Des milliers de maliens, à l’appel du Haut Conseil Islamique du Mali, ont manifesté à travers le territoire national, vendredi 3 novembre 2022, contre une vidéo contenant des propos et des actes blasphématoires contre l’islam.
A Bamako, des milliers de personnes se sont rassemblées sur le boulevard de l’indépendance après la prière du vendredi. Le rassemblement était composé d’hommes et de femmes de tous âges. Les leaders religieux musulmans, Chérif Ousmane Madani Haïdara, le président du Haut Conseil Islamique, l’imam Mahmoud Dicko, ancien président du Haut Conseil Islamique…, étaient visibles au premier rang de la manifestation.
Certains manifestants brandissaient des pancartes sur lesquelles étaient écrits : « Non aux propos blasphématoires » ou encore « Le coran est sacré, le prophète (PSL) est intouchable » ou encore « J’atteste qu’il n’y a pas d’autre divinité qu’Allah et Mohamed est son envoyé.»
Dans une déclaration lue par Mamadou Diamoutani, le secrétaire général du Haut Conseil Islamique, le Haut Conseil Islamique a condamné « avec la dernière énergie, ces actes et propos blasphématoires, blessant dans leur foi tant de fidèles musulmans à travers le monde et qui constituent des menaces pour la paix et la stabilité sociales.» Le Haut Conseil Islamique a aussi apprécié les déclarations de condamnation de ces actes par les plus hautes autorités de la Transition et la promptitude avec laquelle des pouvoirs judiciaires ont engagé des poursuites contre l’auteur et ses complices. « Le Haut Conseil Islamique exhorte les pouvoirs publics à mettre rapidement un terme aux activités de toute personne ou groupe de personnes jugées blasphématoires contre la religion, et généralement menées au nom d’une compréhension erronée de la liberté d’expression et de la laïcité », a déclaré Mamadou Diamoutani. Il ajoutera que le Haut Conseil Islamique lance un appel à tous les médias, dans un souci de préservation de la paix sociale et du renforcement du bon-vivre ensemble au Mali, à ne pas être les vecteurs de transmission de la haine contre l’Islam. Il a aussi appelé les musulmans « à la retenue, au respect de l’autorité religieuse dans la gestion d’une telle situation, conformément au renseignement de l’Islam.»
Six personnes déjà écrouées
Une enquête a été ouverte, lundi 31 octobre 2022, par le Procureur général de la Cour d’Appel de Bamako après avoir constaté sur les réseaux sociaux la vidéo d’un jeune du nom de Mamadou Dembélé qui tient des propos insultants à l’égard de l’islam. Le jeudi dernier, dans le cadre de cette affaire, six personnes dont le célèbre écrivain Doumbi Fakoly ont été mises à la disposition du parquet du Tribunal de grande instance de la Commune IV de Bamako.
Le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, a condamné le blasphème. « Nous condamnons l’acte et le ministère de la sécurité et celui de la justice s’occuperont de la suite de l’affaire. Cela n’est pas admissible… », a indiqué Dr. Mahamadou Koné, le ministre des affaires religieuses, du culte et de coutumes.
M.K. Diakité
Source: Le republicain mali