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Festival Kayes kan fuga : Aliou Boubacar Diallo réconcilie les cœurs et les esprits

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A travers chants et danses qui combinent l’affirmation des identités spécifiques et l’ouverture aux autres, qui font naviguer du local au global et qui concilient les mémoires individuelles et l’Histoire commune du Mali, la manifestation a favorisé la rencontre et la création partagée entre des communautés et groupes ethniques.

 

Qui ne veut connaître qu’une seule culture, la sienne, se condamner à vivre sous un éteignoir. Mais paradoxalement encore trop souvent l’on est tenté par le repli sur soi. Indéniablement, le Festival Kayes kan fuga de la Fondation ADP-Maliba a rompu ce cercle vicieux en assurant à la fois la préservation et la promotion de la diversité des formes d’expressions et en reconnaissant que toute culture procède de la rencontre et du métissage. En effet, à travers chants et danses qui combinent l’affirmation des identités spécifiques et l’ouverture aux autres, qui font naviguer du local au global et qui concilient les mémoires individuelles et l’Histoire commune du Mali. Une manifestation qui a certes favorisé la rencontre et la création partagée entre des communautés et groupes ethniques. Bien sûr, au-delà de sa dimension artistique, le festival a offert aux jeunes et aux moins jeunes l’opportunité du plaisir de la curiosité et des échanges de connaissances.

 

Moments magiques de rires et sourires

 

C’est à quoi le président de la Fondation ADP-Maliba, Aliou Boubacar Diallo reste attaché à travers un mécénat qui vaut son pesant d’or.  Fondé qu’il est à croire que la culture est un irremplaçable facteur de cohésion sociale qu’elle soit d’ici ou d’ailleurs, une des colonnes structurantes qui donnent aux citoyens de mieux appréhender le monde dans lequel ils vivent et de mieux le comprendre pour y apporter les transformations auxquelles nous aspirons. Peulhs, bambaras, dogons, soninkés, senoufos, miniankas, bobos, communautés sédentaires ou nomades du nord, autant que les peuples du monde des eaux, du pastoralisme et des champs et des villes ont partagé des moments magiques faits de rires et de sourires, du vivre ensemble, du donner et du recevoir.

 

En acceptant l’altérité, la différence, l’autre, il faut concevoir  l’autre comme soi-même. Nos différences peuvent être des atouts, une source d’enrichissement mutuel, mais aussi hélas une source de conflits. Puisque de toute façon nous sommes condamnés à vivre ensemble autant le faire de façon harmonieuse. Il suffit de se promener dans la rue pour constater la diversité que le festival ambitionne de transformer en richesse. Et qu’il fait des émules avec l’histoire du Kuru kan fuga retracée avec brio par Aliou Boubacar Diallo. Tenez ! « En 1236, après la victoire sur Soumangourou Kanté, cette assemblée avait été convoquée par le nouvel empereur Soundjata Kéita, pour poser les fondements sociologiques de l’empire du Mali naissant. Comme plus de sept siècles plutôt, l’initiative de Kayes kan fuga propose la concertation entre toutes les composantes sociologiques et ethniques du Mali, en vue de restaurer les fondements du vivre ensemble multiséculaire né depuis donc la victoire de Kirina et qui avait perduré jusqu’à ces dernières années ».Kuru Kan fuga a constitué un moment clé pour l’histoire universelle, au-delà des frontières du vaste empire naissant, hégémonique par son impact multipolaire dont d’autres peuples d’autres contrées se sont inspirés de maints aspects pour asseoir les fondements de leurs pays.

 

 

 

Comme à Kuru kan fuga !

 

L’assemblée générale de Kuru kan fuga, a rappelé Aliou Boubacar Diallo,  a codifié dans le marbre les cadres régissant les rapports et relations d’échanges entre groupes ethniques, communautés, au sein d’une même communauté depuis la cellule de base familiale jusqu’à la hiérarchie de la gestion du nouvel État.

 

Le Mali et même d’autres pays de la sous-région doivent aux codes de Kuru kan fuga des concepts rassembleurs et de paix entre les groupes sociaux comme le ‘’Sinakounya”, ou cousinage à plaisanterie aux termes duquel les rapports d’intercession et de facilitation avaient force de loi et devoir entre les groupes sociologiques avec exigence de s’y conformer.

 

De telles exigences avaient permis le brassage entre différentes communautés ethniques, dans la paix et la coexistence indispensables pour assurer le vivre-ensemble.

 

Ibrahim Yattara

 

 

L’Informateur

 

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