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Mandat d’arrêt international, le processus électoral, la diplomatie du Mali, la refondation etc, Tieman Hubert Coulibaly sort l’artillerie !

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Le Mali connait une crise dont les ramifications ne semblent pas prêtes de s’arrêter. Au moment où les autorités prétendent jouer la carte de l’union sacrée, d’autres maliens, convaincus que la chasse à l’homme reste un pilier de la transition, ont préféré organiser leur sécurité ailleurs, dans des pays qui leur accordent l’asile politique. C’est le cas de l’ancien ministre Tieman Hubert Coulibaly, président de l’UDD et du regroupement politique ARP

 

 

 

Plusieurs fois ministres au Mali, Tieman Hubert Coulibaly est un acteur de la démocratie malienne acquise de longue et tragique lutte qui a abouti en Mars 1991. Depuis la chute du régime d’Ibrahim Boubacar Keita, il fait partie des acteurs qui ont aussitôt proposé et défendu l’option d’aller vite de l’avant en vue de sortir de la transition. Face aux menaces politiques qu’il qualifie de fascistes, il dit avoir choisi la Cote d’Ivoire, terre d’hospitalité, pays frère et ami du Mali.

 

Dans une interview accordée à nos confrères de Joliba TV News, le président de l’Union pour la Démocratie et le Développement, Tieman Hubert Coulibaly, a brisé le silence, il a pris la mesure de la confusion que vit son pays, il est revenu sur bon nombre de questions et de sujets soulevés par notre confrère Mohamed Attaher Halidou.

 

Les circonstances du contrat Paramount Group

 

Comme il fallait s’y attendre, le chef de file du regroupement ARP s’est défendu en jetant en bloc les insinuations et accusations voilées de la haute cour du Mali qui avait émis un mandat d’arrêt international contre lui :« L’opinion publique a le droit de savoir, ceux qui sont cités ont le droit de se faire entendre par l’opinion publique. Je réagis sereinement malgré ma surprise mais mon point de vue est que cette affaire est politique » explique l’ancien ministre de la défense et des anciens combattants.

 

Tieman Hubert déplore que ce soit à la base d’un rapport d’audit que cette action a été dirigée et personne d’entre ceux qui sont concernés (du moins il précise son cas personnel), n’a eu la chance de voir ledit rapport. Le contrat dont il est question, selon Tieman Hubert, visait à doter l’armée malienne de capacités en blindées et il avait passé par les circuits obligatoires, notamment le conseil supérieur de la défense tenu le 27 Mai 2015.

 

Il a déclaré que des lettres existent entre lui et l’ancien ministre de l’Economie et des finances Mamadou Igor Diarra, mais aussi entre Boubou Cissé et lui. Ces lettres arbitrent sur la manière de procéder d’où le niveau de transparence mise en avant. Mais, précise-t-il, entre temps, Mamadou Igor Diarra est parti du gouvernement et Boubou Cissé et ses services ont changé d’approche et même de monnaie. A la signature du contrat sous Mamadou Igor, c’était le dollar qui était la monnaie retenue et cela est naturel pour ce genre de contrat. Mais sonsuccesseur qui était Boubou Cissé a changé le dollar en Euro et d’autres modalités qui créé des blocages.

 

L’ancien ministre révèle que huit (8) blindés ont été livrés plus tard sur un nombre total de trente-six (36) et les 20% avaient été versés. C’est le ministre de la défense qui est l’acheteur et c’est le ministre de l’économie qui en est le payeur. « Ma responsabilité a été celle de la volonté politique, de moderniser notre armée, de lui donner les moyens. Je ne me reproche absolument rien. Je me demande comment et qui pourrait détourner quoi que ce soit » s’est interrogé le président de l’UDD.Mais il n’a pas exclu que sur des aspects commerciaux, il pourrait y avoir des difficultés. Cela pourrait arriver dans les transactions commerciales.

 

« Surpris mais étonné »

 

C’est une dynamique de vouloir disqualifier des acteurs, voire les neutraliser. Priver un homme de sa liberté sur la base de suppositions et ou même de fantasme est un acte grave, estime Tieman Hubert.

