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Douanes maliennes et guinéennes : A cœur de rendre attractif le port de Conakry

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L’art consommé de vivre ensemble la permanence des liens familiaux, socio-économiques et culturels au moment où le Mali est frappé au cœur et à la tête par les sanctions économiques et financières de la Cédéao.

Les ports de Dakar et d’Abidjan avaient tout pour séduire les opérateurs maliens. Avec les sanctions de la Cédéao la situation a complètement changé, au profit de Conakry. Suite au coup d’État de 1999 survenu en Côte d’Ivoire, puis la scission du pays en deux entités en 2002, un basculement du fret s’est opéré en faveur du port de Dakar et surtout de nouvelles options, les opérateurs maliens cherchant dès cette époque à développer le transit par le Togo( Lomé)ou le Ghana (Tema, Takoradi).La liaison avec la Côte d’Ivoire prenant le dessus sur celle du Sénégal dans les années 1990,en raison des problèmes d’exploitation rencontrés sur la voie ferrée.

Les sanctions économiques et financières ont davantage révélé l’émergence des axes en provenance de Nouakchott et de la Guinée – le plus court et le plus prometteur-. Et il est fort aisé d’observer, à la fois une continuité dans le vivre ensemble de part et d’autre de la frontière artificiellement créée par le colonisateur français, la permanence de liens familiaux, socio-économiques et culturels. Le Mali et la Guinée, « deux poumons dans un corps » que la frontière de papier n’empêche point de se soutenir surtout au moment où l’un a la tête dans l’eau.

 

Deux poumons, un corps

 

L’opportunité était offerte mardi au ministre malien de l’Economie et des Finances, Alousseyni Sanou, de magnifier ces liens ancestraux dès l’entame de la troisième rencontre bilatérale des administrations douanières. « Comme vous le savez, et à juste titre, les peuples de Guinée et du Mali sont un seul peuple dont les territoires ont été séparés au gré des vicissitudes de l’histoire. Le contexte actuel nous rappelle notre communauté de destin, à un moment où nos peuples cherchent à prendre totalement en charge leur destin ».

Les responsabilités de la douane sont en nette évolution. Dans le monde les administrations douanières sont allées au-delà de leur rôle de premiers percepteurs de recettes pour le gouvernement. Parmi leurs responsabilités, les administrations douanières sont désormais censées assurer la sûreté contre la menace du terrorisme international en renforçant la sécurité des chaînes logistiques internationales. Les accords internationaux et les documents d’informations sur la sûreté de la chaîne d’approvisionnement, des conseils minutieux, ainsi que des exemples de bonnes pratiques en matière de coopération avec les opérateurs économiques afin de sécuriser la chaîne d’approvisionnement, tout en facilitant le commerce, maintenant ou améliorant les contrôles, et en protégeant les recettes.

Enfin, un risque de bouleversement réel n’est pas exclu avec éventuellement avec une volonté affichée de « faire de Conakry l’un des principaux ports de desserte du Mali».

 

Sécurité alliée à la facilitation

 

Les deux pays ont créé en 1987 un portefeuille complet d’instruments et d’outils pour la promotion de la coopération entre les administrations des douanes :Convention d’assistance administrative mutuelle, Protocole d’accord sur les facilités réciproques en matière de transit, Accords de coopération en matière de transport et de transit maritime, Accord sur l’utilisation du port de Conakry qui ont« revisité » deux jours durant à Bamako afin d’« allier à la fois sécurité et facilitation, en adoptant les règles et meilleures pratiques douanières dont le fondement se trouve dans les dispositions des instruments et accords des organisations internationales communes, notamment l’Organisation mondiale des douanes (OMD) et l’Organisation mondiale du commerce (OMC) »a détaillé Amadou Konaté, Directeur général des Douanes maliennes.

Autant de leviers sur lesquels appuyer pour conférer plus d’attractivité au port de Conakry. En guise d’illustration, « de 2016 à 2020, la part des importations du Mali qui transitent par le port de Conakry n’ont représenté que 1,54% des importations globales, pour une valeur d’environ 257 milliards de francs CFA sur la période » a-t-il précisé avant de terminer sur cette réflexion plein d’espoir : « Les frontières séparent les Douanes rapprochent » qui a servi de thème à la Journée internationale des Douanes.

Le Directeur général des Douanes de la Guinée, le colonel Moussa Camara, a rehaussé par sa présence l’éclat de l’événement. En des mots simples mais pleine de signification, il a remercié les autorités maliennes pour la qualité de l‘accueil réservé à sa délégation. Avant d’exhorter les deux administrations douanières à se serrer les coudes en vue de relever le défi de la sécurité et de la mobilisation des recettes.

Ibrahim Yattara

L’Informateur

 

 

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