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La France dans l’humanitaire au Mali: Six (06) choses à savoir !

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Outre sa participation dans la guerre, la France qui a évacué ses troupes du Mali et suspendu son aide publique au développement a aussi un volet capital dans l’action humanitaire. Malheureusement pour les populations bénéficiaires, le gouvernement de la transition a décidé de la suspension des activités de toutes ces ONG.

 

La France a financé en 2022 de très nombreux projets en soutien aux populations du Mali, pour un montant d’environ 18,3 milliards FCFA (27M€).

 

Cette somme n’était pas concernée par la suspension de l’aide au développement, et devait même être augmentée en 2023. Plus de 2 millions de Maliens (10 % de la population) en bénéficiaient. 55 ONG financées par la France étaient principalement actives dans des régions dépourvues d’accès aux services publics.

 

1- Quel est l’état de la situation humanitaire au Mali ?

 

Malheureusement, les besoins des populations au Mali n’ont jamais été aussi importants. Quelques chiffres clés l’illustrent :

 

 Plus de 1,3 million de personnes sautent des repas, n’ont pas une quantité suffisante de nourriture par jour ou sont obligés de vendre leurs moyens d’existence (bétails notamment) pour obtenir cette nourriture ;

 

 Plus de 420 000 Maliens ont dû quitter leurs villes et villages pour se réfugier ailleurs dans le pays. Il s’agit du plus haut niveau de déplacés internes depuis 2012 ;

 

 Près de 2 000 écoles sont fermées, soit plus de 20% des établissements. La scolarisation de 600 000 élèves s’en trouve donc fragilisée.

 

2- Combien d’ONG humanitaires françaises sont présentes au Mali ?

 

3- Combien de collaborateurs maliens emploient-elles ?

 

On peut estimer à 55 le nombre d’ONG françaises, antennes d’ONG françaises, ou ONG internationales intervenant au Mali sur financements français. 41 disposent de bureaux à Bamako. D’autres ONG interviennent aussi dans le pays, sans présence permanente, via des partenaires locaux. Il existe également une importante coopération décentralisée, qui représente 14 projets entre collectivités maliennes et françaises, le plus connu étant le partenariat entre les villes de Bamako et d’Angers.

 

Toutes ces ONG et collectivités employaient directement plus de 3000 personnels maliens, qui pourraient se retrouver désormais sans emploi.

 

4- Quel était le montant financier dédié par la France aux projets humanitaires au Mali ?

 

Le Mali ne manque ni de talents, ni d’acteurs engagés au plan local pour agir en faveur de leurs communautés. Toutefois, les ressources financières font souvent défaut ; la France participait massivement à cet effort. L’écrasante majorité des projets étaient cependant mis en œuvre directement par des Maliens, pour des Maliens.

 

Les projets humanitaires n’étaient pas concernés par l’annonce française de suspendre l’aide au développement transitant par l’Etat malien.

 

La France mobilisait, en 2022, près de 18,3 milliards FCFA pour des projets humanitaires. Le montant de l’aide humanitaire consacrée au Mali devait être augmenté significativement en 2023 en raison de besoins grandissants. Ce montant de 18,3 milliards n’inclut d’ailleurs pas les aides multilatérales que la France verse directement aux agences des Nations Unies, qui conduisent également de nombreux projets sur le territoire malien.

 

5- Combien de Maliens ont bénéficié des projets humanitaires financés par la France ?

 

Il est difficile d’estimer avec précision le nombre de personnes bénéficiaires d’un projet : il faudrait, pour cela, connaître avec précision le nombre de personnes qui utilisent un forage, visitent un centre de santé ou fréquentent une école.

 

Toutefois, selon les « études d’impacts » des ONG, on peut évaluer à deux millions le nombre de bénéficiaires maliens des différentes actions humanitaires financées par la France.

 

6- Quelles régions et quels secteurs étaient concernés par les actions humanitaires financées par la France ?

 

Les ONG financées par la France étaient présentes sur tout le territoire malien : à Bamako et Koulikoro au sud, à Kayes, Nioro et Diéma à l’ouest, à Sikasso au sud-est mais également à Ségou, Mopti, Bandiagara, Bankass, Bay, Sio au centre, tout comme à Douentza, Niafunké, Gao, Tombouctou, Gao, Kidal au nord. Elles étaient souvent les seules à intervenir dans des régions dépourvues de services publics.

 

Pour apporter une assistance à une population éprouvée par la crise économique, le changement climatique, l’insécurité ou encore le chômage, la France finançait des projets humanitaires en matière de santé, de sécurité alimentaire, de développement agricole, d’accès à l’eau et de réponse aux catastrophes naturelles.

 

Concrètement, quels exemples peut-on donner de projets conduits sur financement de la France ?

A titre d’exemples, dans le domaine de la santé :

– à Bamako, des médecins maliens pratiquaient de la chirurgie lourde et spécialisée pour sauver

des vies ;

 

– à Mopti, des médecins chirurgiens et anesthésistes maliens étaient formés pour pratiquer des

opérations chirurgicales d’urgence dans différents centres hospitaliers ;

 

– à Tombouctou, des médecins maliens étaient formés pour assister les populations déplacées en raison des conflits, notamment pour qu’ils puissent bénéficier d’opérations chirurgicales

très spécialisées comme des opérations de la cataracte ;

 

– à Kayes, des écoles maliennes étaient pourvues de sanitaires ;

– dans l’ensemble du pays, des pharmacies maliennes étaient régulièrement approvisionnées

en médicaments à travers des projets financés par la France.

 

En matière de sécurité alimentaire, grâce aux financements français :

 

– à Ségou, une ONG formait des agriculteurs maliens aux techniques de production maraîchères

et d’élevage, distribuait des semences de riz et de niébé, et participait à la vaccination et

dépistage du bétail des éleveurs ;

 

– dans le cercle de Bandiagara, des enfants malnutris étaient pris en charge et avaient accès à

des actes chirurgicaux gratuits ainsi qu’à une prise en charge gratuite des urgences ;

 

– à Sévaré, des ONG, en lien avec des ingénieurs maliens, construisaient et amélioraient les

infrastructures d’eau et formaient des réparateurs locaux ;

 

– à Gao, des kits nutritionnels étaient distribués aux populations les plus vulnérables et une aide

nutritionnelle était apportée aux enfants malnutris fortement touchés par des déplacements liés aux conflits et aux catastrophes naturelles.

 

En matière d’emploi et d’insertion sociale, grâce aux financements français :

 

– dans le cercle de Niafunké, une ONG française accompagnait des formateurs maliens qui dispensaient une formation professionnelle pour des jeunes dans les secteurs du bois, métal, plomberie, etc ;

 

– à Sikasso, des jeunes maliens étaient accompagnés pour mettre en place une cellule informatique régionale et des formations aux nouvelles technologies de l’information ;

 

– à Koulikouro, un projet français opéré par des Maliens, accompagnait et formait des coopératives de femmes dans le domaine de l’agro-écologie.

 

La France se conforme évidemment à la décision souveraine des autorités maliennes. Ce financement est donc interrompu et les ONG ont suspendu les projets financés sur argent français.

 

Malizine

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