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Centre de Bapho : Formation ou enfer pour les nouveaux fonctionnaires ?

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Maladies, fausses couches, dénuement total et autres mauvais traitements sont devenus le lot quotidien des nouveaux fonctionnaires en formation au centre de Bapho depuis le 4 septembre dernier. Devant l’Eternel, c’est un centre qui ne cesse de livrer un spectacle désolant depuis l’admission de nouveaux fonctionnaires pour la formation. La dernière visite de trois ministres du gouvernement n’aura été qu’une promenade de santé.

 

Véritable formation militaire ou exercice pour permettre aux nouveaux fonctionnaires de se défendre en cas de besoin ? C’est la question que l’on se pose au regard des informations qui proviennent du centre de formation de Bapho qui a accueilli les admis au dernier concours direct d’entrée à la fonction publique de l’Etat.

 

Ces nouveaux fonctionnaires en formation vivraient dans les conditions très difficiles, de sources dignes de foi. Selon elles, ils sont en proie aux maladies. Pour donc leur traitement, les nouveaux fonctionnaires en manque d’argent et les soins manquant aussi à l’infirmerie du centre, sont obligés de faire recours à l’extérieur.

 

Ces traitements d’un autre siècle qui ne devraient laisser personne indifférent auraient été le cadet des soucis des ministres ayant effectué le déplacement à Bapho dans l’objectif de s’enquérir de la situation de nouvelles recrues. Il s’agit des ministres du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social, Aoua Paul Diallo, de la Jeunesse et des Sports chargé de l’instruction citoyenne, Mossa Ag Attaher et de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, Wadidiè Founè Coulibaly. Cette présence ministérielle à Bapho n’a été qu’une promenade de santé. A la limite, elle a été une déception pour les nouveaux fonctionnaires du fait qu’un silence assourdissant a été observé sur les conditions déplorables dans lesquelles ils vivent. L’embryon d’espoir s’est vite évaporé pour les nouveaux fonctionnaires qui ne savent plus à quel Saint se vouer.

 

A noter que cette formation n’est pas un phénomène nouveau dans ce pays. Dans le temps, elle se pratiquait et tous les fonctionnaires le faisaient. Mettre une tradition au goût du jour n’a rien de grave, mais la manière de la pratiquer peut lui attribuer une connotation péjorative. C’est donc le lieu de se demander si toutes les conditions sont réunies pour cette formation comme auparavant. Un malade peut-il suivre la formation avant d’être soigné ?

 

Après leur visite qui a accouché d’une petite souris, il est temps pour les ministres de retourner sur leurs pas pour aller se requinquer des conditions de vie de ces cerveaux de la nation qui devront dans les prochains jours mettre leurs compétences au service du Mali, de l’Afrique et du monde entier. Car enfin presque toutes les spécialités se trouvent à Bapho pour cette formation.

 

La refondation du Mali passe-t-elle aussi par le traumatisme de nouveaux fonctionnaires ? Doivent-ils subir les dures formations comme de vrais militaires ? Ce sont entre autres questions qui taraudent les esprits de plus d’un. En clair, une véritable formation militaire servira-t-elle à quelque chose pour un fonctionnaire qui ne connaîtra que l’atmosphère du bureau ou du terrain qu’il sillonnera dans le cadre de son travail.

 

Les plus hautes autorités du pays sont donc interpellées pour trouver au plus vite une atténuation de la souffrance de nouveaux fonctionnaires qui n’a que trop duré. Il faudra des actions prouvant que la refondation du Mali dont parlent les autorités est une réalité indiscutable.

 

Dieu veille !

 

Bazoumana KANE

L’Alerte

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