 

Le chef de l’ARP estime qu’il ne faut pas cibler des gens parce qu’ils ont été ministres et faire des peser des soupçons qui les condamnent dans l’opinion alors qu’ils ne sont même pas entendus. Tieman Coulibalydit souhaiter, très rapidement, donner sa version à qui doit l’entendre. C’est avec une gravité qu’il espère accueillir une commission rogatoire pour prouver qu’il n’a rien fait «d’illégal et de reprochable sur le plan moral et éthique».

 

« L’armée comme retour à l’ordre à équidistance des écuries politiques »

 

L’objectif, pour les militaires, est de conserver le pouvoir par tous les moyens, ils ont fait dérailler la transition en créant des incidents avec presque l’ensemble de ses voisins. L’ancien ministre considère que les choix opérés pour la sécurisation du pays sont dangereux. L’utilisation des mercenaires dans le pays aura des conséquences dramatiques. « Ce que je reproche à la junte, c’est de n’avoir pas su se maintenir à égal distance entre les forces politiques afin que nous puissions conférer à l’armée malienne ce qui est son véritable timbre. C’est-à-dire la force politique qui peut maintenir l’outil politique en place. »

 

Sans partir par le dos de la cuillère, l’exilé politique administre un coup sec à la gestion du Premier Ministre Choguel Kokalla Maïga « moi je le dis clairement aujourd’hui. Le premier ministre actuel a fait dérailler la transition, totalement. Monsieur Coulibaly l’accuse et porte comme unique responsable de ce qu’il qualifie d’impasse. Il a été parfaitement incapable de rassembler les maliens.

 

La coopération avec la fédération de Russie est un partenariat initiée en 2015 selon Tieman Hubert et il a eu les honneurs d’etre décoré pour avoir été à l’initiative de cette phase. La précision est donc donnée à ceux qui pensent que la Russie est un problème. L’ancien ministre des affaires étrangèrespointe plutôt du doigt ce qu’on qualifie de mercenaires.estime qu’un Etat doit avoir de coopération avec des Etats, telle est son option. Le Mali doit avoir une politique extérieure équilibrée, en raison de la recomposition des zones d’influence, au regard de la dynamique mondiale. Il doit chercher à s’entendre avec tous ses partenaires.

 

Les responsables ne doivent pas banaliser les informations militaires et stratégiques qui inondent les réseaux sociaux. Les commentaires de grin ne siéent pas à l’armée, encore moins à la guerre. Il y a des postures que les professionnels de la sécurité ne doivent pas accepter.

 

Un militant d’une refondation globale

 

Le Mali est dans un système archaïque, sa refondation, soutient Tieman Hubert, doit etre économique, culturelle et politique de telle sorte qu’elle cadre et renforce notre défense. Aussi il faut moderniser l’administration afin qu’elle prenne en compte les aspirations des citoyens, revisiter les structures de la justice et de pousser l’application de l’accord pour la paix et la réconciliation en dépit des imperfections.

 

L’ancien ministre reste convaincu que son sort personnel importe peu dans les problèmes du Mali. Il est important d’écouter les conseils qui viennent des amis, il ne sert à rien de diaboliser tout le monde, renchérit le président de l’UDD.

 

Le processus électoral mis en doute

 

S’agissant des élections, le vote de la loi électorale est une étape qu’il faut saluer positivement. Lors de son adoption, le conseil national de transition a débusqué des intentions de confiscation future. Le chef du regroupement Action Républicaine pour le Progrès s’est dit sceptique au regard de la marche du processus, de la sincérité des scrutins annoncés dans un contexte sécuritaire volatile.

 

Une autre pomme de discorde au sein de la classe politique, c’est la rédaction et l’adoption d’un projet de nouvelle constitution. Et pour Tieman Hubert, il serait plus sage et réaliste d’aller à une révision de la constitution en vigueur que de se jeter dans une aventure d’en adopter une nouvelle.

 

 

 

 

Les derniers mots de l’homme sont mesurés. Ils portent les marques de la fraternité, un appel à la cohésion, la force de la diversité et l’exclusion de toute haine. « Je n’ai pas d’ennemi au Mali, j’ai peut-être des adversaires politiques mais jamais d’ennemis. Il est important de nous retrouver, de ne pas confondre nos amis et nos ennemis. »

 

ABC

 

 

Source: Le Figaro du Mali

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