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31ieme anniversaire de la création de l’Adema -Pasj : Le Parti d’alpha Oumar Konaré sonne la mobilisation de la classe politique

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L’Alliance pour la Démocratie au Mali, Parti Africain pour la Solidarité et la justice, ADEMA- PASJ a fêté le mercredi 25 Mai 2022 le 31ième anniversaire de sa création au Centre International des Conférences de Bamako, sous le thème de :  quel avenir pour les partis politiques dans les démocraties africaines, cas du Mali. Cet anniversaire se passe dans un contexte marqué par une certaine inimitié, voire haine ou tout au moins par le rejet des partis politiques par une frange importante de l’opinion, qui pense à tort ou à raison que les partis politiques sont à la base de la catastrophique situation dans laquelle le pays est embourbé. Le 31ième anniversaire de l’ADEMA-PASJ va-t-il enfin sonner la mobilisation de la classe politique pour former un front contre la restauration en cours ?  Est-ce le début de la grande retrouvaille de ce qui reste encore du mouvement démocratique pour sauver ce qui peut l’être encore, des acquis du 26 mars 1991 ?Vitrine de la démocratie malienne, pour avoir eu la chance d’accéder au pouvoir après la révolution populaire du 26 Mars 1991, l’ADEMA -PASJ semble aujourd’hui faire son autocritique et cela après une évaluation succincte de 31 ans de pratique démocratique émaillée de deux coups d’Etat stupides. Ce mea maxima Culpa de n’avoir pas joué son rôle de leadership en tant que premier parti post démocratie à accéder au pouvoir, fait incontestablement de l’ADEMA un géant, mais aux pieds d’argile. Exerçant le pouvoir pendant dix ans sous le leadership éclairé de leur camarade Alpha Oumar Konaré, les abeilles ne se sont jamais éloignées, depuis lors des rouages de ce qu’il convient d’appeler le pouvoir, malgré le rejet par le peuple de sa politique. Elles ont toujours avancé le fallacieux prétexte de la stabilité du pays. Avec d’abord ATT ensuite avec IBK, l’un comme l’autre régime, a été renversé par un coup d’Etat et le parti de l’Abeille a, à chaque fois, payé un lourd tribut. Il a été accusé à tort ou à raison d’être à la base de la situation peu reluisante du pays. 31 ans après l’avènement de la démocratie au Mali le parti de Marimantia Diarra, l’actuel Président de l’ADEMA semble dresser sa part de bilan et entend jouer le rôle qui est le sien pour rassembler, ce qui peut l’être encore, du Mouvement Démocratique, afin d’être le véritable rempart contre la campagne de diabolisation et de démolition des précieux acquis du 26 Mars.

 

L’Abeille solitaire parviendra-t-elle à rassembler la classe politique ?

 

Toute la question est à ce niveau, car personne n’a plus confiance en personne dans le landerneau politique malien et les jeux d’intérêts partisans ont tellement pris le dessus sur la préservation de l’essentiel qu’il serait difficile de regrouper tous les partis politiques du Mouvement démocratique pour barrer la route à la restauration de l’ordre ancien. Bien que tous les grands partis du mouvement démocratique, tels que le RPM, le PARENA, l’URD ont répondu à l’invitation du parti d’Abdramane Baba Touré, d’Alpha Oumar Konaré, d’Ibrahim Boubacar Keita, de Dioncounda Traoré, de Tiémoko Sangaré, il y a fort à parier qu’il serait difficile de reproupeer tous les partis du mouvement démocratique autour d’un même idéal   Tous les partis présents à cet anniversaire ont reconnu le leadership du parti de Marimantia, mais ont en même temps déploré le manque de courage de ce parti à jouer pleinement son rôle de leader sur la scène politique. L’Adema va-t-il enfin s’assumer à être cette locomotive qui va tirer les wagons du bon fonctionnement de la démocratie et de l’Etat de Droit au Mali ? Formera-t-il avec les partis du Mouvement démocratique, qui le désirent, une véritable digue pour préserver les acquis du 26 Mars et être le dernier rempart contre cette campagne de démolition des partis politiques et des acquis du Mouvement démocratique ? En attendant d’avoir les réponses à ces différentes questions, rien que par la présence massive et remarquée de certains partis à cet anniversaire pas comme les autres, il y a sans nul doute une certaine prise de conscience des risques de disparition des anciens partis politiques. Et comme dirait l’autre il est plus que nécessaire de fumer le calumet de la cohésion, car désunis, les nouveaux  acteurs politiques  sonneront  le glas du Mouvement démocratique.

Au-delà de leurs divergences, les partis politiques n’ont-ils pas intérêt à se retrouver pour ne pas disparaitre ?

 

Il y avait le jour de l’anniversaire de l’Adema comme un sursaut d’orgueil, car les différentes interventions des représentants des partis politiques invités ont abouti à la même conclusion, à savoir la nécessité pour les partis politiques de se retrouver pour former un front uni contre leurs adeptes de la restauration et surtout les adversaires du mouvement démocratique. Tous les observateurs de la scène politique malienne s’accordent à dire que l’affaiblissement des partis politiques est dû en grande partie à un manque de conviction, à l’appât du gain facile, au manque de consensus sur les questions essentielles, le tout couronné par des dissensions, voire divergences qui, souvent, relèguent au second plan ce qui devrait être l’essentiel à préserver. Aujourd’hui tous les partis politiques, tous les leaders sont discrédités et rasent le mur voire en pâtissent. C’est certainement en tirant les leçons de leurs erreurs et déterminés à ne pas céder au son de sirène des opportunistes que les partis veulent sonner la mobilisation autour de l’Adema pour défendre vaillamment le bilan du Mouvement démocratique et se projeter vers l’avenir. L’ADEMA-PASJ jouera-t-il réellement sa partition ?

 

Youssouf Sissoko

L’alternance

 

 

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