Le prix du ciment est encore reparti à la hausse malgré les efforts annoncés par le gouvernement pour baisser le prix. On a vu des équipes de contrôle sur les marchés, fermant les magasins des commerçants refusant de réduire le prix de vente convenu avec les autorités. Mais, tout cela n’a visiblement servi à rien, et le gouvernement est obligé de revenir vers les commerçants avec plus de respect.La pire erreur que commet le gouvernement malien est de négliger les alternatives au ciment. Plus personne ne parle de la relance de l’usine céramique de Djicoroni. Tout est fait pour maintenir le béton roi. Pour la énième fois, le gouvernement dépêche une mission pour rencontrer les acteurs impliqués dans le commerce du ciment.
Avec une production nationale en deçà des besoins de la consommation locale, le Mali est obligé de se tourner vers des importateurs. Or, les sanctions de la Cedeao combinées à d’autres facteurs économiques font grimper les prix. Selon des professionnels du BTP, les acteurs de la construction de bâtiments sont au bord de l’effondrement.
C’est dans ce contexte que le ministre de l’Industrie et du Commerce a rencontré la semaine dernière les acteurs de la chaîne de production du ciment : industriels, cimentiers, grossistes et distributeurs. Objectif: ramener le prix du ciment à la baisse et trouver un équilibre afin que acteurs et consommateurs soient gagnants.
Tous étaient présents selon des sources proches de la rencontre: Ciment et matériaux du Mali, Diamond Ciment, et Ciments d’Afrique, etc. On notait la présence des importateurs et acteurs de la distribution, afin de trouver des solutions aux difficultés inhérentes à la hausse du prix du ciment. Le ministre Mahmoud Ould Mohamed rappellera l’importance de la rencontre qui se veut brève et fructueuse avec comme résultat le réajustement du prix de la tonne de ciment à la consommation.
Mais il est clair que le ministre fait fausse route en suivant la même politique de l’exclusion des autres matériaux dans la construction des bâtiments. Du Japon aux Etats-Unis en passant par l’Europe et la Chine, l’argile est privilégiée dans le BTP. Les briques rouges plus durables que le ciment peut atténuer le rôle du ciment dans la construction avec des immeubles sur plusieurs étages.
Le gouvernement qui est en train de courir derrière les importateurs de ciment depuis plusieurs décennies a abandonné l’usine céramique de Djicoroni. Le ministère de l’Habitat dont relève l’usine a laissé un administrateur sans moyens. Les marchés des logements sociaux qui étaient censés sortir l’usine de la torpeur ont été exclusivement destinés au béton roi. Conséquence : les chantiers sont à l’arrêt et le BTP prend un coup dur. Et le ministre refuse d’innover en faisant la promotion des matériaux bon marché et plus durables.
Madou COULOU
La Preuve