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Urbanisation : Bamako et sa région: une capitale caractérisée par une urbanisation anarchique

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Une vue aérienne de Bamako, la capitale du Mali. (Image d’illustration) GettyImages

Bamako est située au point de rupture de charge entre le chemin de fer venant de Dakar. La ligne est ouverte en 1923 et le grand bief navigable Koulikoro-Gao, Bamako est à partir de 1908 le siège de l’administration de la colonie du Haut-Sénégal-Niger qui deviendra la colonie du Soudan.

 

Depuis que Bamako a été promue capitale d’État, en 1960, les différentes fonctions politiques, administratives, commerciales, industrielles et culturelles n’ont fait que se développer, et la ville n’a cessé de croitre. La ville s’est développée de façon linéaire sur le piémont et les terrasses de la rive gauche, le plateau Manding constituant un obstacle à l’extension de la ville vers le nord.

 

La construction du pont, achevée en 1962, a débloqué la situation, et une ville jumelle a progressivement grandi sur la rive droite. Etirée sur 15 km d’ouest en est, coupée en deux par le fleuve. Bamako se caractérise par une urbanisation anarchique et comprend plus de soixante-douze (72) quartiers qui se rassemblent en six (06) groupes. Le phénomène le plus remarquable est constitué par l’extraordinaire prolifération d’installations illicites (quartiers spontanés), surtout dans les zones périphériques, le plus souvent à partir de noyau de village-hameau suburbain (Niamakoro, Missabougou, Bankoni); ou à l’intérieur même de la ville. Véritables quartiers dortoirs, ils accueillent de nombreux migrants ruraux affluant sur Bamako.

 

Malgré les contraintes qu’elles imposent à l’extension de la ville vers le nord, les collines de Koulouba et du Point G ont donné asile aux principaux centres administratifs et hospitaliers de la capitale. Les collines qui jonchent la ville servent de lieu d’habitations. Par ailleurs, Bamako domine la vie rurale de son hinterland immédiat et contribue ç y modeler l’espace, incorporant dans son aire d’urbanisation plusieurs villages traditionnels: Kalaban-Coro, Niamakoro, Yrimandio…, qui ont été détruits ou dont le développement a été bloqué. Il existe donc une réelle polarisation de l’espace dans un rayon de 30 à 40 km, englobant près d’une centaine de villages dont toutes les activités sont orientées, canalisées et déterminées par la satisfaction des besoins urbains.

 

Cette intégration dans le circuit urbain fait des différents centres secondaires et de leurs aires d’influence des zones privilégiées de ravitaillement et de redistribution dans le cadre d’un échange permanent et quotidien entre Bamako et sa région immédiate. Il en est ainsi de Kati, importante base militaire à 15 km, de Koulikoro, capitale régionale, centre industriel et grand port fluvial à 60 km, de Baguineda et de son arrondissement, grand centre d’expérimentation agricole à 35 km de Bamako, avec sa ferme d’État et «sa conserverie alimentaire SOCOMA», ou encore de Sanankoroba et de Kalaban.

 

Soumana DOUMBIA

Inter de Bamako

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