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Passage en classe supérieure: la promo de la Transition

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Une école au Nord du Mali

Plus d’une semaine après l’ouverture officielle de l’année scolaire 2021-2022, dans plusieurs écoles publiques dont nous avons fait le tour hier mardi, les cours n’ont pas véritablement commencé. Des élèves ne savent toujours pas s’ils passent en classe supérieure ou pas, en raison de la rétention des notes par des enseignants.

Le Premier ministre Choguel Kokalla MAIGA a lancé le lundi 1er novembre dernier la rentrée des classes. Des milliers d’élèves ont repris ainsi le chemin des écoles.
Une semaine après ce top démarrage des activités scolaires sur l’ensemble du territoire national, le constat est alarmant quant au sort de l’école cette année, s’inquiètent des parents d’élèves, à l’image Amadou DIALLO.
« Ma fille en classe de 2e année de l’école fondamentale Mamadou Diarra N°2 de Médina-Coura ne fait que des va-et-vient entre la maison et leur école. Aussi, après vérification auprès de son maître, il n’y a pas eu de passage encore en classe supérieure », a déclaré Amadou DIALLO très furieux.
Selon lui, il ne sert à rien d’effectuer la rentrée des classes alors que les dispositions ne sont pas prises pour assurer le bon déroulement des cours.
« Déjà, ce que je constate, c’est un grand bluff des autorités de la transition pour tromper l’opinion nationale et internationale », a commenté le parent d’élève.
Ses propos sont corroborés par un enseignant du même établissement.
« Si l’Etat a pu recourir à d’autres personnes pour faire les examens, maintenant, on l’attend pour faire passer les élèves qui n’étaient pas concernés par les examens de fin d’année. Nous avons nos notes », a indiqué l’enseignant sur un ton ironique.
En son temps, rappelle-t-il, « nous avons dit que la méthode du gouvernement de tenir les examens n’était pas rassurante puisqu’on ne peut pas faire les examens sans les enseignants ».
Cependant au Groupe scolaire Falaba Issa TRAORE, la directrice, Mme TRAORE Nankan KEITA, bien que n’ayant pas les notes d’évaluation des enseignants de son établissement semble suivre une consigne du département de l’Education nationale que l’on n’a pu confirmer.
« Les notes sont bloquées au niveau des syndicats des enseignants. C’est dans le cadre de leur lutte que tout le monde connaît. Mais, nous avons reçu l’ordre du ministère de l’Education de faire passer tous les élèves en classe supérieure et nous l’avons exécuté», a affirmé la Directrice du Groupe scolaire Falaba Issa TRAORE.
Par ailleurs, elle redoute les conséquences de cette consigne qui sont double sur l’élève et pour le maître.
« Ca peut causer des problèmes surtout aux élèves parce qu’un enfant qui passe avec des lacunes ne sera difficilement en mesure de comprendre les notions de la classe supérieure. Alors, je me demande s’il pourrait s’en sortir ? Pour le maître, ce sera très difficile de le former puisque l’élève est passé avec beaucoup de lacunes », a-t-elle expliqué.
Dans la même situation que Mme TRAORE Nankan KEITA, le Directeur de Lafia A1 et A2 , Brahima KONATE, avoue que les élèves sont passés sans niveau.
« Même ceux qui ont eu 2 de moyenne ont été admis en classe supérieure. Chez moi, il y’a un seul parent d’élève qui est venu demander à ce qu’on fasse redoubler son enfant. Sinon, aucun plaignant», s’est lamenté le Directeur qui regrette que les parents d’élèves se satisfassent de la situation qui est préoccupante.
A l’intérieur du pays, notamment à Kolokani, c’est également le blocage des notes qui freine la reprise effective des cours, nous confie un enseignant, Ousmane TRAORE, joint par nos soins au téléphone.
« On n’a pas réellement commencé avec les cours, car les élèves n’ont pas passé à la classe supérieure. Je pense qu’il ne sert à rien de faire passer les élèves en attendant de trouver un point d’entente pour sauver l’année », a indiqué M. TRAORE qui affirme par ailleurs n’avoir pas appris à Kolokani que le département aurait donné de faire passer tout le monde.
Pour lui, il est temps que les différents acteurs de l’éducation acceptent de se sacrifier pour sauver l’école malienne de façon définitive. Il estime que la stratégie de l’État de chercher à sauver chaque fois l’année scolaire a montré ses limites.
« En réalité c’est l’école malienne qu’on doit sauver cette fois-ci», a déclaré l’enseignant de l’école fondamentale publique de Kolokani.
Outre la retenue des notes qui est en train de paralyser les cours dans les établissements publics, il a aussi ajouté qu’il ne sera plus question de dispenser dans les classes à plus de 50 élèves. C’est fini également pour la double vacation qui était une corvée pour les enseignants.
Au même moment, les élèves des écoles privées ont déjà entamé les cours.

PAR AMINA SISSOKO

Info-Matin

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