La décision n° 001035/MTFP-SG portant recrutement dans la Fonction publique de plus de 500 personnes, des catégories D et E n’a pas vécu plus d’un mois. Car, signée le 9 septembre par le ministre du Travail et de la Fonction Publique, Diarra Raky Talla, elle fut abrogée le 4 octobre par le même ministre par décision n°001147. Une situation troublante qui suscite un grand remous chez les bénéficiaires, décidés désormais à en découdre avec l’Etat.
La joie fut de courte durée chez les bénéficiaires de la décision de recrutement dans la Fonction publique n°001035. Il s’agit bien de ces agents de catégories D et E mis à la disposition du ministère de l’Economie et des Finances. Car, une semaine seulement après avoir reçu leur décision de répartition entre les différentes directions du ministère de l’Economie et des Finances, comme un couperet, une autre décision est tombée du ministère de la Fonction publique pour abroger celle portant sur leur recrutement dans la Fonction publique.
Qu’est ce qui s’est donc passé ?
L’on affirme que c’est sur instruction du ministre de l’Economie et des Finances que le ministre Diarra Raky Talla fut obligé de se dédire.
Une version que les intéressés battent en brèche. « Il s’agit tout simplement d’une pression politique que certains de la mouvance présidentielle ont fomenté contre le ministre de l’Economie et des Finances, lorsqu’ils ont constaté que sur la liste, il n’y avait pas, ou pas assez de militants de leurs partis » soutient M.D, un agent recruté dans la catégorie D. Selon lui, dès la publication de la liste, des cadres de partis politiques, ont tenu la promesse à leurs militants d’amener le ministre à abroger la décision si les noms de leurs n’y sont pas insérés.
Sans démentir cette version, un cadre du MTFP estime que tout a été fait dans les règles de l’art. « C’est à partir d’une expression des besoins dument formulée par le ministère de l’Economie et des Finances que le département du Travail et de la Fonction Publique a procédé à ce recrutement ». Cependant, après la publication de la liste, une autre lettre émanant du même ministère destiné à celui de la Fonction Publique a proposé l’abrogation de la décision de recrutement « aux fins de mieux préciser les besoins ».
La réparation des préjudices par l’Etat !
Ce regrettable double langage de l’Etat n’a pas dévoilé tous ses secrets. En tout cas, pour les bénéficiaires de la première décision, dont certains avaient déjà pris fonction, rien ne saurait justifier ce recul du ministère du Travail et de la Fonction Publique.
Conformément à la loi n°92-020 du 23 septembre 1992Tmodifiée, portant Code du Travail en République du Mali et le Décret n°2011-051/P-RM du 10 février 2011 fixant les conditions d’emploi du personnel de l’Administration relevant du Code du travail, ils promettent d‘attaquer l’Etat devant la justice pour l’abrogation de la décision n°001147/MTFP-SG et réparation des préjudices subis.
Enfin d’éviter à l’Etat une autre saignée du Trésor public dans une affaire où il n’est pas sûr de gagner, il revient donc au ministre de l’Economie et des Finances de revoir sa copie. Cela, en formulant une nouvelle expression de besoins, histoire de satisfaire la demande politique, formulée dans les salons feutrés. Au demeurant une autre grogne n’aura que de conséquences fâcheuses pour notre pays, plongé, depuis quatre ans maintenant, dans une crise interminable.
La redaction