Dans le cadre des préparatifs de la journée mondiale et de la semaine nationale de lutte contre le paludisme, le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) et ses partenaires ont organisé une conférence de presse, le mercredi 20 avril 2022 à l’hôtel de l’amitié. Les responsables ont présenté les résultats obtenus par le pays dans la lutte contre le paludisme, tout en dénombrant les difficultés rencontrées ainsi que les perspectives afin d’éradiquer la maladie, source de la mortalité de plusieurs personnes au Mali.
Avec comme thème « Innover pour réduire la charge du paludisme et sauver des vies », cette 15ème édition de la semaine nationale de lutte contre le paludisme prévoit une pelletée d’activités dans le cadre de la sensibilisation des populations maliennes à se protéger contre la maladie durant cette semaine nationale de lutte contre le paludisme. Le représentant du ministre de la santé et du développement social, Daouda Zoumana Traoré, a entamé ses propos en mettant l’accent sur le rôle crucial des hommes de médias dans la lutte contre la maladie. Selon lui, les journalistes constituent une arme massive pour sensibiliser les populations cibles à se prémunir contre le paludisme. Il a signalé que le département de la santé a mis en œuvre plusieurs stratégies dans le cadre de la lutte contre la maladie. « La lutte contre le paludisme a toujours été une priorité du gouvernement du Mali, qui a déployé les moyens nécessaires afin de gagner cette lutte», a expliqué la Directrice du Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP), médecin lieutenant colonel, Aissata Koné. Elle a annoncé que la vision du programme national de lutte contre le paludisme pour l’horizon 2030 est : ‘’Un Mali sans paludisme’’ « Un gros défi, mais pas un défi irréalisable vu les résultats obtenues par le Mali dans la lutte », explique-t-elle. La Directrice du PNLP a dévoilé les stratégies mises en place par sa structure afin de contrer l’élan de la maladie avant de l’éradiquer. « Le fort taux d’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticide de longue durée chez les enfants de moins de cinq ans et chez les femmes enceintes ; les tests de diagnostic rapides et les examens de microscopie pour la confirmation biologique des cas ; les combinaisons thérapeutiques à base d’Artémisine, les médicaments injectables sont des actes qui ont permis de faire chuter le taux de la mortalité et de la morbidité du paludisme malgré les difficultés rencontrées suite à la pandémie de covid-19 qui a ralenti les activités», a-t-il signalé. Avant d’indiquer que les actions de l’année 2022 du PNLP seront axées sur les régions à risques épidémiologiques. Le point focal paludisme au niveau de l’organisation mondiale de la santé, Dr. Boubacar Sidibé, a, dans ses propos, fait l’état des lieux de la pathologie et a mis l’accent sur les progrès de certains pays comme l’Algérie et le Maroc qui sont parvenus à éliminer le paludisme et que le Cap Vert est aussi sur la bonne voie. Dr. Issaka Sagara et Mamadou Coulibaly du Malaria Research and Training Center de Bamako (MRTC) ont fait savoir que les recherches sont en cours dans le but d’introduire les vaccins comme RTSS dont le Mali fera partie des premiers pays en Afrique où il sera utilisé. Ils ont également signalé que d’autres vaccins comme celui à base de parasite entier et le vaccin R21 sont également en train d’être testés pour savoir leur efficacité avant leur mise dans le circuit du traitement. Ils ont aussi évoqué le cas des moustiques génétiquement modifiés dans le cadre de la stérilisation des anophèles qui transmettent le paludisme ainsi que dans le cadre de la réduction de la population de moustique. A les en croire, toutes ces innovations constitueront des armes additionnelles majeures dans l’élimination voire l’éradication de la maladie.
Moussa Samba Diallo
Source: Le republicain mali