants pour cette consultation mais nous n’en n’avons pas. »

Les salaires n’ont pas été versés depuis trois mois. Une soixantaine d’employés de l’hôpital ne viennent donc plus travailler.

Le Dr Najeebullah lui reste fidèle au poste : « Nous avons promis et juré que nous aiderons notre peuple. Mon père dit toujours : ‘mon fils est devenu médecin pour aider notre peuple’. Je continuerai à travailler avec ou sans salaire. »

L’hôpital WAK dépend, comme  2 300 autres hôpitaux et cliniques afghans, des financements étrangers. Ceux-ci sont toujours gelés depuis la prise du pouvoir par les talibans.

RFI

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