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Agriculture : Le business de l’engrais en détresse

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Avec la cherté des prix sur le marché international, le business bâti au Mali autour de l’approvisionnement des paysans en engrais minéral est dans la tourmente. Les autorités ont décidé que l’engrais organique sera largement utilisé dans la production agricole pour enrichir les sols. Cela semble être une catastrophe pour les réseaux d’affaires liés à la vente de l’engrais subventionné. Ainsi en a décidé le président Assimi Goïta lors du conseil supérieur de l’agriculture tenu à Koulouba.

 

Pour la première fois, les producteurs de la fumure organique ont un soutien officiel à travers l’aide de l’Etat. À l’entame de ses propos, le Président du Conseil supérieur de l’agriculture, le colonel Assimi Goïta, a félicité tous les acteurs de la profession Agricole, ainsi que leurs partenaires nationaux et étrangers pour les résultats obtenus durant la campagne écoulée. Il a précisé toutefois que le résultat obtenu, loin d’être un satisfecit, doit « interpeler à plus d’efforts, de réflexion et d’innovation pour amorcer l’indépendance de notre pays du marché international des produits agricoles en vue d’assurer notre souveraineté alimentaire et nutritionnelle ».

 

Pour permettre au secteur agricole de jouer le rôle qui lui revient dans le processus du développement économique, politique et social, le Président de la Transition a formulé des recommandations au gouvernement. Il s’agit entre autres de doter le secteur du développement rural d’une loi de programmation des investissements dans le secteur agricole, de poursuivre le programme de pluies provoquées en début et fin de l’hivernage. Aussi, s’agit-il de mettre en place un programme spécial de promotion de certaines productions céréalières et maraîchères de très grande consommation et accroître l’utilisation des intrants locaux.

Outre ces recommandations, en vue d’améliorer les productions céréalières, cotonnières et animales, le Chef de l’État a décidé de la mise en place de certaines mesures incitatives. En raison de la hausse excessive du prix des engrais sur le marché mondial, le Président Goïta a décidé « que la quote-part du producteur dans le prix du sac de 50 kg de l’engrais minéral soit fixée à 12 500 francs CFA ». Quant à l’engrais organique, la quote-part est fixée à 2500 francs CFA le sac de 50 kg.

 

Comment financer ?

 

L’une des difficultés du Mali est le financement de la subvention qui coûte extrêmement cher à l’Etat. Le coût est insupportable par le budget de l’Etat, surtout que la monnaie utilisée risque d’être coupée au trésor national. Le bras de fer que la transition a engagé avec l’Uemoa et d’autres partenaires en est la cause directe. Or, cette crise est la mère de toutes les misères que font subir l’Uemoa et la Cedeao aux Maliens.

 

Certaines sources financières indiquent que les autorités de la transition ont pris le devant pour se protéger contre l’asphyxie financière des producteurs du franc CFA. Mais, les militaires qui ont choisi cette voie bénéficient de soutiende la part d’experts en finance internationaleet d’autres domaines. Ils sont maliens, ivoiriens ou béninois, pour ne citer que quelques-uns, à se mettre à la disposition des autorités maliennes. On a vu récemment l’ancien ministre ivoirien Mamadou Koulibaly rendre visite aux autorités maliennes pour les encourager.

 

Fervent détracteur du système CFA, Mamadou Koulibaly, économiste, a clairement expliqué aux autorités maliennes que c’est une bonne chose de vouloir se débarrasser de la monnaie coloniale que représente le franc CFA. Seulement, il précise que le moment n’était pas propice à la création de la monnaie malienne dans le contexte d’embargo.

 

En effet, la réserve d’or du Mali est bloquée par la France qui a choisi d’accompagner les sanctions économiques et financières des pays membres de la Cedeao et de l’Uemoa. Cette réserve devrait permettre au Mali de garantir une nouvelle monnaie pour ne plus avoir à verser ses recettes d’exportation au trésor français.

 

En dehors de Mamadou Koulibaly, de nombreuses personnalités ouest-africaines conseillent les autorités maliennes. L’écrivaine Aminata Dramane Traoré qui a longtemps combattu la mondialisation et ses effets pervers, apporte sa contribution. Elle qui a eu à organiser les états généraux du franc CFA à Bamako il y a quelques années est aussi hostile à l’instrumentalisation de la Cedeao par l’Union européenne.

 

Autre figure emblématique de cette « officine » qui encadre la transition est l’économiste togolais Kako Nubukpo. D’ailleurs, ce dernier est commissaire à l’Uemoa, mais cela ne l’empêche pas de demander aux autorités maliennes d’aller plus loin dans le divorce d’avec l’institution monétaire.

 

Nampaga KONE

La Preuve

 

 

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