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Transition malienne : proroger ou ne pas proroger ?

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Depuis quelques semaines, la question de la prorogation de la transition enflamme la toile malienne. J’aurais souhaité –par pudeur– ne pas donner du grain à moudre à ce mauvais moulin.

 

Mais impossible d’y échapper, surtout après le passage du Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga (CKM), devant le Conseil national de la Transition (CNT) pour présenter le nouveau Plan d’action du gouvernement (PAG).Ce dernier s’articule autour de 4 axes contre 6 dans le précédent. Certains le jugent ambitieux, pour ne pas dire irréaliste, d’autres estiment qu’il est volontariste et populaire puisque rejoignant les préoccupations des Maliens.

 

Seul dénominateur commun des partisans et détracteurs du Premier ministre CKM : la durée de la transition ne suffit pas pour mettre en œuvre le PAG. Comme au lendemain du coup de force militaire du 18 août 2020, qui a renversé IBK, les regards sont fixés sur le contenant et moins sur le contenu.

 

Par ailleurs, ce raisonnement suppose que les tâches assignées à la Transition par le PAG ont une date de début et de fin connue. Or, en dehors de quelques-unes, dont l’organisation des élections, la plupart des actions s’apparentent à des courses de relais. En d’autres termes, la Transition ne pourra, au mieux, que susciter ou initier ces actions. La suite devant être assurée par les prochaines autorités.

 

L’agitation autour d’une éventuelle prorogation de la durée de la Transition nous empêche, donc, de mettre le curseur sur ce qui est important pour le pays. D’autant plus que ni la brièveté du délai, ni sa longueur ne sont un gage d’efficacité encore moins de succès. Ce qui paraît important pour le pays aujourd’hui, c’est de rénover le fonctionnement de sa démocratie à travers une relecture des textes qui encadrent la compétition électorale.

 

Ce qui paraît important pour le pays aujourd’hui, c’est de procéder à un meilleur rééquilibrage des piliers (gouvernance, humanitaire, développement, militaire) de la lutte contre l’insécurité, en accordant un plus grand intérêt notamment aux questions de gouvernance et de fourniture de services sociaux de base.

 

En somme, réussir le passage d’une transition électoraliste à une transition « de sens ». Cette dernière nécessite un large consensus au sein des forces politiques et sociales du pays, ce qui paraît une gageure au regard de la fragmentation du paysage politico-social. Or, sans un minimum de consensus, aucune réforme substantielle ne pourra être mise en œuvre.

 

Ce consensus ne devra pas s’apparenter à de simples compromis, fussent-ils dynamiques. En effet, contrairement au compromis qui se fait sur la base des rapports de force, le consensus permet de saisir les besoins fondamentaux des acteurs en creusant les positions ou clivages (politiques) qui peuvent souvent être superficiels.

 

Aujourd’hui, les besoins fondamentaux des Maliens se résument à une chose : un mieux-être. Là où les compromis ont une durée de vie assez limitée, les consensus construisent des choses durables.

 

NB : Cette tribune a été publiée le 3 août dernier sur l’éventualité d’une prolongation de la Transition

 

Ibrahim Maïga/Chercheur

Le wagadu

 

 

 

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