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Entre Nous : La fin de l’état de grâce sociale

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La synergie des syndicats des Eaux et Forêts a déposé, le 9 novembre dernier, au ministère du travail, de la fonction publique et du dialogue social un préavis de grève de 72 heures allant du 28 au 30 novembre, si ses revendications ne sont pas satisfaites.

 

Le Syndicat autonome de la magistrature et le syndicat libre de la magistrature sont sur leurs pieds de guerre malgré la présence à la chancellerie de leur ancien camarade. Les syndicats de magistrats exigent l’abandon du projet de loi portant modification de la loi 2016-046 du 23 septembre 2016 portant loi organique fixant l’organisation, les règles de fonctionnement de la Cour Suprême et la procédure suivie devant elle ; la relecture de la loi n°02-054 portant statut de la Magistrature ; l’adoption des projets de décret portant plan de carrière des magistrats et celui fixant classement des juridictions. Faute de quoi, ils annoncent « un mouvement commun d’arrêt de travail dans toutes les juridictions de la République du Mali et ce, à compter du 29 novembre 2022 à 07h30 mn pour une durée de 5 jours ouvrables reconductibles en tant que de besoin ».

 

L’association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) a débrayé les 10, 11 et 12 novembre pour exiger le respect de certains engagements pris par la partie gouvernementale lors des négociations suites aux préavis précédents (Cadre de concertation, déguerpissement des ordures, éclairage, réhabilitation des amphis préfabriqués…) et plusieurs autres points. « Par ailleurs, nous vous informons également que nous afficherons notre opposition quant à la reprise des bacheliers de 2022 dans les IES si dans la pratique, au vu et au su de tous, rien n’est fait pour apporter des solutions quant aux infrastructures pouvant les accueillir dans des conditions d’études dignes de ce nom », peut-on lire dans le préavis de grève de l’association.

 

Les enseignants de la région de Ménaka ont protesté contre l’assassinat de l’un de leurs collègues et son fils à leur domicile.

 

Les démembrements régionaux de trois centrales syndicales à savoir l’UNTM, la CSTM et la CDTM ont observé, les 08 et 09 novembre un arrêt de travail pour protester contre la montée fulgurante de l’insécurité avec son lot de braquages, d’enlèvements, d’assassinats, d’attaques sur les routes Gao-Sevaré et Gao-Niamey

 

Des voix s’élèvent de plus en plus pour fustiger la décision de rendre obligatoire le port du casque. Adama Diarra dit Ben Le Cerveau, Président du Mouvement Yerewolo Debout sur les remparts, un soutien inconditionnel des autorités de transition et non moins membre du Conseil national de Transition (CNT), est devenu l’un des opposants les plus farouches à cette mesure gouvernementale qui a rendu impopulaires d’autres gouvernements précédents au sein de l’opinion.

 

Si les sanctions décrétées par la CEDEAO contre le Mali avaient permis au Colonel Assimi Goïta et à son gouvernement de respirer un peu avec moins de mouvements de grève, c’est visiblement la fin de l’état de grâce sur le plan social. La situation du pays est très critique. Et à ce rythme, le gouvernement de transition risque de perdre le contrôle de l’initiative. C’est le temps de l’action. L’immobilisme ou l’inaction aura des conséquences incalculables sur le processus de transition avec le risque pour le Mali de se retrouver dans une situation encore plus inconfortable sur les plans sécuritaire et institutionnel.

 

Par Chiaka Doumbia

Le Challenger

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